KEMET [T2]

ETHAN

Après presque deux heures, les trois petites filles étaient coiffés, différemment, mais elles étaient vraiment magnifiques. Neuf alla dans les bras de Neith dès qu'elle le vit, elle s'exclama en montrant ses deux tresses :

- Regarde papa, j'ai la même coiffure que Six !

- C'est vrai et ces deux papillons sont très beaux, il fallait en mettre aussi à Six, se moqua Neith.

Six rit en continuant sa construction en bois. Johanna lui caressa les cheveux, Neith lui demanda :

- Il ne veut toujours pas qu'on lui coupe les cheveux ?

- Non, je suis fatigué qu'on me félicite d'avoir une très belle petite fille...

- Je ne suis pas une très belle petite fille, je suis un très beau grand garçon, assura Six d'un air amusé.

- Et très humble aussi, commenta sa maman.

- Vous avez des cheveux magnifiques mon prince, déclara Jaden qui le portait, mais dans un combat, votre adversaire pourrait s'en servir contre vous...que diriez-vous si je vous les coupais un peu, jusqu'aux épaules seulement...

- Tu ne couperas pas plus ? marmonna Six d'un air inquiet.

- Je vous le promets mon prince.

Six accepta, Johanna le regarda d'un air choqué, je souris. Les nymphes comme toujours savaient comment dompter et manipuler les gens, surtout les enfants. C'est pour ça qu'en général, je ne les supportais pas. Six décida qu'il en avait accès de la construction en bois et alla jouer dehors avec Neuf.

Neith esquissa un sourire en remarquant que Johanna et Sefora rangeaient pour quitter la pièce. Très rapidement, je me retrouvai seul avec ma femme qui rangeait les accessoires des filles. Je lui demandai donc :

- Tu as quitté la maison ?

Elle m'ignora, bon il fallait s'y attendre. Je m'assis devant elle, elle continua à trier les accessoires comme si je n'étais pas là. Valentin entra dans la pièce, il nous vit, il se concentra sur Chaton et lui demanda :

- Il t'embête ?

- Qui ?

- L'idiot devant toi. S'il t'embête, je peux l'enfermer quelque part !

Elle afficha un air amusé qui fit rire Valentin, ce dernier se tourna vers moi, il me fusilla du regard puis quitta la pièce.

- Chaton, je t'ai posé une question.

- Ma lettre était claire, non ?

- Dois-je comprendre que tu as décidé de me quitter avec une lettre ? m'énervai-je.

- Baisse tout de suite d'un ton sinon au mieux j'appelle Valentin qui va t'enfermer je ne sais où, où au pire je m'occupe moi-même de toi !

- Tu me menaces, pestai-je.

- Prends-le comme tu veux, soupira-t-elle en se levant pour s'en aller.

- Nous sommes mariés, nous avons des enfants, tu ne penses pas me devoir un minimum de respect ?

- Je crois que tu confond la, je ne te dois rien du tout ! Ne mêles pas mes bébés à ça !

- Chaton...

- Ethan, laisse-moi tranquille !

- Je suis très sérieux, m'exclamai-je hors de moi, tu veux me quitter ? Explique-moi pourquoi ? Parce que quand je me rend compte que ma femme a rompu son lien avec moi alors qu'elle est toujours lié à un autre, je dois le prendre comment ?

- Comme quand ta femme en question se rend dans l'appartement privé de son soi-disant mari et qu'elle découvre qu'il héberge secrètement une autre !

Je me raidis. Chaton était allé dans ma garçonnière. Et merde. J'avais oublié de lui dire que Diana y vivait et elle l'avait découvert d'elle-même. Ça expliquait sa réaction.

Mais je n'acceptais toujours pas le fait qu'elle soit partie ni qu'elle ait choisi Valentin alors que c'était avec moi qu'elle était mariée.

- Je rêve ou tu es en train de m'accuser d'infidélité ?

- Laisse-moi passer !

- Je n'ai jamais touché Diana, elle a toujours ses pouvoirs, tu peux le demander à Valentin puisque tu vis carrément avec lui maintenant !

Elle éclata de rire. C'était un rire cynique mais ça me fit du bien de la revoir rire. Je me rendis compte qu'on ne s'était pas parlé depuis un moment.

- Je suis très sérieux ! C'est une prêtresse, si elle perd sa virginité, elle n'aura plus de pouvoir ! Je ne l'ai pas touché...

- Ethan, laisse-moi passer...

- C'est quoi ton problème ? pestai-je en la retenant.

- Lâches-moi, ordonna-t-elle.

- Non. J'essaie de te parler et tu préfère retourner dans ses bras à lui ? Tu es marié à moi ou à lui ? Dois-je comprendre que tu le préfère à moi ?

C'était idiot, je l'avoue de réagir comme ça mais j'étais en colère et Valentin était une nymphe, ça ne m'aidait pas à rester lucide.

- Tu es en train de me demander de choisir entre Valentin et toi ? voulut-elle savoir.

- Exact.

- Dans ce cas, choisis entre Eros et moi !

Je me raidis. Elle sourit. Ce n'était pas juste ce qu'elle faisait et elle le savait parce que ma relation avec Eros était différente de sa relation avec Valentin.

- Lâches-la tout de suite !

On se tourna vers la porte, Un me fusilla du regard, Cinq s'en alla en courant. Mon fils cadet leva la main vers moi, je le connaissais assez pour savoir ce que ça signifiait, je lâchai sa mère.

- Laisse-la s'en aller !

Un continuait à me regarder de travers, Sept arriva dans une 4x4 dans laquelle se trouvait déjà Deux et Quatre. Il nous observa puis demanda à son frère :

- Tu veux que je le tue ?

Je me raidis, je savais qu'il était sérieux. Si mon fils disait oui, il allait vraiment le faire. Je m'écartai donc, Chaton quitta la pièce.

Elle fit un sourire aux enfants puis se dirigea vers ses appartements. Cinq arriva en tirant Valentin, Un soupira avant de dire :

- Pas la peine, c'est un idiot !

- Je peux quand même le tuer si tu veux, insista Sept avec son habituel air adorable.

- Je n'ai pas envie que tu te fasses punir pour un idiot pareille, répliqua Un en montant dans sa voiture. On y va !

- Si tu fais pleurer maman, je dirais à papa de te faire du mal, me prévint Cinq en suivant sa mère.

Valentin ne dit rien, il se contenta de me lancer un regard que je reconnus comme étant une menace silencieuse, un avertissement me disant que la prochaine fois, il allait s'en prendre à moi.

Quelques secondes plus tard, je fus téléporté de force à Koush. Je me crispai en me rendant compte que le palais Impérial venait de me mettre dehors. Je n'avais plus accès à Impéria. De pire en pire...