KEMET [T2]

NADIA

Je refusais catégoriquement de voir Jemellia, elle me faisait beaucoup trop peur et franchement, je ne croyais pas du tout à son amnésie.

Mais je me sentais aussi obligé de vérifier par moi-même qu'elle n'était pas à Royal pour jouer les infiltrés, l'alpha que j'étais s'inquiétait pour mon roi, les enfants et l'Empire qui m'avait si bien accueillit.

- Arrêtes de froncer les sourcils, ça te rend moche, marmonna Federico.

Je le fusillai du regard, de toutes les places dans le jet impérail, il avait choisit de s'installer en face de moi et comme je ne pouvais pas me déplacer librement, j'étais obligé de le supporter.

- Tu peux changer de place si ma tête te fatigue...

- J'ai dit qu'elle était moche quand tu faisais cette tête mais je la trouve drôle.

- Tu...tu...

Je détournai mon regard pour me concentrer sur le hublot, cet humain était aussi horrible que les alphas, même pire puisqu'à Royal au moins, ils me trouvaient bête, stupide, naïve, inutile mais ils disaient que mon physique sauvait les choses.

- Tu sais quel est ton problème ? me demanda-t-il en ouvrant sa sacoche.

- Merci de ne plus me parler, pestai-je en le fusillant du regard de nouveau.

- Tu es aveugle, répondit-il en se penchant vers moi.

- Je suis paralysé, pas aveugle !

- Tu n'es pas paralysé mais aveugle !

- Je...tu me saoules, pourquoi ne me laisses-tu pas tranquille ?

Il esquissa un sourire en m'observant, je rougis. Sa main libre s'approcha de son visage, il replaça une mèche de ma chevelure blonde derrière mon oreille.

Il me saisit le menton avec une douceur qui me troubla. Je n'eus pas peur pour la première fois, c'était la première fois qu'un autre homme que mon père me...touchait si gentiment.

- C'est vraiment dommage que tu sois si aveugle...

- Pourquoi dis-tu ça ? murmurai-je mal à l'aise.

- Tu as une vision négative du monde, répliqua-t-il. Tu te focalise top sur l'avis de personnes stupides qui ne te valorisent pas et tu oublies qu'il y a des personnes qui tiennent à toi !

J'ouvris la bouche pour lui sortir une réflexion acerbe mais en l'entendant me parler aussi...je ne savais même pas comment qualifier ça, j'en fus tellement troublé que mes yeux se remplirent de larmes. Je me focalisai de nouveau sur le hublot, il ne dit plus rien.

Arrivée à Royal, il me porta jusqu'à l'extérieur avant même que je ne puisse réagir puis attendit que mon fauteuil soit prêt.

Il me posa puis me poussa. Sept et Un nous rejoignirent en courant, l'un monta sur mes genoux, l'autre s'installa sur le dossier du fauteuil et cria :

- Allons-y ! Fedy, allons plus vite !

- Bien sûr majesté.

Je ris tandis que Federico élança le fauteuil sur la piste, Sept applaudit en éclantant de rire, Un hurlait de joie. Le temps d'un instant, j'en oubliais même tous les problèmes, juste amusé de profiter de la vie avec les enfants.

- Moi aussi, s'exclama Neuf, Fedy, je veux aussi !

- Il va falloir un plus grand fauteuil, dit ce dernier en riant, je vous promets de trouver un véhicule qui pourra tous vous porter et on ira jouer ensemble, d'accord ?

- Oui, cria Neuf en courant dans ses bras.

- Je vais rejoindre Neith, annonça Fedy en se tournant vers Nars.