"Tu étais là" Vanitas x Noé

Là où la chute n'en est que plus douloureuse encore

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En sentant un courant d'air frais caresser mon visage, j'ouvris à demi les yeux, encore somnolent. Un frisson parcouru mon corps et je les ouvrit complètement, brutalement réveillé. Malgré ma vision un peu embuée, je pus distinguer la fenêtre sur le côté du lit, grande ouverte. Je me redressait, étonné, en sentant le drap glisser le long de mon dos, m'exposant un peu plus à la brise fraîche de la nuit. J'étais pourtant sûr qu'elle était fermée avant que je ne m'endorme...

En rentrant du manoir du Lord, j'avais soudain été rattrapé par les émotions de la journée, et n'avais pu dissimuler mes bâillements incessants. Noé m'avait donc laissé le lit une nouvelle fois, geste qu'il avait accepté de bon coeur, cette fois, avec je dois bien l'avouer, l'espoir caché qu'il se trompe de lit cette nuit aussi. J'avais donc fini par m'endormir d'un sommeil lourd avec un désagréable pressentiment me tordant la poitrine, allongés dans mes draps froids.

Pourtant, n'était maintenant parfaitement réveillé, et je sentais que ce problème de fenêtre allait faire partie de la longue liste des chose sans importance qui m'empêchent de dormir tranquille. Sachant que je ne pourrais plus espérer me reposer maintenant, je m'étirai longuement et jetai un coup d'œil distrait au matelas ou Noé dormait. C'est alors que je fus frappé de stupeur : il n'était plus là.

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Après avoir constaté de la disparition de l'autre idiot, je l'avais cherché dans tout l'appartement pendant une bonne demi-heure, à même regarder dans les endroits les plus improbables "juste au cas où". Puis j'avais bien du me rendre à l'évidence : il avait bien filé au beau milieu de la nuit.

Abandonnant définitivement l'idée de retrouver le sommeil cette nuit là, je fini par m'asseoir à la table à manger pour réfléchir. Où avait-il bien pu aller ? Il ne pouvait pas s'être volatilisé, il était forcément dehors. Mais que pouvait-il avoir à faire à l'extérieur au beau milieu de la nuit ? Et s'il était partie voir une fille en cachette... Non, impossible, rien que d'imaginer ce modèle de candeur faire... Haaaa, mais à quoi je pense, moi !?

Je passai donc une bonne heure à attendre dans le noir, à me demander dans quel pétrin l'autre idiot s'était encore fourré. Après un long moment à remuer mes pensées dans tous les sens, je me levai d'un coup, en prenant la résolution d'aller le chercher peu importe où il était. J'avais pris un engagement auprès de Jeanne pour assumer mes sentiments, et je comptait bien m'y tenir. Et puis, j'avais un mauvais pressentiment...

Mais au moment où j'allais m'habiller, j'entendi la porte d'entrée s'ouvrir lentement. Je me dirigeai vers elle, et j'aperçus du coin de l'œil une chevelure blanche. Je m'écriai, avec un peu trop d'empressement à mon goût :

-Noé !

Mais en le voyant, je fus frappé de stupeur. Appuyé contre la porte, la tête baissée et le souffle court, il ne semblait pas avoir remarqué ma présence. Mais ce qui était choquant, c'était la présence alarmante de sang sur ces vêtements.
De larges taches rouges s'étendaient sur sa chemise de nuit, contrastant avec la couleur blanche du tissu, et les traces semblaient fraîches.

Cette vision me paralysa un moment, alors que mes pires craintes et souvenirs me revenaient en mémoire. Mais je me repris rapidement. J'étais médecin pour vampire, probablement face à un blessé. Je ne pouvais rester les bras croisés à angoisser. Il fallait que je prenne les choses en main.

Je le rejoignis rapidement et passai un bras autour de ses épaules pour le soutenir en essayant de voir d'où venait tout ce sang, puis je le conduisi doucement mais fermement vers la chaise que je venais de quitter, sans qu'il ne réagisse. Mais alors que je l'asseyais, je vis pour la première fois son visage, et je compris.