Captive (Tome 1)

Chapitre 43

Pdv Prélude / Paula

Cela fait une semaine que nous sommes de retour à la villa et les jours sont plutôt calmes. Lucy a eu un peu de mal à bien récupérer de ses blessures et j’ai trouvé Tyler plutôt prévenant envers elle, ce qui m’a paru un peu étrange. Quant à Ryan, il me demandait tous les quart d’heures si j’allais bien et si j’avais besoin de quelque chose. Il faut dire que moi aussi j’ai eu un peu de mal à m’en remettre. Mais je crois que celui qui reste le plus touché physiquement et émotionnellement reste Aaron. Il a été anéanti. Nous avons enterré le corps de Megan dans le jardin, c’était d’ailleurs la première fois que je voyais l’extérieur. Aaron lui a fait une belle tombe où il dépose des fleurs chaque jour. Ce sont les seules fois où l’on le voit dans la villa. Soit il est dans sa chambre, soit il travaille jusqu’à pas d’heure dans son bureau au workman magazine. 

Aujourd’hui, Ryan est parti au lycée pour reprendre les cours, Aaron est dans sa chambre et Tyler ainsi que Lucy sont dans leur salle de danse. Je ne sais pas comment ils font pour reprendre leur vie comme si de rien était après tout ce qu’il s’est produit. Après tout, ils doivent avoir l’habitude des choses inhabituelles, ce qu’ils font n’est pas vraiment très clean non plus. 

Comme je n’ai rien à faire en ce moment, je décide de tenter de trouver un moyen de m’enfuir d’ici. Je fouille dans toute la maison mais évidemment, chaque fenêtre a besoin d’un clé pour les ouvrir, et seuls les garçons l’ont. Pareil pour la porte d’entrée. Après de longues minutes de recherches, je soupire et m’assieds dans le canapé, décidant d’allumer la télé. Les garçons nous laissent maintenant beaucoup plus de libertés concernant la mobilité dans la maison mais je ne peux toujours pas sortir d’ici, c’est affligeant. A la télévision, ils passent le journal de 13 heures, nous avons manger tôt aujourd’hui. Ils font un court sommaire du programme. Un incendie puissant en Arizona, le meurtre d’une vieille femme à Los Angeles et ensuite un reportage sur le travail des pompiers, en liaison avec l’incendie en Arizona. 

-Avant toutes choses, rappelons une nouvelle fois la disparition de Paula Hawkins, une jeune fille de 17 ans, disparue depuis le 7 janvier 2019. Nous sommes aujourd’hui le 16 février et la famille de Paula avait un message à faire passer.

Ils mettent une image de mon père et de ma soeur. Ils ont l’air tellement épuisés, comme s'ils n’avaient pas dormi depuis longtemps. 

-Paula... commence Cherry en sanglotant. Où que tu sois, que tu entendes ce message ou non, il faut que tu saches que tu nous manques et que l’on t’aime. J’espère que tu n’as pas oublié ce qui est si important aujourd’hui. Enfin, peut-être que tu ne sais même pas quel jour nous sommes… J’aimerais te dire que je t’aime… Te prendre dans mes bras…

Elle ne finit pas sa phrase et va se réfugier dans les bras de mon père en sanglotant. Ce dernier inspire avant de déclarer :

-Paula, ma chérie, papa t’aime et espère tous les jours que tu rentreras bientôt à la maison… Reviens nous ma puce…

Ils coupent la vidéo et on revient sur le présentateur. J’éteins la télévision et je fonds en larmes sur le canapé.

Nous sommes le 16 février… C’est l’anniversaire de ma grande soeur… Ma chère Sarah… Je l’avais presque oublié… Comment ais-je pu ? 

Je me lève du canapé après être parvenue à me calmer et je décide d’errer à l’intérieur de la villa. Je me rends dans la cave de Megan qui est restée ouverte depuis l’incident, je sais que personne n’y est entré depuis, même pas Aaron. Comme si il y avait une honte de l’avoir enfermée ici pendant tout ce temps, bien qu’elle n’y a jamais vraiment été contrainte de ce que j’ai compris. J’ouvre délicatement la porte, il fait sombre et c’est un peu effrayant. Pleins de mauvais souvenirs me viennent en mémoire mais je les chasse avant d’allumer la lumière et de pénétrer dans l’endroit. Comme la dernière fois avant que l’on se fasse kidnapper, je découvre plusieurs toiles peintes, des dessins et autre. Je n’avais pas eu le temps de bien observer mais maintenant je me rends compte qu’elle était la plus grande artiste qu’il m'eût été possible de rencontrer. Ses peintures ne sont pas toutes gaies mais elles sont toutes très poétiques et délicates. Il y en a une qui attire mon attention, elle est surtout peinte dans des teintes rouges et elle semble faite avec acharnement. Je devine une femme aux cheveux bruns dans le coin de la toile, elle semble éffondrée sur le sol, baignant dans son sang. Cela me fait froid dans le dos, j’ai une drôle d’impression quand j’approche cete toile. Comme si ce tableau m’était familier… Puis mon attention est attirée par quelque chose d’autre, un carnet au sol. Je le reconnais, c’est celui que m’avait offert Megan avant qu’on se fasse enlever. Je me dépêche d’ouvrir la première page et je redécouvre son portrait de moi même. Les larmes affluent aux coins de mes yeux et je sers le portrait contre ma poitrine. Megan, tu me manques tellement.