KEMET [T2]

RUTH

Je me raidis. Si les gardes de l'Empire se faisaient invoquer maintenant, dans l'état actuel des choses, ils n'allaient même pas chercher à comprendre ce qui s'était passé, ils allaient décapiter tous les alphas.

- Oui, accepta Quatre en souriant pour la première fois de la journée, Didi, convoque les Imperators, je peux être la prochaine...

La fille cadette de Neith était vraiment le portrait craché caractériel de son père, une manipulatrice née. Elle était clairement en train de se venger des alphas. Et Sept ne lui refusait jamais rien.

Heureusement pour nous, Steph ouvrit la porte. Il m'avait dit qu'il allait passer pour jeter un coup d'oeil à ce qui se passait et s'assurer que les alphas s'en sortaient correctement.

Il balaya la pièce du regard et écarquilla les yeux. Quatre sourit puis tendit les bras vers lui, prenant son habituel air d'ange. On aurait pas dit la fillette qui menaçait les alphas quelques secondes avant.

- Steph, tu étais où ? J'ai faim...

- Princesse, pourquoi n'avez-vous pas mangé ?

- On ne peut pas leur faire confiance, pesta Sept froidement, regarde les cheveux de Neuf et les mains de Six !

- Oh mon Dieu, s'exclama mon frère, mais qu'est-ce qui s'est passé ?

- C'est à cause d'eux, s'énerva Six en fusillant les alphas du regard.

- Gouverneur, commença Cédric.

- Je ne veux rien entendre, si le roi rentre avec la reine et qu'il voit ça, il va nous tuer ! Puis l'Empire et l'Amazon vont nous déterrer et nous tuer de nouveau, s'exclama Steph, vous êtes des irresponsables ! Je les garde tout le temps seul et aucun ne finit même avec une plaie...

Mon frère reposa Quatre et regarda les mains de Six qui reniflait, des larmes coulaient sur ses joues. Neuf était à moitié défigurée. Il lança un regard noir de fureur avant d'ajouter :

- Ce sont des princes et des princesses, ce que vous venez de faire, c'est un crime impérial ! Est-ce qu'ils ont mangé ? Non ! Ont-ils fait leur devoirs ?

- Même Cinq n'a pas fini, murmura Quatre qui lui tenait la jambe.

- Donc même des devoirs, vous avez été incapables de les aider ! Ni bain, ni rien ! Comment alliez-vous accueillir le roi ?

Tout les alphas baissèrent la tête, avec un air dépité. J'eus limite de la peine pour eux. Les enfants étaient vraiment terribles et mon frère en rajoutait. Il allait les tuer, je le savais qu'il allait commencer la torture que Nate allait finir.

- Bren, convoque les matriarches ! Tous les alphas ici présent sont confinés dans le palais noir, si jamais je découvre des nouvelles blessures sur les princes et princesses, qu'ils soient arrêtés ! Venez majestés...

Je souris. Je savais. Nos enfants suivirent docilement Steph. Il porta Neuf qui pleurait toujours ainsi que Six. Sept et Un lancèrent un dernier regard glacial sur les alphas puis allèrent après mon frère.

Il les téléporta à son palais. Il commença par remplir une bassine et un sceau d'une eau étrange, il y mit les mains de Six et les cheveux de Neuf. Le petit prince cessa de pleurer, il renifla en murmurant :

- Ça ne fait plus mal...

- Cette eau vient de la source de Valentin, ça va te guérir, ne bouge pas, d'accord ?

Six hocha la tête. Mon frère caressa le front de Neuf qui commençait aussi à se calmer. Il alla ensuite préparer le dîner pour les enfants qui s'étaient installés dans son jardin et jouaient.

- Je suis là, annonça Berhane.

- Ah cool, tu vas m'aider, viens...

Berhane rejoignit mon frère dans la cuisine, il lui conta ce qui venait de se passer, elle en fut tellement choquée qu'elle alla tenir compagnie à Neuf et Six.

Quelques minutes plus tard, tous les enfants étaient à table et faisaient leurs devoirs. Tous, même mon taquin de fils Cinq. Aucun ne se plaignait et obéissait docilement à mon frère.

- Steph ? demanda Quatre en lui faisant les yeux doux.

- Oui princesse.

- Est-ce qu'on pourra jouer après ?

- Si on finit les devoirs puis la douche et qu'on est tous en pyjama, on pourra jouer, je vous montrerais mes ailes...

Cela réjouit tous les enfants qui se montrèrent plus que coopératif. Mon frère leur donna leur bain dans son jacuzzi tous ensemble, ce qui les amusa encore plus.

Ils étaient adorables. Avec mon frère, je n'entendais que des rires et de la joie. Ils dînèrent leurs haricots verts avec de la viande féerique qui scintillait, encore une chose qui réjouit les enfants.

Ce qui fit que lorsque les autres revinrent, à part les bandages sur les mains de Six, il n'y avait plus aucune trace de tout ce qui s'était passé. Chacun d'eux courut dans les bras de son père, Un comme toujours alla avec Sept dans les bras de Nars.

J'apparus et me joignis à eux. Steph expliqua les péripéties en tentant d'alléger les choses pour éviter que Isis ne massacre les alphas. Johanna serra son fils dans ses bras en murmurant :

- Oh mon bébé, tu as dû avoir si mal...

- Tu as été courageux d'aider Neuf, je suis fier de toi, déclara Isis.

- Heureusement que tu as de l'eau de nymphe, soupira Neith en regardant les cheveux de Neuf qui semblaient normaux.

- Steph a sauvé mes cheveux, dit la petite fille.

- Oui mon amour, en plus tu as fait apparaître tes premières flammes, je suis super fière de toi, dit Sefora en l'embrassant.

Je me retins de soupirer, elle aimait tellement la fille de sa soeur que je trouvais ça lamentable de voir à quel point Karen pouvait avoir le comportement contraire.

- Papa est fier de toi aussi, ajouta Neith en souriant. Je t'aime ma princesse.

Les yeux de la petite fille se remplirent de larmes, elle prit son père dans ses bras, complètement émue. Neith ne dit rien mais voir sa fille réagir ainsi le perturba.

- Steph nous a promit des gâteaux féeriques, murmura Quatre.

- Oui, protesta Cinq, on veut manger avant de partir, il a promis !

- D'accord, accepta Valentin en riant, s'il a promis, on reste !

- Je vais t'aider, proposai-je à mon pauvre frère qui semblait épuisé.

- Steph ? l'interpella Cinq qui était dans les bras d'Eller.

- Oui mon prince ?

- Est-ce que Berhane est ton amoureuse ?

Pendant un instant, mon frère lâcha le verre qu'il tenait et le rattrapa aussitôt. Il le reposa sur le levier avant de se tourner vers Cinq qui l'observait.

Evidemment les 4N et Valentin lui lançaient le même regard qui ne disait rien de bon.

Berhane rougit. Et comme si les choses n'étaient pas assez dangereuses pour mon pauvre frère, John et Lio arrivèrent avec des sacs pleins de cadeaux.

- Très bonne question, félicita Lio, mon adorable petit-fils...

- Alors Stephan, voulut savoir John en lui lançant un regard menaçant, Cinq t'a posé une question, quelle est ta réponse ?