Juste cette fois!

Chapitre 9

Pdv Katsuki
Merde. Pourquoi je suis parti? Mais quel con! J'ai même pas pris la peine de lui demander son numéro! Je suis vraiment trop débile!
J'hésite à retourner à l'intérieur. Avec un peu de chance, il y est encore.
Je pousse silencieusement la porte et observe les joueurs toujours réunis dans le salon depuis l'entrée. J'ai beau chercher un regard émeraude, je ne trouve rien. Alors il est... juste parti? Comme ça?
Il a pas essayé de... je sais pas, me chercher? Une part de moi aurait adoré qu'il me retienne.
Je suis le seul pour qui ce moment ait compté? Le seul à avoir ressenti tous ces putains de symptômes chelou et hyper agréables?
Non, tu me fera pas croire ce genre de conneries. Je suis pas le seul. C'est pas possible, pas vrai? Je peux pas être le seul. Ce serait tellement... triste. Blessant. Je...
Sans vraiment faire attention à ce que je fais, je monte sur mon vélo et repars. Je me surprend à le chercher aux coins de rues. Rêve pas. C'est pas un putain de shojo. Un gars aussi mignon à forcément quelqu'un. Et moi je suis quoi dans tout ça? "Un gage", me siffle ma conscience. "Juste un gage". Ta gueule.
Je claque la porte de mon appart avec violence. Je me suis fait des films. J'ai pas une seule putain de preuve qu'il ressentait quoi que ce soit. Merde. Je sens mes yeux me brûler. Quoi? Non, pleure pas! Ça sert à rien, bordel! J'allume la douche et me glisse sous l'eau brûlante. Si seulement ça pouvait me faire oublier, faire s'évaporer mes illusions débiles.
Je me sens faible. Ridiculement faible. Face à quelqu'un que je ne connais même pas. Comment ça se fait qu'un inconnu me marque autant? Pourquoi lui, le ptit vert qui disparaît d'un coup sans laisser de trace, alors qu'avec un autre ça se serait pas passé du tout pareil? Et pourquoi je l'ai embrassé une deuxième fois, moi ? J'avais qu'un seul gage! Pas que je regrette. Enfin, pas sur le coup. Maintenant, je me rend compte que je me suis un peu trop attaché à ce mec pour l'oublier le lendemain, comme je le fais habituellement.
Mais quel con j'ai été.