Chapitre 15 : Déprime, Danse, et Révélation.

172 11 2
                                    

Breathtaking, hein ?

    ~ Point de vue de Jungkook. 

Je cours.

Je cours encore et toujours plus vite, plus fort.

Je ne me rappelle même pas avoir escaladé le portail du lycée pour m'enfuir loin de ce lieu de malheur.

Maintenant, je cours tellement vite à travers les rues que je risque de me faire écraser, mais je m'en fous.
Parce que plus rien ne compte pour moi... sauf lui.
Des putains de larmes jaillissent de mes yeux et je déteste ça. Il ne m'était jamais arrivé de chialer pour quelqu'un, encore moins pour la futile raison pour laquelle cette personne m'a rejeté.
Mais tout ça, c'est à cause de moi.

En fait, non. Non, pas du tout.

Ce n'est pas de ma faute mais de SA faute, à elle. Parce qu'à cause d'elle, je n'arrive plus à faire confiance en personne.
Mais surtout, je ne crois plus en l'amour.
Je ne crois plus en cette passion amoureuse si intense qu'elle défonce mon cœur et me rend si heureux pour un rien, pour un regard de travers, un frôlement de peau, un souffle un peu trop puissant ; une passion tellement addictive qui me fait tant tourner la tête, qu'à peine je croise la personne dans un couloir, qu'à peine je pense à elle, j'ai l'impression que mon corps va exploser comme une bombe atomique tellement je suis content de voir cet humain unique à mes yeux. Puis mon corps finira par s'autodétruire à cause de cette démangeaison nucléaire interne, puis par s'évaporer en confettis tout rouges dans les abîmes destructrices de cette obsession maladive qu'est l'amour.

Je ne crois plus en cette passion mortelle, c'est vrai, mais...

Malgré tout, je la ressens au plus profond de moi-même.
Pour un regard de travers, un frôlement de peau, un souffle un peu trop puissant, la passion que je ressens me défonce le cœur et me rend si heureux pour un rien...
Dès que je le croise dans un couloir, dès que je pense à lui, alors ma tête tourne à m'en faire tourner en bourrique et j'ai comme l'impression qu'à tout moment mon corps va en effet exploser parce que la vérité, c'est que je l'aime tellement que ça me consume de l'intérieur.
Et rien n'est plus horrible que d'aimer quelqu'un avec qui vous ne pourrez jamais être à cause d'un passé très douloureux.
Trop douloureux.
Rien n'est aussi atroce que d'être près de cette personne qui vous tourne en bourrique parce qu'elle est infiniment sexy, et ne pas pouvoir la toucher, ni caresser juste une parcelle de sa peau, ni l'embrasser à en perdre haleine, parce qu'elle vous déteste.
Enfin, rien n'est aussi tristement ironique que le fait que cette personne me déteste actuellement parce que c'est moi qui lui ai dit de ne plus m'approcher si elle en veut plus malgré les sentiments que je garde enfermés dans les confinements de mon cœur meurtri.
Et quand cette même personne vous rejette devant tout le monde et que vous savez que sa réaction n'est que le fruit de ce que vous avez semé, vous n'avez qu'une envie : fuir le plus loin possible et mourir.
Seulement, je suis tellement lâche et faible, que je n'oserais jamais donner fin à mes jours, mais aussi parce que rien que l'idée de ne plus le revoir, ça me tue déjà trois fois d'affilée.
Alors je cours, étant donné que c'est la seule chose qu'il me reste à faire et qui est dans mes cordes de mec lâche.
Je cours, cours, cours, loin de ce lycée de malheur.
Et quand j'arrive dans mon petit chez-moi, dans mon petit studio tout chaud, tout beau, le seul endroit qui puisse me réconforter, je me jette sur l'immense lit double, de la même taille que ma souffrance, et je me laisse aller.
Corps et âme.
Je ne pleure pratiquement plus, mais de temps en temps, un souvenir heureux réapparaît brusquement et hop, une petite larme s'échappe... et c'est reparti pour un tour !
Bientôt, mes sanglots se tarissent réellement et je me calme. Mes yeux rouges et gonflés - c'est la première fois de ma vie que ça m'arrive - se ferment délicatement tandis que ma conscience amorce un long voyage à travers le pays biscornu de mes rêves.

Je te veux... (En correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant