† PROLOGUE †

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Le paysage défile à une vitesse hallucinante, réveillant en moi une violente envie de rendre mon petit déjeuner sur le cuir de la voiture. Je me cramponne du mieux que je peux au siège, les muscles du visage crispés et les dents serrées.

— Va moins vite, bordel !

— T'en as d'autres des idées stupides comme ça ?

Je lance un regard noir au foutu conducteur qui m'a embarquée dans sa bagnole quelques heures plus tôt. Sans grande surprise, son expression transpire autant la nervosité que le mien, si bien que je ne suis en rien rassurée.

Je vais crever sur cette route minable.

Mais je ne peux pas vraiment lui en vouloir : qui ralentirait avec les flics collés au cul ? Car c'est bien dans cette situation que nous sommes. Je jette un coup d'œil épouvanté derrière nous. Les lueurs des gyrophares nous suivent et la sirène ne cesse de hurler.

— Prends ça ! dit-il en me tendant un flingue.

Mes yeux s'écarquillent d'horreur. Mon cœur rate un battement et une goutte de sueur perle le long de ma tempe. Une main agrippée au volant, mon chauffeur vire de bord et slalome entre les voitures. À chaque dépassement, j'ai l'impression de nous voir encastrés dans le cul d'une bagnole.

— Jamais de la vie !

— C'était pas une putain de question ! tonne-t-il en me le donnant de force.

Je ne suis pas une meurtrière et je sens que je vais le regretter, mais je n'ai pas le choix, je dois leur tirer dessus, alors j'ouvre la fenêtre, affronte le vent en plissant les yeux et braque mon arme sur la voiture qui nous suit. 

Déconnectée de la réalité, j'ai du mal à croire que je tiens un pistolet dans la main. Quand je tire, mon sang pulse dans mes veines, tambourine dans mes tempes et brouille ma vue. Je perds momentanément ma conscience, elle s'enfuit en même temps que la balle qui crève le pneu de notre suiveur.

Au ralenti, je vois le véhicule tourner puis faire un tonneau, entraînant les autres dans sa danse mortelle avant de plonger dans le fleuve meurtrier. Mes premières victimes disparaissent. Mon conducteur accélère davantage alors que les flics redoublent d'efforts. Je me rassois, le cœur transpercé, la main tremblante. Je n'ose pas regarder l'un des hommes qui m'a entraînée dans ce merdier, incapable de penser à autre chose qu'à ce qui vient de se passer...

Comment en sommes-nous arrivés là ? Je me le demande encore, mais je crois qu'à force d'y réfléchir, je comprends que tous mes problèmes viennent d'une seule et unique nuit :

Celle où je les ai cambriolés, son frère et lui.

Les Frères Cadalso [ SOUS CONTRAT D'ÉDITION CHEZ GLAMENCIA EDITIONS ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant