Cause I'm Not Fine At All

Chapitre 2

" C'est ma souffrance, elle m'appartient " - Alice 
 
" Alice, tu as seulement 16 ans, tu as la vie devant toi " - Margaret 

Musique ♥

P.d.V : Alice 

Je fus réveillée par les rayons du soleil qui passaient à travers la fenêtre. J'avais finalement réussi à dormir 2 heures. Un exploit. Cependant, je n'avais pas échappé à mon habituel cauchemar. Refusant de me laisser aller, je sortis de mon lit et quittai  ma chambre pour me rendre en bas. Je trouvai Margaret dans la cuisine. 

 

- Bien dormi ? m'interrogea-t-elle en souriant.

- Oui oui, très bien, mentis-je.

- Assieds toi je vais te préparer ton petit déjeuner. Qu'est ce qui te ferait plaisir ? Café, thé, jus d'orange, pain, céréales, fruits ? 

- Juste un café et une pomme, s'il te plait. 

- C'est tout ? Tu es sûre de ne rien vouloir d'autre ?

- Sûre et certaine. 

- Très bien je t'apporte ça, me dit-elle. 

Elle m'apporta le tout sur un plateau vert clair avec de grands tournesols. Affreux. Elle le posa devant moi. J'attendais qu'elle parte pour commencer à manger mais elle ne fit aucun mouvements. Je relevai les yeux vers elle. 

- Alice, me dit-elle doucement, je crois qu'il faut qu'on parle. 

- Je t'écoute.

- J'ai repensé à ce que tu as dis durant le repars hier mais je ne suis pas certaine de ... 

- Laisse moi t'expliquer, la coupais-je. C'est pas moi qui ai décidé de venir ici, c'est ma mère qui m'y a obligé. Ici où ailleurs, pour moi c'est du pareil au même. Sache que je n'attends plus rien de la vie. Les deux personnes que j'aimais le plus ont disparues et je vivrais avec ça pour toujours. La seule chose que j'espère, c'est que ce toujours dure le moins longtemps possible. 

Ma tante resta interdite quelques secondes, en mesurant la portée de mes paroles. Puis elle se ressaisit. 

- Mais Alice, tu as seulement 16 ans ! Tu as la vie devant toi. 

- Ce n'est plus une vie qu'il me reste, seulement un océan de souffrance.

- Peut être que tu devrais aller voir quelqu'un, suggéra-t-elle. Je connais un spécialiste qui...

- N'y penses même pas ! C'est ma souffrance ! Elle m'appartient ! 

- Mais tu peux t'en défaire tu sais ! s'exclama-t-elle. 

- Mais je ne veux pas ! Je ne veux pas m'habituer à leurs absences ! Je ne veux pas m'habituer au fait qu'ils soient partis et qu'ils ne reviendront jamais ! Ce serait les trahir ! Et j'ai pas le droit, tu comprends, j'ai pas le droit de leur faire ça ! 

- Alice, ça ne les fera pas revenir ! Ils sont...

- Morts, je sais, l'interrompis-je. Je le sais mieux que personne. De toutes façons, tu peux pas comprendre, lui dis-je méchamment.

Sur ce, je laissai mon déjeuner à peine entamé en plan et partis me réfugier dans ma chambre. je m'assis à mon bureau, pris mon journal, un stylo et commençai une nouvelle page. 

  Sydney, le 4 juillet 2014 

" Simon, 

Cela fait 106 jours. 106 jours que tu es partis. Mais pourtant il me semble que c'était hier. 

Nos moments partagés et nos souvenirs sont ancrés en moi et pourtant j'ai l'horrible impression qu'ils disparaissent peu à peu.. Quand cesseras tu de me manquer autant ? Je croyais qu'en m'éloignant, ça se calmerais. Mais non. C'est sans doute le prix à payer : une éternelle souffrance. 

Comment c'est là-haut ? Est-ce que toi et Emilie vous vous êtes retrouvés ? 

Tu me manques mon grand frère adoré " 

Je fermais mon journal les larmes aux yeux. J'allais dans la salle de bain pour me préparer. Cet après midi, avait lieu mon premier cours de danse. Malgré une légère appréhension, j'avais hâte. La danse était désormais la seule chose dans la vie qui ne me laissait pas indifférente.