ELLERYN

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Je soupirai. Les colères de Sept étaient toujours impressionnantes et ce qui se passait en était la preuve. Mon fils reprit son souffre après avoir cassés toutes petites voitures de ses cousins et cousines.

Il se tourna vers nous et je compris qu'il allait encore devenir insolent. Je le préviens :

- Sept, tu te calmes ou je te punis !

- C'est quoi ton problème ? cria-t-il en fusillant Sephora du regard. Tu es la mère de Quatre, ne devrais-tu pas prendre soin d'elle ?

- Sept, m'énervai -je.

- Quoi maman ? Quatre n'a pas à payer pour les bêtises qui se passent à Royal, si c'est comme ça...

- Sept, tu es punit ! Tu vas faire le tour du palais trois fois et si j'entends encore un mot de travers, je fais en sorte que tu ne puisse plus parler pendant une semaine !

Il fit une moue pas contente et s'en alla en courant, je me tournai vers Sefora et murmura :

- Je suis désolé...

- Il n'a pas tord, tu penses que j'ai eut tord ?

- Je comprends ce que tu essaie de faire, je pense que c'est une bonne façon de faire, Sept le sait aussi mais quand il s'agit de Quatre, il devient irrationnel !

Sefora ne dit rien, elle essayait de faire de son mieux afin que les filles se sentent aimés et aient une enfance normale.

Et comme elle était la mère biologique de Quatre, elle se montrait plus dure avec sa fille afin de ne pas donner l'impression de l'aimer plus que Neuf.

Je comprenais la colère de mon fils mais je ne pouvais pas non plus laisser passer son insolence.

Dix minutes plus tard, mon fils revint avec une bouteille d'eau, il était à peine essoufflé, son tigre le suivait. Il boudait.

- Tu as compris pourquoi tu as été puni ?

Il ne me repondit pas. Je le fusillai du regard, je détestai quand il faisait ça, il ressemblait trop à son père.

- Je refuse de parler si ce que je vais dire sera retenu contre moi !

Je me retins de soupirer, cette enfant était beaucoup trop intelligent pour son âge, même moi qui était sa mère, il me surprenait parfois. Il était trop comme Eros.

- Je n'ai pas dit que tu n'avais pas le droit de parler !

- Quand j'exprime, tu me punis, je ne savais pas que nous étions dans une dictature ici !

Je me raidis. Comment connaissait-il ce terme ? Je soupirai, il était mécontent car selon lui j'avais été injuste et il n'allait pas lâcher l'affaire.

- Je comprends ce que tu ressens, je ne t'ai pas punit parce que tu as parlé, je t'ai punit car tu as été insolent !

- Si dire ce que je pense est insolent alors pourquoi tu me dis toujours que je dois poser des mots sur ce que je ressens !

- Poser des mots sur tes émotions ne veut pas dire que tu dois manquer de respects aux adultes !

- Respecter les adultes ! Vous n'avez que ces mots dans la bouche ! Mais qu'est-ce que je fais si les adultes eux ne nous respectent pas ?

Je me retins de soupirer, Sept était trop têtu quand il s'y mettait. Pire qu'un avocat. Et le pire était qu'il me sortait toujours un vocabulaire qui me faisait me poser des questions. Où est-ce qu'il apprenait ça ?

- Sept...bon d'accord, nous t'écoutons !

- Je n'ai plus envie de te parler, je parlerais à papa, lui il m'écoute sans me juger !

- Sept, l'interpellai-je en le voyant partir.

- J'ai plus envie de te parler.

Il disparu. Je soupirai. Il était en colère, ça ne servait à rien de tenter de lui parler maintenant, il n'allait pas écouter. Seul Eros pouvait peut-être encore le raisonner. Sefora éclata de rire, elle se tourna vers moi et me dit :

- Ton fils est un phénomène !

- Tu riras moins si par colère, il touche à son lien avec Quatre afin qu'elle rentre à Imperia !

Sefora se raidit. Elle n'avait pas pensé à tout ça. Sept n'avait pas tord dans son raisonnement, sans parler du fait que Quatre avait été blessée.

- Je vais parler à Quatre !

- C'est mieux, je vais demander à Eros de parler à Sept, cet enfant me fatigue parfois !

- Il est digne de ses parents, commenta Sefora en souriant.

Je ris. Elle n'avait pas tord. On avait donné à Sept nos manies, c'était même pour ça que je le punissais rarement, j'étais aussi insolente que lui enfant, et Eros encore plus. Comme on disait, les chiens ne faisaient des chats.

- Toi ça va ?

- Je n'ai pas envie d'en parler.

- Je sais mais tout le monde te cherche et Kimberly est venue à Imperia !

- Je ne veux voir personne !

- C'est ce que je lui ai dit mais elle refuse de partir, elle ne veut même plus s'occuper des enfants, je ne sais plus quoi faire ! Berhane attend avec elle, Sefora, tu devrais peut-être l'écouter...

- Eller, je ne parlerais pas avec la maîtresse de mon mari !

- Eros a dit que je devais t'obliger !

- Je m'en fiche !

- Sefora, tu connais Eros, est-ce que tu as vraiment envie que je lui dise que tu t'en fiches ?

- Eller, j'ai le coeur brisé et...

- Je sais ma poupée, murmurai-je en la voyant pleurer. Sef, je...ne je sais pas quoi dire...

- Il n'y a rien à dire, d'accord, décida-t-elle en essuyant ses yeux, je vais l'écouter mais ensuite je veux être seule Eller ! Si je suis encore obligé de voir des gens, je quitte aussi Imperia.

- Je comprends.

Elle me suivit jusqu'au salon privée où Berhane nous attendait, elle aussi était ici depuis plusieurs jours, elle esquivait Stephan qui flirtait maintenant avec Déborah.

- Tina, je t'ai dit de rentrer !

- Mana, je ne veux pas, je suis bien ici...

Je soupirai, je ne savais plus quoi faire. Je lui demandai où se trouvai Kimberly, elle était me montra le boudoir. Sefora y entra avec moi, elle s'assit sur un canapé sans rien dire, je me tournai vers Kimberly.

- Tu voulais parler avec Sefora...

Ma meilleure ami leva les yeux vers Kimberly qui lit en la voyant aussi froide et hostile. La température de la pièce augmentait, finalement, je n'étais plus vraiment sûre que c'était une bonne idée.

Au vu de la colère de Sefora, j'étais presque sûre d'une chose, Kimberly allait se faire tuer, elle n'allait pas sortir d'ici vivante...

KEMET [T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant