Vendredi 11 Novembre
Il est dix huit heure quand je rentre à la maison en ce vendredi soir. J'ai passé une bonne partie de l'après-midi avec Daniel qui m'a beaucoup questionné sur Valentine, puis sur ce qu'il devrait porter le soir même pour leur rencard. J'ai fait ce que j'ai pu pour qu'il déstresse mais je pense qu'il aura toujours un peu d'appréhension. Il a fini par rentrer chez lui pour se préparer et moi j'ai fait de même, après être allé faire des courses.
Arrivé à l'appartement, je dépose les commissions dans la cuisine et regagne le salon. Eva est installé dans le canapé, portable en main, et télévision allumée.
- Chérie, j'ai fait des courses, elles sont dans la cuisine. J'aimerais que tu les ranges s'il te plait.
- Maintenant ? Je suis en plein milieu d'un épisode...
- Bien tu mets la pause, y'a du surgelé, du frais, ça peut pas attendre.
- Pourquoi tu le fais pas toi?
- Rowan va m'appeler, comme tout les soirs.
- Et genre ça peut pas attendre cinq minutes que tu ranges ?
- Non. Tu discutes pas, tu le fais. Sinon, je te prive d'écran jusqu'à nouvel ordre.
- C'est bon j'y vais...dit-elle se levant en bougonnant
- J'aime mieux ça.
Je me dirige dans ma chambre, ferme la porte derrière moi et m'installe confortablement sur mon lit, mon ordinateur sur les cuisses. En général, Rowan me contacte aux alentours de six heures et demie. Pour patienter jusque là, je regarde une énième fois, les photos prisent en Irlande et aussi lorsqu'il était ici. Je ne me lasse pas de les regarder. J'envisage de les faire imprimer dont une en grand format que je mettrais bien au mur de ma chambre. Une petite cabane, perdue au milieu d'une nature verdoyante et en second plan, le bleu de la mer d'Irlande. C'est ce soir là que ma vie à changé. Et quoi qu'il arrive maintenant, si je passe ma vie avec Rowan, ou si notre histoire s'arrête un jour, cette image sera toujours un beau souvenir. C'est le jour ou j'ai enfin commencé à être moi-même. Le jeune garçon terrorisé à grandi, laissant place à l'homme prêt à vivre ses envies, sans rendre de compte à personne. Je suis vraiment fier de moi, j'ai gravis une montagne, plus de secrets, plus de mensonges, je suis libre. Libre et heureux.
Je me rend compte que je souris béatement, les yeux rivés sur la photo, quand une sonnerie me sort de mes pensées. Rowan m'appelle sur l'application de conversation vidéo. Une fenêtre s'est ouverte sur mon écran, je décroche aussitôt cliquant sur le téléphone vert, et reconnait immédiatement la chambre de mon homme. Lui en revanche n'est pas là.
-Mon amour? T'es là?
Soudain je le vois apparaître et il me lance:
-Je suis là, j'attrapais juste mon noeud pap' que j'avais oublier de mettre.
Je reconnais le noeud vert, porté sur une chemise blanche et les bretelles noires qu'il portait le soir de notre soirée au bar.
- Tu joues au pub ce soir?
- Oui. Je vais pouvoir dire à mes amis musicien que j'ai conclu avec le beau petit français.
- Quand je reviendrais te voir, j'espère pouvoir les connaitre un peu mieux.
- Bien sur, on organisera ça. Si ma mère ne t'accapare pas trop. Elle est tellement heureuse de savoir que j'ai un homme dans ma vie, que je sens qu'elle va être très présente quand tu viendras.
- C'est pas grave, j'aurais aimé avoir une mère comme la tienne, qui m'aime tout simplement.
- Je suis désolé, tu n'as pas eu de leur nouvelle depuis ton coming out?
- Non aucune.
- Ils te manquent ?
