IV.

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Affolée, MJ se rua sur son vélo rouillé, et, le cœur battant à cent à l'heure, roula aussi vite qu'elle put interroger son grand-père. Elle arriva essoufflée à la petite boutique poussiéreuse. La devanture ne payait pas de mine, mais l'intérieur ressemblait à une vraie caverne d'Ali Baba. On pouvait y trouver toute sorte de chose, de tout et de rien. Elle faisait office à la fois de brocante, de serrurerie, d'horlogerie, de friperie, enfin d'absolument tout dont on pouvait avoir besoin. Elle était très vieille et sentait la poussière, ainsi qu'un mélange de mille parfums semblant venir de toutes les époques et tous les pays, mais surtout celui du mystère.

Ben, d'un grand calme, ordonna à la jeune fille de s'assoir et de tout lui raconter. Apaisée par son ton, elle lui exposa la situation. Au fur-et-à-mesure de ses explications une expression de stupeur apparu sur le visage d'habitude si paisible du vieil antiquaire. Un brin de panique puis un voile de tristesse étirèrent soudain ses traits. 

Reprenant contenance, il lança : « Attends-moi ici je vais préparer du thé. » 

 Il revint avec deux tasses fumantes, s'assit en face d'elle et doucement, pris une gorgée avant de commencer, énigmatique, les yeux dans le vide : « Il est temps pour toi de retourner à tes racines, de reprendre ta place. Tu dois faire tes preuves. 

 – Comment ça ? demanda -t-elle, incompréhensive. 

 – Viens avec moi. » 

 MJ le suivi jusqu'au fond la boutique. Son grand-père souleva un lourd tapis suspendu au mur, qui révéla l'emplacement d'une serrure dont elle ignorait l'existence. 

 « Je te montre le chemin, après quoi tu devras te débrouiller seule. » 

 Alors, sans qu'elle s'y attende et dans l'incompréhension la plus totale, Ben inséra la clé rouillée dans l'étrange serrure, une grande lumière apparue et l'éblouit. Elle entendit la voix de son grand-père lui souhaitant bonne chance, puis plus rien.

HéritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant