Partie I - | CHAPITRE 1 |

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• Je n'ai jamais refusé l'appel du matelas mais quand une incroyable occasion se présente, il faut faire des sacrifices •

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Je n'ai jamais refusé l'appel du matelas mais
quand une incroyable occasion se présente, il faut faire des sacrifices


ANGIE 


Il existe des jours où le corps refuse de coopérer, des jours où même l'esprit n'a plus envie de suivre la volonté, des jours où l'on n'a tout simplement pas envie de quitter son lit.

J'aurais aimé m'enfoncer et disparaître dans mon matelas, ou peut-être même faire corps avec lui, mais mon foutu téléphone sonne sur ma table de chevet. Je tends la main pour l'attraper, la tête enfoncée dans mon oreiller. L'alarme réveille mes neurones endormis, mais non mon corps, qui persiste à ne pas vouloir bouger. Mis à part ma main qui tâtonne à la recherche de mon portable, je demeure parfaitement immobile. Étendue sur la totalité de mon lit une place, une jambe dans le vide et l'autre en travers, je finis par me casser la gueule par terre à force d'avoir trop sollicité mon bras.

Je lâche un grognement plus animal qu'humain, les yeux grands ouverts, fixant d'un air mauvais le plafond qui me fait désormais face. J'ai tout de même réussi à attraper mon portable, un véritable miracle, étant donné la mauvaise volonté de mon propre corps.

Après un bâillement qui m'a presque décroché la mâchoire, je regarde l'heure et me redresse. Sept heures. Dans soixante minutes, mon frère doit aller au lycée, mon père au commissariat pour son travail, et moi à la fac. C'est donc l'heure d'aller se préparer, mais je suis quasiment sûre d'être la seule à être levée. Comme d'habitude, les deux larves qui me servent de famille comptent encore sur moi pour jouer les mères autoritaires. Et comme à chaque fois, je vais me faire un plaisir de me transformer en réveil sadique.

Je quitte le sol, puis ma chambre, en me frottant les yeux. Mes pieds traînent sur le parquet alors que je me dirige vers le petit salon de notre appartement situé en plein centre-ville. Sa faible superficie ne me dérange pas vraiment, car nous ne vivons qu'à trois dans ce loft et nous nous retrouvons rarement dans la même pièce au même moment, nos emplois du temps étant assez différents.

Arrivée à destination, je constate sans surprise que mon père est avachi sur le canapé et ronfle à en faire trembler les murs. Je contourne le sofa et me poste devant lui, avant de remarquer la présence fâcheuse de plusieurs bouteilles vides.

Il est torché, cette andouille.

Depuis que ma mère et lui ne cessent de se disputer pour rien, leur mariage volant en éclat, mon père déprime et n'a rien trouvé de mieux que de noyer son chagrin dans l'alcool. Je l'aide du mieux que je peux, mais il a tendance à retomber dans ses mauvaises habitudes : boire jusqu'à ce qu'il s'endorme.

Je grimace et ramasse les cadavres en verre pour aller les jeter à la poubelle, mais en refermant le couvercle, un doute s'installe dans mon esprit. Suspicieuse, je me dirige vers le meuble télé et m'accroupis pour observer le panier en osier dans lequel la PlayStation de mon frère est rangée. Je fronce les sourcils.

Les Frères Cadalso [ SOUS CONTRAT D'ÉDITION CHEZ GLAMENCIA EDITIONS ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant