Une présence rassurante

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Et soudain, alors que je pensai que c'était la fin, tout s'arrêta brusquement.
Il relâcha son étreinte autour de mon cou et je m'effondrai sur le sol en toussant violemment, les larmes aux yeux. Les lumières au plafond se remirent brusquement en place alors que les taches noirs qui me bouchaient la vue peinaient à s'estomper. Je portai la main à mon cou, et senti la marque de ses griffes sous mes doigts. Le Lord se pencha devant moi et releva mon menton avec son pouce pour planter son regard bestial dans mes yeux.
J'étais incapable de garder mon calme. Je tremblais de tout mon corps et sentais des sueurs froides couler le long de mon dos. Incapable de penser, je levai vers lui un regard terrorisé, au bord de la crise de nerf. Et là il me sourit. Un sourire terrifiant, méprisant et pervers. Il pencha encore son visage vers moi, et alors qu'il frôlait presque mon oreille, il murmura d'une voix mielleuse :

-Pauvre faible petite créature...

Il s'attarda encore un peu près de mon visage, son souffle chaud caressant ma nuque, puis il se leva, réajusta ses vêtements et tourna les talons avant de me lancer :

-Ne te mêle plus de mes affaires.

Puis, après une demi seconde, il se détourna et me lança, d'une voix basse et vibrante :

-Et ne t'approche plus de Noé. Ce gosse est à moi, je ne te laisserai plus intervenir. Est-ce clair ?

Et, sans vraiment attendre de réponse, il partit pour de bon cette fois et me laissa là, tremblant misérablement sur le sol froid. Soudain je compris. Depuis le début, il n'avait jamais réellement eu l'intention de m'attaquer. Il voulait juste m'effrayer, me faire comprendre qu'il valait mieux pour moi que je ne me mette pas en travers de son chemin... Et il avait réussi.
Le corps toujours secoué de tremblement et la tête vide, je restai là sans bouger, essayant vainement de calmer ma respiration sifflante et les battements désordonnés de mon coeur.
Au bout de quelques minutes, j'entendis faiblement des bruits de pas résonner dans le couloir. Quelqu'un venait. Alors qu'ils se rapprochaient, j'entendis une voix familière :

-Vanitas ?

Sans lever les yeux, je reconnu la voix douce de Noé, une inquiétude non dissimulée dans la voix. Je ne répondis rien, le corps toujours secoué de convulsions nerveuses. Je l'entendis s'agenouiller pour être à ma hauteur avant d'avancer lentement vers moi, comme si j'étais un petit animal blessé. Quand il fut près de moi, il sembla hésiter un instant, puis, très doucement, il passa sa main dans mon dos dans un geste rassurant.
Alors que j'étais au plus bas, le contact qu'il établit avec moi me fit immédiatement revenir sur terre. Je tournai la tête vers lui, et il me sourit gentiment, malgré l'inquiétude qu'on pouvait lire dans ses yeux.

-Qu'est-ce qui ne va pas, Vanitas ?

J'aurais voulu lui dire. Lui parler de l'odieux chantage de Ruthven, de la pression qu'il exerçait sur moi, du tourbillon de crainte et de haine qui se déversait en moi comme un torrent alors que j'étais emporté sans pouvoir m'en sortir... Mais je ne le fis pas. Pourquoi ? Je l'ignore encore aujourd'hui. Peut-être que je pensais le protéger ? Ou bien était-ce encore la faute de ma foutue fierté ? Probablement un peu des deux. Je pris une profonde inspiration, les yeux fermés, puis les rouvris et lui offris mon plus beau sourire factice.

-Ne t'inquiète pas, ce n'est rien. Je suis juste un peu fatigué, c'est tout.

-Mais...

Alors qu'il me lançait un regard très peu convaincu, je me redressai brusquement pour couper court à ces protestations. Mais comme mes jambes tremblaient encore, je ne pus que chanceler un court instant avant de m'effondrer. J'etouffai un juron.

"Et mer..."

-Hé !
 
Alors que je basculai, je sentis une main passer sur ma taille et une autre attraper mon épaule. Avant de pouvoir réagir, je me retrouvai assis par terre, entre les jambes de Noé qui me soutenait toujours, l'air encore plus inquiet. Alors que je tournai la tête vers lui, il posa une main sur mon front et planta ses superbes yeux roses dans les miens. Je me tortillais pour me dégager, les joues rouges à cause de la gêne.

"Tu étais là" Vanitas x NoéWhere stories live. Discover now