KEMET [T2]

NADIA

« J'ai si froid. Si froid. Je sens la vie me quitter. Mon sang m'est enlevé. Ils vont l'utiliser pour faire le mal. Ils vont tout détruire. Trouves-moi elfe. Trouves-moi Alpha. NADIA ! »

Je sursautai en hurlant. Encore ce rêve. C'était la troisième fois que je faisais ce même rêve. J'étais dans une pièce sombre et j'entendais la voix de David me parler. Puis il hurlait mon prénom comme pour m'appeler au secours. Et je me réveillai.

Depuis que j'avais passé la nuit avec lui pour remplacer Eller, j'étais comme liée à lui. Ce qui faisait que je l'avais senti mourir et disparaître, je ne comprenais donc pas pourquoi je rêvais de lui.

Je soupirai en quittant lentement mon lit et me glissai dans mon fauteuil roulant. J'avais retrouvé l'usage de mes bras et le haut de mon corps mais le bas, c'était une autre histoire. J'avais tout tenté puis finalement j'avais laissé tomber, fatiguée d'avoir mal.

L'Impératrice avait limite pleuré pour que le roi accepte que je vienne à Imperia, où j'y étais bien mieux traité qu'à Royal. Et pour cause, j'avais tout un personnel qui veillait à ce que je ne manque jamais de rien.

- Tu veux qu'on te pousse ? me proposa Un en m'observant.

Je me forçai à sourire en voyant Un et Sept qui me regardaient avec leurs yeux gris métalliques, l'un affichait un air mignon et l'autre avait son pouce dans la bouche. Si je ne les connaissais pas, je les aurais trouvé adorables mais je les connaissais.

- Non merci, vous devriez aller dormir...

J'avais trop peur qu'ils poussent mon fauteuil dans les escaliers ou pire même. Ces deux enfants étaient encore plus effrayants que la cadette de Royal.

- On a soif, viens avec nous, ordonna Sept en tournant les talons.

J'obéis. Même s'il n'avait que deux ans, je ne le contredis pas. Ils utilisèrent la cuisine de notre étage, Un remplit un verre d'eau pour eux et un autre de jus d'ananas pour moi. Je ne fus même pas surprise qu'il connaisse mes goûts.

- Si tu ne t'entraînes pas, tu ne pourras plus jamais marcher, me prévint Sept en baissant les yeux vers mes jambes.

- J'ai fait de la Kiné mais ça me fait trop mal, lui répondis-je.

- Viens avec nous...

De nouveau, je les suivis. Ils se partageaient leur verre. J'avais souvent remarqué qu'ils agissaient comme s'ils n'était qu'une seule même personne.

Leur conversation mettait toujours mal à l'aise les gens qui ne les connaissaient pas parce qu'on aurait dit une seule personne qui parlait mais dans deux corps différents.

Ils s'arrêtèrent devant une porte, j'entendis un gémissement distinct que je reconnus. Les personnes qui se trouvaient à l'intérieur étaient en train de faire des choses que des enfants de deux ans ne devraient pas voir.

Je sonnai donc avant que les deux petits garçons n'ouvrent la porte. Un silence suivi puis au bout d'une minute, Federico, le garde du corps de l'Impératrice, sortit avec juste un pantalon sur lui. Il esquissa un sourire en voyant les deux princes, Sept ne lui demanda même pas la permission et entra. Un le suivit.

Federico leur courut après avant de les stopper au milieu du couloir qui menait à sa chambre. Un et Sept le toisèrent avec le même regard glacial, il sourit en demandant :

- Les garçons, que puis-je pour vous ?

- On veut te parler, commença Un.

- De quelque chose, finit Sept.