- Pas du tout, au contraire, c'est comme un poids qui est parti, je ne vais plus les voir de ma vie et ça ne me fait rien. Je me sens très bien. C'est ce que je me disais juste avant que tu m'appelles, le jeune garçon terrifié par ses parents, par ses désirs n'existe plus, maintenant je suis un homme libre et heureux. Je suis fier du chemin que j'ai parcouru.
- Tu peux. Avec des parents comme les tient et la famille que tu as construit, bouleverser ta vie, ça a du être difficile.
- L'amour m'a donné des ailes.
- Je suis heureux de faire de toi un homme épanoui Honey, mais celui qui a permis que tout cela se réalise c'est toi. Tu as fait le premier pas en m'écrivant et voilà ou on en est.
- Oui. En couple et très amoureux. Alors dis-moi, comment a été ta journée ?
-Bien comme je te l'ai dit, j'ai fait visiter un peu Dublin ce matin et cet après-midi, j'ai emmené la famille que je guide faire du shopping. Ils se sont offert pleins de souvenir. Ils repartent bientôt. Et toi? C'était férié en France, tu en as profité ?
- J'ai fait une grasse matinée, pour le petit déjeuner je me suis offert une bonne pâtisserie française. Puis j'ai passer ma matinée à réfléchir aux futurs cadeaux de Noël. Et enfin cet après-midi, je l'ai passé avec Daniel, puis j'ai fait des courses.
- Il était pas trop angoissé par son rencard avec ton ex femme ?
- Oh si très, mais je sais qu'elle le mettra vite à l'aise, elle est douée pour ça.
- C'est vrai, je confirme. Elle m'a vite détendu quand on s'est rencontré.
- Nous au moins on aura eu la chance de pas passer par cette étape stressante.
- Oui. On s'est rapproché naturellement sans se mettre de pression. C'est bien mieux. Et sinon comment as été Éva aujourd'hui ?
- Fidèle à elle-même, elle râle, se montre insolente mais je fais avec.
- Bon courage alors. Il va falloir que j'y aille, je...
- Attends, tu voudrais pas me jouer un petit bout de cornemuse, j'adore te regarder en jouer.
- Bien sûr.
Il place son instrument, fixant le soufflet sous son coude droit. En bougeant le bras, il permet à l'air de gonfler la poche, et avec ses doigts habile, s'activant sur la flûte, de produire la mélodie.
Je l'écoute jouer avec attention et admiration. Il ne regarde même pas ce qu'il fait, et ses doigts s'agitent si vite. Un vrai virtuose. Il termine son morceau et je lui lance:
- Je pourrais te regarder jouer pendant des heures. T'es vraiment talentueux.
- Merci Honey. Il faut vraiment que je retrouve mon groupe maintenant. Ils vont m'attendre.
- Oui bien sûr. Passe une bonne soirée, et éloigne les dragueurs.
- N'ai crainte, ils seront vite recadré. Je suis un homme pris maintenant et je me ferais un plaisir de le faire savoir. Essaye de passer une bonne soirée toi aussi avec ta fille.
- Oui je vais essayer.
- Je suis désolé ce soir on aura pas parlé longtemps.
- C'est pas grave, on se rattrapera. Allez bisou mon amour que je te mette pas en retard.
- Je t'embrasse. À très bientôt.
Notre conversation se termine et je me remets à visionner les photos de mon voyage. Dans quelques semaines je serais là-bas avec lui. Ça passera vite. Enfin je l'espère.
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Ce chapitre est court par rapport à mon habitude, même très court. Mais il n'y avait rien de plus à s'y passer. Je termine l'accalmie pour rentrer peu à peu dans les turbulences!Après ce sera le temps de refermer l'histoire.
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Au Gré Du Hasard ( Boyslove)
RomansaA 42 ans, Jérémy est un père de famille dévoué. Divorcé de sa femme depuis de longues années, il partage avec elle, la garde de leurs filles Lily et Eva, âgées de 19 et 16 ans. Celles-ci se désespèrent de le voir obnubilé par elles et par son job d...