Chapitre 13 : Le goût du risque

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Montmartre - Minuit

Auguste, Gérald furent plus difficile à tirer du lit mais la belle Candice les supplia avec suffisamment de conviction pour qu'ils se décident enfin à rejoindre le groupe.

Le Petit Garçon leur exposa la situation et partagea les informations qu'il avait récoltées chez le préfet de police, sans mentionner sa plume magique bien évidemment.

- Voilà mon intuition : je pense que tous ces éléments sont liés d'une manière ou d'une autre, la machine que vend Slortznic est mauvaise et joue certainement un rôle dans la contamination des habitants.

- Monsieur Gigot avait acheté un Adnupollux la semaine dernière car il sentait sa femme fébrile et voulait la mettre à l'abri du mal du charbon. Maintenant que j'y pense, son état ne s'est pas amélioré. Peut-être que c'est lié à la machine...

- Moi je ne suis pas contre régler mes comptes avec Slortznic, il menace tout mon voisinage pour les forcer à acheter sa fichue machine, ajouta Gérald.

- Et moi donc, il a brûlé le restaurant du vieux Tronquin où je travaillais avant, il mérite qu'on s'occupe de lui !

- On est tous d'accord ! Il faut absolument le neutraliser au plus vite et mettre un terme au commerce des Adnupollux. On va trouver Slortznic et essayer de lui arracher le plus d'informations possibles sur ces engins, et le faire payer pour ce qu'il fait subir aux familles de Montmartre.

Tous se mirent d'accord en se tapant dans la main et poussant des cris de guerre !

- Par contre on n'a que quelques heures parce qu'à l'aube c'est la catastrophe diplomatique, précisa le Petit Garçon d'un grand sourire.

- Je pense savoir où il habite, suivez-moi, dit Auguste.

Les quatre enfants, suivis du chat, traversèrent le quartier de Montmartre en sautant sur les toits, en direction du repère de Slortznic. Arrivés en haut d'une corniche, ils surprirent des voix dans une cour intérieur. En contrebas, une calèche livrait une cargaison de machines réceptionnée par des hommes en noir. Quand tout à coup Slortznic apparut sur un pas de porte. Il donna quelques ordres à ses hommes et monta dans la calèche déchargée qui disparut dans les rues de Paris enveloppées de brouillard.

Le jeune groupe d'aventuriers suivit la calèche : elle mènerait sûrement à l'usine de production des machines. Ils se mirent à courrir sur les toits pour rattraper la voiture qui fonçait en direction des Invalides. Arrivé devant l'entrée d'une belle résidence privée, le voiturier fit signe au portier qui ouvrit les grandes portes cochères pour laisser passer la calèche. Derrière les lourdes portes de l'hôtel particulier se cachait, au fond de la cour, l'entrée d'un sous-sol. Slortznic s'infiltra dans ce mystérieux trou béant qui semblait mener tout droit aux enfers.

Le groupe d'amis chercha une entrée. Candice, la plus maligne d'entre tous, indiqua les conduits d'aération qui donnaient directement accès aux fondations de la maison. Une fois la voie dégagée les enfants s'infiltrèrent dans le bâtiment et découvrirent, en descendant par les conduits, un immense hangar en sous-sol où étaient entreposés des milliers d'Adnupollux destinés à être vendues aux familles parisiennes.

Auguste, Gérald et Candice, déterminés à trouver un moyen de détruire l'ensemble des machines, partirent à la recherche de combustible dans l'intention de réduire le site à néant. De son côté le Petit Garçon fila avec son chat fouiller les lieux, ils découvrirent le bureau de l'assistant du professeur Moriarty.

La pièce était spacieuse et bien entretenue, une lumière tamisée éclairait une grande étagère murale recouverte de livres. Des fauteuils en cuir, un bureau, un feu, un tapis, une table en bois, une statue et quelques plantes, il doit bien y avoir un endroit où je peux en apprendre un peu plus sur ces machines, se dit le Petit Garçon.

L'Héritier 1878 : le Rayon Vert de l'AdnutioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant