Chapitre 23

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Pdv Prélude / Paula

Mes paupières sont très lourdes et je peine à les ouvrir. J’entends des voix autour de moi, je sens une fine lumière sur ma peau, mes poils sont hérissés, j’ai froid. Ma gorge est sèche et j’ai terriblement faim, mais qu’est-ce qui m’arrive ? Mes membres sont très lourds, je n’arrive même pas à lever le petit doigt. J’essaie d’écouter ce que peuvent bien raconter les voix autour de moi mais je n’entends que des brides de conversation :

-Elle ne se réveille toujours pas… 

-... 3 jours… Heureusement… Perfusion…

-Elle… Manque…

Il y a deux voix, un homme et une femme. J’ai envie de leur dire que je suis réveillée, j’ai envie de leur envoyer un appel à l’aide mais aucun de mes muscles ne réagit, même pas ma langue et mes lèvres. Une douleur se fait alors ressentir au niveau de mes côtes et j’ai envie de hurler tellement c’est douloureux. Mon ventre est très douloureux aussi, et je ne parle même pas de mon crâne qui souffre le martyre. Tout devient flou à nouveau, tout s’embrouille dans mon esprit, des images me viennent. Des images d’une scène violente. C’est moi qui suit la victime, un homme roux me frappe de toutes ses forces avec rage et malgré mes supplications, il continue. Mais qui est ce monstre ? Je n’arrive pas à remettre un nom sur son visage. Et ces voix qui parlent depuis tout à l’heure, je ne les reconnais pas. 

J’ai mal, j’ai peur, maman où es-tu ? Je sens un liquide chaud et salé couler sur mes joues pour venir s’échouer sur mes lèvres sèches et tremblantes. Mes muscles me répondent petit à petit, maintenant, j’arrive à bouger mes doigts qui s’agrippent aux draps. Les voix autour de moi s’affolent, je sens qu’on s’agite près de moi. Mes paupières papillonent mais ne s’ouvrent toujours pas. Je sens que quelqu’un me prend la main et me parle de sa voix douce. 

-Oh Prélude, tu es réveillée ! Allez, ouvre tes yeux ma belle !

Prélude ? Pourquoi cette voix m’appelle Prélude ? Ce n’est pas mon prénom, si ? Je n’en sais trop rien mon cerveau est embrouillé… Le seul prénom qui me vient à l’esprit est :  Ryan. Est-ce la voix qui me parle ? Non, cette voix est aigue, ça ne peut pas être ça… Est-ce mon petit ami ? Est-ce que j’en ai un ? Je ne sais pas… En attendant, il faut que j’ouvre les yeux, allez ma grande ouvre tes yeux, tu peux le faire !

Mes yeux s’ouvrent doucement et la lumière de la pièce m’aveugle, m’obligeant à refermer les yeux automatiquement. 

-Ferme les rideaux, ça lui brûle les yeux ! dit la voix féminine.

J’entends un bruit et la lumière se fait moins forte, je retente une ouverture de paupières. Je peine à m’habituer à la lumière ambiante mais finalement, ma vue s’adapte et les contours de la pièce se dessinent ainsi que les deux silhouettes à mes côtés. J’essaie de parler mais ma langue refuse de bouger, ma gorge est trop sèche, j’ai besoin de boire. La femme à mes côtés semble comprendre le problème et demande à son compère d’aller me chercher de l’eau, ce qu’il fait. Il revient cinq minutes plus tard avec une bouteille et un verre. La femme me sourit pendant que j’observe tout ce qui m’entoure. Un pièce petite, froide, sans personnalité, juste un lit, une chaise où est assise la femme, un bureau avec beaucoup de papiers gribouillés, une petite fenêtre et dans le fond, une porte, peut-être donne-t-elle accès à une salle de bains. En face de mon lit, une autre porte, un peu plus imposante, elle va sûrement vers l’extérieur de la chambre vu que c’est par là qu’est parti l’homme pour chercher l’eau. 

Je prend avec difficulté le verre que l’on me tend et je faille à le faire tomber, heureusement que la femme le soutient. Elle m’aide à m’abreuver et je lui fait un faible sourire qui me demande beaucoup d’efforts. 

Captive (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant