Chapitre 6

557 44 2
                                    


Je me trouve sur un des navires annexes du Moby Dick avec Marco. Père nous avait envoyé ensemble en mission de repérage sur une île non loin. Je ne sais pas pourquoi mais il a insisté pour me séparer de ma sœur, vu le regard qu'il m'a lancé je ne devais pas insister. Je n'aimais pas être loin d'elle et elle de moi. La savoir seule ne me plaisait pas, j'avais un mauvais pressentiment. Je n'avais pas défroncé des sourcils depuis notre départ.

- Rassure-toi Ren, il ne lui arrivera rien, yoi. Après tout père et les autres commandants sont là et veillent aux grains, tenta de me rassurer Marco en s'appuyant sur la rambarde à mes côtés. Et c'est aussi une grande fille débrouillarde, yoi.

- Je le sais bien mais j'ai toujours peur de quand on est éloigné l'un de l'autre. J'ai peur que l'on soit éloigné pour longtemps ou que l'on n'arrive pas à se revoir un jour.

- Tu sais à force de trop la couver tu vas y perdre des plumes. Vous vous reverrez vous deux, c'est sûr, yoi.

- J'ai peur de la perdre une nouvelle fois...

- Comment ça une nouvelle fois, yoi ? Demanda Marco interrogatif.

- On a toujours été ensemble depuis qu'on est tout petit. Mais un jour un drame a éclaté et nos parents nous ont séparé pour notre protection. Nous ne nous sommes retrouvé qu'un an et demi plus tard, mais elle m'avait oublié. En fait, elle avait tout oublié sauf son prénom...

Marco ne répondit rien mais je sentais qu'il comprenait d'où venait mon angoisse de la laisser. Il posa une main sur mon épaule et repartit en direction de la barre.

- Faisons la mission vite et bien alors. Plutôt on aura fini plus tôt nous rentrerons auprès des autres, yoi.

Je ne pus m'empêcher de sourire de joie. Je hochais alors la tête enthousiaste. Marco n'avait pas tort non plus, il fallait que je laisse ma sœur vivre sa vie. Il fallait qu'on lâche un peu la corde pour que l'on puisse s'épanouir, chacun de son côté.

Le trajet fût assez calme, comme je m'ennuyais ferme je décidais de jouer quelques mauvais tours aux marins qui étaient avec nous, rien de bien méchant. Une petite bataille d'eau, ou encore des jolis dessins sur le visage de ceux qui flemmardaient au soleil. Même Marco eu le droit a quelque chose. Un ananas au piment. Il n'y avait vu que du feu, tout comme sa bouche. Bien entendu, il me punit quand il eut réussi à m'attraper. Je devais donc m'occuper de nettoyer le pont.

Environ six heures après notre départ nous attenions enfin l'île. C'était une île estivale. Il y faisait bon et tout était verdoyant et en fleur. Je pouvais sentir la tranquillité du lieu. Heureusement que j'avais pris pas mal de Berrys avec moi. Je sentais que j'allais aimer quelques babioles. J'avais hâte qu'on jette l'ancre et qu'on aille explorer.

- Ren, on explore, on se renseigne sur la Marine et ensuite on fait quelques courses. On reste prudent. Au moindre problème on appelle l'escargophone de l'autre, yoi.

- D'accord. Si tu veux je m'occupe du côté Marine. Je sais où trouver les infos les plus pertinentes sur eux. Même si, si j'en crois mes souvenirs, ils ne viennent jamais ici.

- On n'est jamais trop prudent, yoi. On se retrouve dans deux heures au bateau.

- Ça marche.

Dès que le bateau fût arrivé je partais en ville. Si on voulait des renseignements sur la Marine, il fallait voir le groupe de résistance du coin et pour les trouver il me fallait appeler un cerveau de celle-ci. Je pris donc mon escargophone et appelais le second de l'armée révolutionnaire, je pense bien sûr à Sabo !

A vos côtésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant