Chapitre 44

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Pdv Aaron

Mais qu’ais-je fait ? J’allais embrasser Prélude ! Il faut dire qu’elle est si désirable. Dès que je l’ai vue le premier jour, je l’ai trouvée agréablement belle. Ses petites rondeurs ajoutaient à toute son innocence un côté adorable. 

Mais qu’est-ce que je raconte encore ? Elle a 17 ans Aaron ! Et elle n’est pas à toi… Megan, je t’ai promis de la protéger, mais comment veux-tu que je la protège des autres alors que j’ai déjà du mal à la protéger de moi même…

En plus je lui ai promis de l’emmener voir sa soeur, mais il faudrait déjà que je persuade les garçons de le faire, c’est un très gros risque. 

Je soupire en m’asseyant sur le lit, passant mes mains sur mon visage. Je regarde le carnet de dessin que j’ai embarqué avec moi. Je contemple une fois de plus le portrait de Prélude. Je caresse tendrement la signature de Megan dans le coin de la feuille. J’observe le fameux grain de beauté qui m’intrigue tant. Je soupire une seconde fois avant de prendre une nouvelle page du carnet et de commencer un nouveau dessin. Je me saisis de mon crayon et je caresse le papier avec. Dans la chambre, on entend que le bruit du crayon sur le papier, c’est relaxant. 

Deux silhouettes. Deux corps. Deux femmes. Voici ce que je représente. Une grande et fine. L’autre petite et bien formée. Une chevelure courte et de couleur châtain. Des cheveux longs et bruns, plus fins qu’un filet de sable. L’une est fantomatique, presque transparente, ses propres ombres la fuient, s’échappent de son corps. L’autre est bien présente, ses traits bien marqués, son sourire éclatant, ses yeux perçants. 

J’impose ma signature, mon “A” dans le coin de la feuille et je referme le carnet. Je regarde l’heure et je remarque qu’il est déjà 16h30. Cela fait plusieurs heures que je suis sur dessin. C’est rare de moi de m’attarder tant que ça sur des dessins, surtout quand j’ai du travail à rattraper comme maintenant. 

C’est vrai, à cause de ma disparition, j’ai du annoncer à la presse que c’était en raison d’une vilaine maladie qui m’avait cloué au lit. Heureusement que nous sommes en février, cela n’a pas paru si étrange. 

Je me décide de sortir de ma chambre pour aller faire un tour dans le jardin. Quand je passe à côté de la salle de musique, j’entends Ryan et Prélude chanter. Je ne sais pas pourquoi mais je serre les poings en les entendant. Je traverse la villa et je passe par la baie vitrée de la pièce à vivre pour pouvoir rejoindre l'extérieur. Je marche lentement jusqu’à cette roche. Cette croix que j’ai façonné de mes mains dans une grosse pierre. Une roche sur laquelle Megan avait prit l’habitude de s'asseoir lorsqu’elle dessinait dehors. Je caresse tendrement la roche où est gravé son nom. J’observe les quelques bouquets de fleurs que j’ai laissé ces derniers temps. J’enlève les quelques fleurs fanées avant de les remplacer par d’autres fleurs sauvages que je viens de ramasser. Après cela, je vais m’asseoir au pied de l’arbre auprès de la tombe. Je laisse le vent m’ébouriffer les cheveux, je fixe l’horizon, ne sachant ni quoi dire ni quoi faire. Puis comme tous les jours de cette semaine je m’élance :

-Salut Meg. Ça va ? Moi c’est un peu comme d’habitude… Tu me manques, tu sais ? 

Je soupire en passant une main sur mon visage. Pourquoi est-ce que je fais ça ? Cela ne la ramènera pas. Mon corps entier tremble, c’est étrange…

-Je me sens faible Megan… Pourquoi dis moi ? Toi qui savais toujours tout, dis moi, que m’arrive-t-il ? J’ai failli embrasser Prélude, toi qui m’as fait promettre de la protéger, je commence déjà à lui faire du mal, tu dois tellement me trouver pitoyable… De toute manière c’est ce que je suis, un minable… Tu dois avoir honte de moi...Tu étais tout pour moi… Oh Megan, pourquoi toi…

Captive (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant