Névrose

Chapitre 39 Journal intime

6 février 2007

Cher journal, 

Je n'ai pas écrit depuis si longtemps. Est-ce que ça fait des semaines ? Des mois ? Des années ? Je ne sais plus. Mais aujourd'hui, j'avais besoin de parler à quelqu'un et tu es là. Tu es toujours là, tu m'écoutes toujours sans poser de questions. Tu ne me réponds pas mais je ne crois pas en avoir besoin, j'ai juste envie de mettre sur papier tout ce que représente ma vie. 

J'ai peur. Mon Dieu que j'ai peur. Si tu savais comme c'est difficile de seulement respirer le même air que lui. Pourquoi il me fait ça ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal pour qu'il soit si horrible, si monstrueux ? 

Dès que je le croise, il se défoule sur moi, il me brise en plusieurs morceaux. Et ces morceaux, tu vois, personne ne les rassemble pour les recoller. Je suis si seul, si profondément seul. Je veux seulement que le vide en moi me quitte, qu'il disparaisse et que plus jamais je ne le ressente. 

Je me sens si intitule, si impuissant dans ce vaste monde, dans cette vaste vie, dans cette immense maison. Des dizaine de salles vides, des visages sans noms, sans voix. Je les vois tout le temps, mais eux, me voient-ils ?

Non, car je ne suis rien. Je ne suis qu'un enfant perdu, errant et disparaissant peu à peu. J'en ai marre, je n'en peux plus de me faire frapper. Pitié, aidez-moi. 

Si je parle, il me frappe, si je fais du bruit, il me frappe, si je ris, il me frappe. 

Si je ne fais qu'exister, il me frappe. 

Alors, pourquoi m'a-t-il eu ?

Je pris Dieu chaque jours, je demande au Père Joshua comment je pourrais vivre sans être le pêcher de mon père. Mais il ne me répond jamais, il me dit qu'il faut que je continue de prier sinon j'irais en Enfer. Mais n'y suis-je pas déjà ?

Papa veut me voir triste, je l'entends souvent le dire à maman. Et maman, pourquoi elle ne fait rien pour m'aider ? Elle ne fait que disparaitre dans son monde de rêve, médicaments après médicaments, je l'a reconnais de moins en moins. 

14 juin 2009

Je vais bientôt avoir quatorze ans et je continus d'écrire toutes ces merdes là dedans. Je souffre, je n'en peux plus. Parfois, en dessinant, j'arrive à m'évader de ce monde répugnant. Je crois que je comprends maman maintenant. Elle aussi elle déteste ce monde et fait tout pour y échapper. 

Alors, c'est pour ça que j'ai compris qu'elle ne me viendrait jamais en aide. Je l'ai vraiment compris hier quand ce salaud a essayé de me noyer dans mon bain. Elle était là, elle a tout vu, mais n'a rien fait. C'est ma petite soeur qui m'est venue en aide en hurlant et en tirant cet enfoiré pour qu'il me lâche. 

Mais du coup, c'est elle qui s'est fait frapper. Encore et encore. 

Je ne sais pas comment tout arrêter. 

18 novembre 2009

Il a déchiré tous mes dessins et peintures, il a cassé mon appareil photo, je n'ai plus aucun moyen de m'occuper l'esprit pour ne pas penser à toute cette douleur que je vis. 

Je pris de toutes mes forces pour réussir à rester dans ce monde et de ne pas sauter d'un toit ou sous la première voiture que je vois. J'essaie vraiment. Mais c'est si dur. 

Mais peut-être...Non, en fait...

Merde. 

Mais pourquoi il faudrait des fins à chacune de mes phrases ? Comme s'il y avait une fin à toute chose. Qu'est-ce qu'une fin en réalité ? Et si le début était la fin et qu'on si prenait mal ? Le monde tournerait-il pareil si on s'en apercevait ?