KEMET [T2]

ELLERYN

J'étais un peu stressée à l'idée de parler à la maîtresse des enfants. Il n'y avait pas de raison de l'être mais je l'étais quand même. Eros me prit la main avant de s'asseoir.

-        J'ai plus de détails sur l'incident de hier, m'informa-t-elle, je suppose que vous êtes au courant votre altesse ?

-        Oui.

-        Melissa, la petite fille qui est souvent avec Un m'a expliqué hier qu'en fait certains enfants s'étaient moqués de Sept...

-        C'est ce que j'ai cru comprendre, soupira Eros, le quatuor Carton, Kevin, Théodore et Laurent !

-        Ah bon ? Je croyais que c'était ses amis, marmonnai-je surprise.

Chaque semaine où Un était absent et qu'il partait pour Royal, Sept jouait souvent avec ces quatre enfants, il m'en avait parlé aussi. Je m'étais même réjouis qu'il se fasse des amis.

-        Ils ne sont pas amis, réplique Eros encore.

-        Mais Sept me parle souvent d'eux comme des amis, insistai-je.

-        Sa majesté a raison, je suis souvent intervenu car je trouve qu'ils ont comportement inquiétant et méchant envers Sept mais à moi aussi il assure qu'ils sont des amis !

-        Ils le harcèlent ?

-        Je n'irais pas jusqu'à la mais vous savez les enfants sont compliqués...

-        Que s'est-il passé ?

- Théodore s'est moqué de Sept en lui disant qu'il n'a pas de père, ce qui l'a agacé et il est parti pour ne pas mal réagir, résuma mon mari qui n'était même pas là.

-        C'est exactement ça, confirma la maîtresse.

-        Comment tu sais ça ?

-        Je les ai observés.

-        Je pense que Théodore était un peu jaloux parce que depuis le retour des vacances, Sept et Un ne cessaient de dire que leur papa était un prince pour de vrai ! Les enfants étaient impressionnés mais d'autres n'y croyaient pas, bref cela a beaucoup fait parler parmi eux...

-        Vous ne les croyez pas ?

J'avais fait exprès de choisir une école privée sur le continent que personne ne connaissait afin que les enfants ne soient pas embêtés, et voilà que j'apprenais que c'était pire.

-        Bah...c'est vrai que maintenant c'est évident mais comme ils ne portaient aucun patronyme...juste des chiffres...

-        Mes enfants ne sont pas des menteurs, rétorque Eros froidement.

-        Je sais majesté Impérial, bredouilla la maîtresse.

-        Je n'aurais pas dû leur expliquer, soupirai-je.

-        Tu n'as rien fait de mal, c'était...bref, coupa Eros, je ne vous tiens pas rigueur pour cela car je sais que c'est compliqué de comprendre leur façon de penser...

-        Ce sont des génies, nous annonça-t-elle.

-        Je sais, dit simplement Eros.

-        J'aimerais vous proposer de leur faire passer des tests...

-        Non, ce n'est pas une bonne idée pour le moment, répondit Eros, ils sentent déjà qu'ils ne sont pas comme les autres, ce n'est pas le moment d'accentuer cela !