Duroche étant une cité indépendante, on ne célébrait pas la venue de membres imminents d'un royaume ou d'un empire. Il n'y avait pas de grande pompes avec un défilé, de la musique et des danses. Seulement un petit comité chargé d'amener ladite personne dans les bâtiments où avaient été prévues les entrevues. La majeure partie du temps il s'agissait de mages, puisque la ville leur appartenait quasiment. Un document officiel signé par l'ensemble des continents les en autorisait, car les mages érudits avaient prétexté que cela permettrait de conserver à l'abris de tout dangers les racines même de la connaissance. Mais à vrai dire, cela leur offrait un propre royaume rien que pour eux, bien que très petit.
Lothaire, du haut de sa monture, fut déçu de ne pas voir de foule aux abords de la ville. Il aimait beaucoup les festivités et les bains de foule. Mais cette fois-ci il n'y avait qu'un mage et une jeune femme, qu'il distinguait à peine, devant les portes de la ville. Cependant un grand soulagement emplissait son esprit, le voyage avait été épuisant autant pour les hommes que pour les chevaux. Duroche paraissait comme être un véritable oasis à leurs yeux. Le prince retira sa couronne dorée et essuya son front plein de sueur.
- Soldats ! J'espère que vous êtes assez fatigués pour amplement profiter d'une journée de repos. Exprima-t-il allègrement.
Les cinq hommes qui l'accompagnaient, bien qu'habitués et en meilleur état que le prince, hochèrent la tête et le suivirent. L'étalon royal, guidé par Lothaire, avança au trot en direction de leur destination.
L'entrée était un édifice digne des architectes les plus prodigieux, il en allait de même pour la Bibliothèque qu'ils percevaient de loin. L'entrée de la ville était un arche sculpté dans l'ébène le plus noble, gravé de symbole magiques et des figures divines recouvertes d'argent. Les courbes étaient calculées au détail près pour donner l'impression d'une perfection totale. Cela impressionnait beaucoup les Aysyans qui venaient d'arriver aux portes, et on pouvait le voir au visage de Lothaire, il avait la bouche grande ouverte. Un raclement de gorge lui fit reprendre conscience et il détourna le regard des gravures des dieux.
- Vous devez être le prince Lothaire Solveig (Le mage fixa le jeune homme).
Lothaire le jugea de la tête aux pieds également, son père lui avait toujours appris que rien qu'en observant un homme il était possible d'apprendre de nombreuses choses sur lui. Mais ce qui attira son attention était les boutons de ses habits mal attachés, hormis cela, c'était un homme tout à fait normal, visage anguleux, des cheveux bruns correctement plaqués en arrière et une posture très élégante et soignée. Le prince voulait faire bonne impression face à cet homme distingué, il releva la tête et posa sur lui un regard bleu et glacial.
- En effet, il s'agit bien de moi. Nous sommes attendus pour préparer l'entrevue avec le commandant de guerre Pursien qui aura lieu dans une semaine (Le mage le salua d'un signe de tête).
- Je vous accompagnerai dans cette ville et vous guiderai. Je me présente, je suis Priape Aquin mage-alchimiste de Duroche (Il recula et pressa le dos de la jeune femme que Lothaire avait totalement oubliée). Voici mon élève Iselde Manihar.
La jeune femme avança prudemment, comme effrayée par le jeune homme de lignée royale. Le prince la regarda à son toujours et les joues de la jeune femme devinrent pourpres. Elle était très charmante mais pas pour autant éblouissante. Elle avait des yeux bruns très communs et des cheveux noisettes coiffés en un carré très court. Son visage était pour ainsi dire un classique de la beauté du continent, fin, légèrement ovale et un nez un peu relevé. Mais la jeune femme retourna vite se cacher derrière le mage après avoir salué Lothaire d'un signe de tête, ce qui l'empêcha d'observer le reste de son corps.
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Le Corbeau : Presage Des Ombres
FantasyLa Corruptionem est une guerre qui a opposé les Hommes à la Corruption, entité magique et ancienne déesse déchue. Cela fait presque un siècle que la terre est purgée de tous vices, mais la crainte de son retour emplit toujours le cœur des Hommes. Or...