Chapitre 33

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Pdv Katsuki
Hmmm. Pourquoi il y a autant de lumière? Soleil à la con...
Je cherche de la main la bouillotte humaine avec laquelle j'ai passé la nuit. J'ai pas envie de me lever. Je veux rester là. Avec lui. À profiter de sa présence. Lui dans mes bras ou moi dans les siens. Je m'en fous. C'est pareil. C'est tellement bon.
Ok. Soit ce lit est vraiment immense et il est à l'autre bout du matelas et je peux pas le toucher, soit il est plus dans le lit.
J'ouvre les yeux. Et me fige.
Il est plus là.
Mon cœur se serre.
Putain de merde.
Non.
NON!!!
Je suis incapable de me redresser. Je peux pas bouger. Parce que si je regarde vraiment autour de moi et que je le vois pas, il sera vraiment plus là.
Il peut pas être parti comme ça. Sans rien dire. Ce serait tellement triste. Ça ferait tellement mal.
Je sens mes yeux me brûler. C'est pas possible, je veux pas... je peux pas le perdre!!!
Attends.
C'est pas mon lit. C'est pas ma chambre non plus. C'est pas chez moi.
Et d'un coup, je me souviens. Et je m'entends soupirer de soulagement.
C'est chez lui. Il peut pas s'être barré sans faire de bruit à l'aube comme dans les films.
C'est chez lui.
Je souris et me détend d'un coup. Merde. J'ai eu tellement peur.
Un bruit de clef me fait tourner la tête. La porte d'entrée se referme et des pas se rapprochent dans le couloir. Il était juste sorti.
Et si c'est pas lui? Je m'arrête de respirer. Si c'est un pote, ses parents, n'importe quelle autre personne que lui? Si il était vraiment parti?
Je veux même pas imaginer ce que je ressentirais. Je veux même pas penser à la douleur qui s'emparerait de mon cœur. Je pourrais pas le supporter.
Mais c'est lui dans l'encadrement de la porte. C'est son sourire, ses yeux verts, ses cheveux qui sentent le dehors.
C'est lui.
Il s'approche lentement du lit. Je l'entends retirer son pantalon et ses chaussettes. Comme hier soir.
Je me redresse sur un coude et soulève la couette. Il me regarde l'air surpris. Il devait penser que je dormais encore.
Il sourit en se glissant dans le lit. Je le serre dans mes bras et enfouis la tête dans son cou. Je me calme en respirant son odeur.
C'est lui.
"- Ça va? Qu'est-c...
- Refais plus jamais ça", je marmonne dans ses cheveux. " Partir. Refais plus jamais ça. J'ai cru... j'ai cru que tu t'étais barré. Que tu m'avais laissé. Que tu t'en foutais." Je le serre un peu plus fort.
Il passe lentement ses bras dans mon dos.
"- Je suis désolé." Il s'arrête un moment et reprend. " Tu... te rappelles que c'est chez moi, quand même? Je veux dire, je vois pas trop où je pourrais aller...
- Je sais, c'est bon", je coupe, un peu honteux. " J'avais oublié ou j'étais, ok? J'en avais un peu rien à foutre. Tant que c'est avec toi, c'est bon."
Je me détache de son cou et le regarde dans les yeux. Il sourit.
"- C'est pas drôle.
- Je sais. C'est juste... moi aussi, j'avais peur que tu partes le lendemain. Et ça me faisait mal d'y penser. Mais quand je me suis réveillé, tu... t'étais là.
- Tu voulais que j'aille où?", je demande, amusé.
Il y a que toi qui m'intéresse. Que toi qui compte.
"- Je... je sais pas. T'aurais pu rentrer chez toi. Retourner à ta vie. Et me laisser tout seul."
Comme si j'en étais capable.
" - Tu te débarrasseras pas de moi aussi facilement.", je dis en l'embrassant. " je te l'ai dit. T'es foutu. Je compte pas te lâcher comme ça."
Il rit et me serre dans ses bras. Je me sens fondre.
"- Merci, Kacchan."
Pardon?
"- Je... comment tu m'as appelé?", je demande, surpris.
Il connaît pas mon prénom? Sérieux?
"- Heu... Kacchan? C'est pas comme ça que j'ai entendu tes potes t'appeler l'autre jour?"
Oh putain. Quel con. Je lui ai jamais dit comment je m'appelais. C'est pas possible.
Mais c'est mignon. Et c'est super agréable de l'entendre m'appeler comme ça.
Je souris.
"- Mon prénom, c'est Katsuki.
- Je...", il commence, l'air paniqué. " Oh merde, je suis tellem...
- Mais Kacchan, c'est mieux", je le coupe.
Il me regarde, étonné. Je détourne les yeux en sentant mes joues chauffer légèrement.
"- Je... préfère quand tu m'appelles comme ça. J'ai l'impression d'être... important. Pour toi."
Il se rapproche lentement de moi et pose tendrement ses lèvres sur les miennes.
"- Tu l'es.", il murmure en rougissant.
Oh merde. Ça peut battre aussi vite un cœur? J'ai un truc bizarre dans le ventre. C'est chaud. Et pas vraiment désagréable. Pas du tout, même.
Je me suis jamais senti aussi bien.
On reste un long moment comme ça. À s'enlacer en s'embrassant. Je peux pas me passer de lui. Je veux... je veux rester dans son lit. Dans ses bras. Ses lèvres sur les miennes.
Lentement, il prend mon visage entre ses mains et approfondis le baiser. Il me fait petit à petit passer sous lui en roulant. Je me laisse faire. Je suis tellement bien...
Il se retrouve au-dessus de moi. Ça lui va pas trop mal.
Merde, à quoi je pense?!
Il se détache de mes lèvres et me chuchote à l'oreille :
"- Petit-déjeuner?
- Hmm. J'étais bien, là.
- Je vois pas ce qui nous empêche d'y retourner juste après", il répond en souriant.
Vraiment? Il en a pas marre? Je veux dire, je vois pas comment je pourrais m'en lasser, perso, mais peut-être que lui...
Avant que j'ai le temps de répondre, il claque un baiser sur mes lèvres et se relève en riant. Je le rattrape en courant dans le couloir.
Il s'arrête dans la cuisine. On fait des allers-retours entre son plan de travail et sa chambre depuis hier soir. Je souris en le rejoignant. Il me tend un sac en papier.
Des viennoiseries. C'est pour ça qu'il est sorti tout à l'heure? Il est juste... adorable, putain.
"- Merci", je dis en lui souriant.
Je suis... c'est pas croyable. Il est pas croyable. Tout a l'air tellement simple, naturel, bien avec lui.
"- Je peux prendre le pain au chocolat?
- Oui oui, t'inquiète! Sauf qu'on dit chocolatine", il murmure.
Sérieux? Chocolatine?
"- Mmmmnan. On doit pas parler de la même chose. Ça existe pas, les chocolatines.", je reprend.
"- Eh, c'est moi qui suis allé les chercher. Tout ce que tu veux que c'était écrit chocolatine.
- J'y crois pas.
- Tu ferais mieux pourtant.", il sourit en mordant dans ma viennoiserie.
Je m'approche de son visage.
Il me quitte pas du regard.
Je lui relève doucement le menton et plonge sur ses lèvres, reprenant dans le baiser un morceau de la "chocolatine".
"- On s'en fout", je dis contre sa bouche. " Ça a le même goût."
Même si c'est pas vrai. C'est tellement meilleur avec ses lèvres.

Juste cette fois!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant