Captive (Tome 1)

Chapitre 49

Pdv Prélude / Paula

Je cours sans m'arrêter depuis un moment, ce chemin me paraissant infinissable. Mes larmes ont arrêté de couler, soit parce que je n'ai plus assez de larmes, soit parce que la peur m'empêche d'en verser une de plus. Est-ce que tout es vraiment fini ? suis-je enfin libre ? Je n'arrive pas à y croire...

Alors que je poursuis ma route, j'entends les roues d'une voiture sur le sol. Une magnifique Mustang rouge s'arrête à ma hauteur et le conducteur baisse la vitre côté passager. Je découvre une femme élégante, dans la cinquantaine, les cheveux tirés en arrière, dans une belle robe violette.

-Tu es l'amie d'Aaron ? Alors qu'est-ce que tu attends ? Monte.

Je m'exécute sans un mot et m'assieds sur le siège passager. Elle referme sa vitre et fait demi-tour, accélérant sans pression avec son bolide de luxe. Au bout d'un certain temps, nous regagnons une route en goudron, où quelques voitures passent. Après quelques instants de réflexion elle me demande :

-Comment t'appelles tu ?

-Paula, madame. Paula Haw...

Puis je me rappelle les mots de Aaron. Je ne dois parler à personne de ce qu'il m'est arrivé. Si je dis ma vraie identité, elle saura de suite qui je suis. Après, c'est vrai que mon image a été diffusée partout je pense, mais elle n'a pas l'air de l'avoir remarqué donc autant cacher mon identité.

-Paula Howards, madame.

-Howards ? Ça ne me dit rien. Mon neveu ne m'a jamais parlé de vous j'en suis sûre. Mon nom est Iris Desroses, épouse du grand vignoble français, Jean-Marc Desroses. Je suis la tante d'Aaron.

-Oh et bien enchantée...

-Quel âge as-tu ? Tu me sembles bien jeune.

-20 ans madame.

-Toi ? Toi tu as 20 ans ? Tu ressembles plus à une gamine de 15 ans.

C'est vrai que je suis peut-être plus proche des 15 ans mais je ne peux vraiment pas lui révéler de vraies informations personnelles.

-Bon, quand nous serons chez moi, tu devras répondre à mes questions. Pour le moment, repose toi, tu as l'air épuisée. Tes yeux sont bouffis et tu as vraiment une sale tête. On dirait presque une clocharde. Enfin si tu n'as pas de foyer actuellement, c'est un peu le cas. Tu n'as pas de famille pour t'accueillir ?

-Euh non... Je... Je suis orpheline...

Je baisse la tête et torture mes doigts. Je n'aime pas mentir à cette femme. Je voudrais tellement tout lui dire et peut-être qu'elle m'emmènera chez moi et que tout sera terminé ? Non. Je dois faire confiance en Aaron. J'ai confiance en lui. Je sais qu'il va trouver une solution où il ne se fera pas arrêter, mais c'est ce que je veux. Je ne veux pas qu'il aille en prison de ma faute. Il n'a peut-être pas réagit dès le début pour sauver toutes ses filles avant moi mais je crois le comprendre. J'ai vu dans ce garçon une âme torturée. Je crois que les garçons étaient ses seuls amis et qu'ils ne savaient pas leur dire non. Et puis Megan n'avait pas l'air malheureuse avec lui, et pour ça je le remercie.

Nous continuons la route et je m'endors la tête contre la vitre. Je suis réveillée lorsque j'entends une porte claquer et qu'un homme vienne ouvrir ma portière. Il me tend sa main que je saisis maladroitement avant de sortir du véhicule. Iris m'ordonne de la suivre ce que je fais sans un mot. Je me retrouve face à un château magnifique, et je me demande comment je fais pour visiter autant de lieu luxueux en si peu de temps. Elle m'emmène dans ce qui semble être le salon et m'invite à m'asseoir sur l'un des fauteuils en velours. Elle demande à ses employés de nous apporter du thé et tout le monde s'active dans cette immense bâtisse.