SEFORA

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Je me forçai à me calmer bien que je n'avais qu'une envie, carboniser Kimberly. Déjà parce qu'au final, je n'étais pas marié à elle mais à mon mari, j'avais toujours critiqué les femmes qui attaquaient les maîtresses au lieu de s'en prendre à leurs maris. Il était hors de question que j'en devienne une aussi.

- Ma reine, je vous demande pardon, je...le roi ne m'a pas embrassé par amour ou désir mais parce que...c'est à cause de mon visage...

J'écarquillai les yeux, elle se foutait de moi ou quoi ? Elle serra son voile contre elle, Eller et moi, on la regarda d'un air interrogatif.

- Je porte toujours un voile pour éviter ce genre de chose, je...je sais que j'ai l'air humaine mais je ne le suis pas, les femmes de mon espèce tant qu'elles sont célibataires charment les hommes...

- Donc tu es en train de me dire que tu as charmé mon mari, pestai-je.

- Majesté, je ne l'ai pas fait exprès, je vous jure, répliqua-t-elle d'une voix tremblante, vous m'avez si bien accueillit, je suis désolé...

J'avais envie de la gifler, j'étais trop énerver. Eller se tourna vers moi, je me rendis compte que la température de la pièce étaient quasiment caniculaire.

- Il vaut mieux que tu t'en ailles, ordonnai-je en me levant.

- Ma reine.

- Je ne veux plus voir personne Eller.

Je montai dans mes appartements où je trouvai ma fille Quatre qui faisait un nouveau puzzle. Sept lui en avait acheté pleins, elle y passait ses journées depuis que nous étions ici.

- Mon bébé, ça va ?

- Ça va, murmura-t-elle.

- Tu boudes ?

- Pourquoi je bouderais ?

- Parce que j'ai laissé Neuf prendre ta voiture ?

- Tu boudes papa ? me demanda-t-elle.

Je rougis, même si j'étais sa mère, parfois ma fille me mettait hyper mal à l'aise. Elle leva les yeux vers moi, attendant une réponse, je marmonnai donc :

- J'ai posé la question la première.

- Si je réponds, tu réponds aussi, rétorqua-t-elle.

- D'accord, soupirai-je car je savais que c'était la meilleure chose à faire.

Je devais lui parler afin qu'elle calme les choses avec Sept et elle allait refuser de me répondre si je n'acceptais pas ses conditions. Quatre pouvait se montrer très têtue quand elle le voulait.

- Ça m'a rendu triste parce que c'était un cadeau de Sept...je sais que c'est égoïste mais je veux bien partager tous mes jouets avec elle sauf les cadeaux de Sept...

Sa voix s'était mise à trembler, ses yeux se remplirent de larmes, elle renifla. Je me sentis coupable, elle avait raison, c'était son cadeau.

Je soupirai en la soulevant et remarquai les pansements qu'elle portait, elle m'expliqua :

- Je suis tombé en jouant avec Neuf.

- En jouant ?

Elle hocha simplement la tête. Je soupirai. Depuis que Karen montait les filles entre elles, Neuf se montrait un peu peste avec sa soeur, et comme je savais que Quatre pouvait se montrer encore pire.

Je préférais forcer ma fille à continuer à se montrer gentille avec sa soeur car je n'avais pas envie que leur relation devienne comme celle de Karen et moi.

- Alors tu boudes papa ?

- Je suis fâché oui.

- Parce qu'il a été trop gentil avec Kimberly ?

Je me raidis, comment savait-elle cela ? Elle posa sa tête sur mon épaule avant de m'avouer :

- Elle est comme Valentin, Jaden, et un peu Dim et Diana...même si Dim et Déborah sont mélangés...

- Elle est de l'espèce de Valentin ?

Ma fille hocha la tête. Je me pinçai la lèvre en comprenant ce que Kimberly avait cherché à me dire, elle voulait me faire comprendre qu'elle était une nymphe.

Et je m'y connaissais assez sur les espèces de Royal pour savoir que les nymphes étaient comme des sirènes pour les hommes, elles les charmaient sans même le faire exprès.

Sachant que les nymphes mâles étaient des sociopathes dont l'activité principale était de tuer des gens, toutes les espèces de Royal s'étaient ligués contre les nymphes quand en plus de se faire tuer, les femelles nymphes transformaient leurs conjoints en esclaves sexuels.

C'était comme ça qu'ils s'étaient alliés aux Enchanteurs, seuls personnes à résister aux nymphes. Mais eux aussi étaient très dangereux puisqu'ils avaient des tendances à retirer le libre arbitre aux gens.

- Je crois que Kimberly est désolé parce qu'elle est toujours triste depuis plusieurs jours...

- Quatre ?

Ma fille et moi on se tourna vers Sept qui tenait sa jument. Ma fille descendit de mes bras et courut vers le jeune prince.

Je souris, il n'y avait que lui pour se balader avec un cheval à l'intérieur du palais. Plusieurs gardes le suivaient au pas, dont d'ailleurs le personnel du palais qui nettoyait les traces de sabot que laissaient le cheval. Le genre de choses qu'on ne voyait que dans l'Empire.

- Nadia, tu vas où ? Tu dois nous lire une histoire, protesta Quatre en voyant l'elfe qui roulait vers l'ascenseur.

- Princesse, je dois aller à Royal pour un jugement...

- Elle veut que tu lui lises une histoire, tu rentres à 20h, ordonna Sept, je vais demander à parrain de te laisser entrer !

Je ris, cet enfant ne donnait aucun doute sur ses origines impériales, bien qu'il n'avait que cinq ans, il se comportait déjà comme un petit Empereur.

Nadia s'empressa d'hocher la tête, la pauvre. Elle soupira de soulagement dès que Sept s'en alla avec Quatre. Elle me salua, j'en profitai pour lui demander :

- Il y a un jugement à Royal ?

- Vous n'êtes pas au courant ? Il y a eût une bagarre, plusieurs alphas s'en sont prises à Kimberly en la prenant pour une soumise, elle s'est défendue, ça a causé des problèmes et comme ni le roi ni vous n'êtes à Royal et que Steph cherche le roi, je dois juger !

- Juger Kimberly ?

- Non les alphas qui l'ont attaqué, Kimberly a accepté sa punition, elle est actuellement dans le palais noir !

Je me raidis, le palais noir était le pire endroit de Royal. C'était l'endroit où on envoyait les criminels, je n'y étais allés que quelques fois, chaque fois que ma soeur énervait trop Neith et que ce dernier l'y envoyait pour ne pas la tuer.

- Où est Neith ?

- Je ne sais pas ma reine.

Je soupirai puis me dirigeai vers les appartements impériaux, je trouvai Eller qui était en train d'offrir ses tenues les plus moulantes à la taille de Berhane, à cette dernière.

- Eller, tu sais où est Neith ?

- Eros m'a dit qu'il était dans votre maison.

- Sur le continent ?

- Oui.

- Stephan, criai-je.

KEMET [T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant