VII

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Fatiguée, je m'allongeai dans mon lit en compagnie de mon téléphone. Sauf qu'à cet instant-là, ma mère m'interpella pour que j'aille mettre la table. Je soufflai d'exaspération. J'avais la flemme de me déplacer maintenant que j'étais bien installée. Deux minutes après, je n'avais toujours pas bougé d'une semelle. Ma mère agit en conséquence en criant une nouvelle fois depuis l'autre bout de la maison. Je me levai difficilement en lui répondant : "J'ARRIIIIIVE !".

Je descendis pour enfin arriver à la cuisine. Je traînais des pieds pendant que je portais nos trois assiettes, le même nombre de fourchettes, de couteaux, de verres et de serviettes, sans oublier une carafe remplie d'eau fraîche. Mon père et moi nous installions pour le dîner. Ma mère n'avait toujours pas fini de cuisiner, nous sentions l'odeur du repas venant de la cuisine embaumer la salle à manger. C'était une forte odeur de légumes fortement agréable, ce soir, nous attendions une bonne ratatouille préparée avec amour. Ma mère cuisinait super bien quand elle en prenait le temps.

Nous mangions et chacun racontait sa journée. Comme mon père et ma mère avaient travaillé toute la journée, ils n'avaient pas grand-chose de spécial à dire. Les deux parlaient surtout de leur pause-déjeuner commune. Leurs entreprises étaient près, seulement un arrêt de métro et cinq minutes de marche les séparaient, ils avaient donc pour habitude de déjeuner ensemble.

Quand la parole vint à mon tour, je contais tous les moments de ma journée en remplaçant le prénom de mon petit-copain par "Lou". Je pris le temps de leur expliquer que c'était une bonne amie du lycée que je connaissais depuis le collège, et j'ajoutai que c'était la première année où elle était dans ma classe. J'avais passé du temps à réfléchir aux questions que mes parents pouvaient poser sur cette nouvelle rencontre et de bien inventer un personnage qui servira de couverture à Eyden. Ils ne se doutaient de rien, je me sentais alors comme une grande manipulatrice des thrillers américains.

Le repas finit, je remontai dans ma chambre. Je retrouvai mon téléphone qui chargeait sur mon bureau bien rangé. La lumière des notifications clignotait parce je reçus un SMS. C'était mon petit-ami qui m'avait envoyé un lien vers un identifiant Snapchat. Je trouvais cela très étonnant venant de sa part puisquil m'avait dit qu'il n'utilisait pas ce réseau social. Il trouvait qu'il était dénué d'intérêt et qu'il ne pouvait pas l'utiliser pour communiquer avec ses abonnés.

Avec étonnement, j'appuyai sur le lien qui menait tout droit vers l'application. Je l'ajoutai dans mes amis et je lui envoyai une photo avec un texte écrit. Il me répondit par message chat, j'enregistrai directement son message mais il me l'interdit de suite. «Je nai pas envie que t'enregistres les messages que je t'envoie sur snap, c'est un réseau social où tout est censé être éphémère et si tu gardes tout ce que j'envoie, ça n'a plus d'intérêt". De mon point de vue, sa réaction était bizarre, je ne savais pas que l'on pouvait réagir de cette manière pour cette raison. J'obéis puisque sa requête ne me dérangeait pas plus que ça, de toute manière je ne pouvais pas réagir autrement. De ce que j'avais compris, ça lui tenait à cur que Snapchat reste le réseau où tout y était temporaire, d'un autre côté, c'était ce qui faisait sa réputation.

Je lui demandai pourquoi il avait eu l'idée de me parler depuis Snapchat, et il me dit que c'était, selon lui, plus pratique que les SMS. Il disait cela parce que depuis cette application, il ne s'embêterait plus à écrire les longs messages en faisant des messages vocaux à la place, il pourra m'envoyer des photos plus facilement et me partagera sa vie de manière plus directe. C'étaient trois arguments qui tenaient debout mais je spécifiai que si je n'avais pas de connexion internet, je retournerai sur les SMS. Il ne voyait aucun problème à cela.

Cela faisait bientôt deux semaines que nous parlions quotidiennement par le biais des photos et vidéos Snapchat. Nous nous lâchions plus qu'avant sur nos discussions par internet grâce à ça. Comme je parlais aussi à Rachel par ce moyen-là, je délaissais complètement tous les autres applications permettant de dialoguer avec une personne par réseau. J'étais vraiment contente.

Balance Mon YouTubeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant