Chapitre 9

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Je ne savais pas ce qu'avais fait Ren à Ace mais visiblement ce dernier était vraiment en colère contre lui et cela depuis plusieurs jours. Depuis l'attaque de mes anciens élèves trois jours étaient passé dont deux sans que l'on voie la frimousse du brun. Entre temps père avait rendu son jugement sur mes cinq agresseurs. Ils avaient quitté le navire sur une barque non loin d'une île. Tous furent soulagé d'apprendre qu'ils n'avaient fait que prendre du plaisir à me voir nue et faible. Mais moi, je le prenais mal. Je me sentais humiliée et faible.

Depuis que j'avais repris forme humaine j'entraînais les enfants et m'entraînais aussi. Je ne cessais de me battre contre les commandants, bien entendu à mains nues. Je voulais être plus forte. J'étais mal dans ma peau. Les seuls moments où je me sentais bien c'était quand je m'endormais auprès de Marco et le matin quand il me serrait contre lui. Je ne me souvenais pas de tout ce qu'il s'était passé depuis ma transformation, mais je savais une chose : J'avais une confiance aveugle en Marco et cela rien ne pouvait le changer. C'est pour cela que je restais avec lui dans sa cabine.

- Mitsune, arrête un peu. Viens manger ma fille, me dit père en me faisant signe de venir avec lui. Mangeons ensemble, juste tous les deux.

- D'accord père, soupirais-je.

Je le suivais donc dans le réfectoire, pris un plateau et m'installais en face de lui à une table isolée de toutes. Il mangeait sans rien dire, il se contentait de me regarder avec douceur.

- Ma fille, tu es forte, et tu le sais. Cesse de t'entraîner aussi fortement. Marco est venu me voir, il s'inquiète pour toi. Tu rentres tard et tu ne dors pas beaucoup. S'il te plaît, repose-toi.

- Je... D'accord père, dis-je en baissant la tête et en jouant avec ma nourriture plus que la manger.

- Mitsune, mange s'il te plaît. Tu m'inquiète, j'ai peur pour ta santé. Ce n'est pas en te privant que ça ira mieux. Je sais que tu es mal dans ta peau et je n'imagine pas à quel point, mais je n'aime pas te savoir malheureuse avec nous... N'oublie pas que tu peux nous parler.

- Je sais père mais... ça me hante. Je... pardon, j'y arrive pas...

Je me levais et partais précipitamment dans la chambre de Marco, les larmes aux yeux, des larmes de rage. J'essuyais mes yeux avec ma manche, je ne voulais pas qu'elles coulent. Je ne voulais pas qu'on voit mes larmes. Je me sentais si nulle et pourtant je pouvais tuer juste avec une pichenette.

Quand je fus dans la cabine, je me précipitais sur le lit et me jetais dessus à plat ventre. Je pris l'oreiller dans mes bras et y enfonçais mon visage. Je laissais mes larmes sortir, ma frustration aussi. Mais cela ne me faisait aucun bien, je me sentais encore plus pitoyable, si cela était possible. Je sursautais quand je sentis qu'on me touchait le dos. Je me tendais automatiquement au toucher mais me détendis rapidement quand je sentis que ce n'était que mon camarade de chambre. Il me frottait le dos.

- Laisse tout sortir Mitsune. Ça va te faire du bien. Je suis là, tu n'es pas seule et je t'écouterais si tu veux parler, ou juste te réconforter. Mais ne reste pas seule, ne te referme pas sur toi-même, yoi.

- Je...

Je n'arrivais pas à parler, ma gorge était trop serrée pour qu'elle puisse ne laisser sortir ne serait-ce qu'un mot. Seul un sanglot put sortir. Je me relevais donc et me précipitais dans ses bras. Je pleurais contre lui. Mes larmes glissaient le long de son torse et il me serrait contre lui en me tenant par les épaules. Je me sentais peu à peu plus légère et la fatigue de plus en plus présente. Peu à peu mes larmes se tarirent mais je ne lâchais toujours pas mon ananas. Je finis par m'endormir bien trop épuisée.

A vos côtésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant