Chapitre 50

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Pdv Prélude / Paula

-Morte.

Je calme difficilement mon souffle qui s’est emballé, et je regarde la femme face à moi s’éffondrer.

-C’est faux… Tu mens… chuchote-t-elle.

-C’est pourtant la triste vérité…

-Non ! Tu mens ! Tu mens pour rester ici mais je ne suis pas dupe. Sortez la d’ici !

Je vois dans son regard beaucoup de tristesse et de détresse. Elle ne veut pas y croire, mai c’est pourtant vrai. J’essaie de me débattre mais rien y fait, les serviteurs d’Iris m’éloignent du salon. 

Alors que je me retrouve sur le palier, je tente d’empêcher le majordome de refermer la porte. Les larmes coulent sur mon visage. Je ne veux plus être abandonnée. Et si les propriétaires me retrouvaient ? Et si Ryan me punissait pour être partie… Je n’y survivrais pas… 

Je hurle de me laisser entrer, la moitié de mon corps encastré dans la porte que le majordome tente désespérément de fermer. C’est alors qu’une forte odeur masculine que je ne connais que trop bien se glisse derrière moi. Sa voix gronde comme le tonnerre et j’en frissonne de tout mon être. 

-Que se passe-t-il ici ?

Le majordome cesse alors tout mouvement et se recule, semblant soudainement apeuré. J’allais me retourner, mais une main sur mon épaule m’en empêche, me paralysant. Sa grande main froide fait parcourir dans mon corps une montagne d’étincelle. J’imagine déjà son regard froid dénué d’émotions, ses cheveux noirs de jais, retombant délicatement sur son front, en quelques bouclettes, son aura dominante qui rode autour de lui. 

Il me pousse vers l’intérieur de la demeure et personne ne l’en empêche.

-Ma tante, gronde-t-il.

Cette dernière qui contemplait le tableau accroché au mur se retourne et nous regarde, sans voix. Une larme coule sur sa joue, mais elle l’essuie rageusement. Son coeur a l’air tellement brisé, si seulement je pouvais faire quoique ce soit, je le ferais, mais que puis-je faire… 

-Aaron, tu es là… Je croyais que tu ne viendrais que demain…

-Je me doutais bien que tu ne ferais pas confiance en Prélude aussi facilement.

-Prélude ? Tu m’avais dit que tu t’appelais Paula, me reproche-t-elle. 

-C’est mon prénom, c’est juste que…

Ma voix timide est coupée par le grondement de la voix d’Aaron.

-Elle s’appelle Paula. Prélude est un surnom. Maintenant, écoute moi Tante Iris, j’ai à te parler. 

Il me lâche et je peux m’écarter légèrement. J’observe l’échange de regards entre ces deux personnes, semblant plutôt houleux. Aaron s’avance petit à petit, gagnant du territoire sur Iris, qui paraît soudainement beaucoup moins intimidante face à l’aura sombre et terrifiante d’Aaron. Il allait parler mais Iris le coupe séchement :

-Tu as changé. Toute cette noirceur qui émane de toi. Tu es comme ton père.

Je vois quelque chose se produire dans le regard d’Aaron. Soudain, comme si toute la noirceur menaçante qui émanait de lui s’évaporait, ce fut Iris qui reprit le dessus, brillant d’un éclat plus neuf. Aaron semblait démuni contre cette nouvelle. Iris ricana :

-Tu es vraiment faible…

-Je ne suis pas comme lui ! 

Toutes les deux, nous sursautons face au ton de sa voix. Il venait d’exploser, et son aura sombre boue de colère. 

Captive (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant