" Tu ne sais rien de ce qui a pu m'arriver, absolument rien." - Alice
" Je sais que tu as vécu des choses difficiles mais ça ne te donnes pas le droit de me parler comme ça. " - Ashton
P.d.V Ashton :
Je restai assis quelques secondes, surpris. Alice venait-elle vraiment d'adhérer à l'une de mes propositions ? Il semblait que oui. Je me levai. Alice et moi traversâmes le couloir et sortîmes de la maison. Elle ferma la porte à clé puis me suivis.
- Pas très loin d'ici, il y a un lac bordé par une forêt d'eucalyptus. J'adore cet endroit, mais je ne pense pas que tu aies vraiment la tenue adéquate pour ...
- T'en fais pas, ça va aller, me coupa-t-elle.
Je ne dis rien pour ne pas la contrarier mais ses petites tropéziennes argentées me semblaient peu compatibles avec le chemin que je voulais emprunter. Pour se rendre au lac, il fallait d'abord marcher quelques minutes sur la route, puis arrivé à un carrefour, il fallait tourner à droite sur un petit chemin qui menait à une villa abandonnée. A côté de la maison, il y avait une barrière, une fois celle-ci franchie, il fallait simplement suivre le petit sentier tracé. C'est ce que nous fîmes, et quelques instants plus tard, nous marchions sous les immenses eucalyptus qui sentaient divinement bons. J'adorais cet endroit déjà parce qu'il était peu connu des gens donc peu fréquenté mais aussi parce qu'il était relaxant. Notre marche se faisait en silence. Soudain, mon pied buta sur une racine et je me retrouvai par terre. Derrière moi, Alice se mit à rigoler. « Elle a un joli rire » songeai-je. Il était un peu rauque, ça lui donnait un côté sexy. Ça me fit plaisir de l'entendre rigoler. C'était comme si pour une fois, elle était vraiment une fille de 16 ans, insouciante. Mais Alice reste Alice. Elle reprit son sérieux, me toisa de sa hauteur et me dit :
- C'est bien fait pour toi !
Je me relevai tant bien que mal en jurant et me plantai devant elle.
- Bon ton petit jeux, ça commence vraiment à m'énerver. J'ai toujours était sympa avec toi alors que tu passes ton temps à me rembarrer. Je sais que tu as vécu des choses difficiles mais ça ne te donnes pas le droit de me parler comme ça. Je ne sais pas pourquoi tu me déteste à ce point, mais laisse-moi te dire que tu ne sais absolument rien de moi !
Je me tu. Le visage d'Alice passe par plusieurs expressions. La surprise d'abord puis la colère.
- Je t'interdis de parler de ma vie, hurla-t-elle. Tu ne sais rien de ce qui a pu m'arriver, absolument rien. Sans doute que je ne sais rien sur toi mais j'en ai pas besoin, des gens comme toi j'en ai connu des dizaines. Tu vis dans ton petit monde sans connaître la réalité de la vie. Dès que tu avais le moindre problème je suis sûre que papa et maman étaient là pour tout réparer. Tu fais partis d'un groupe, tu gagnes très bien ta vie en tapant sur des cymbales mais tu ne vois pas tous les gens qui se battent dehors, tu ne vois pas tous ceux qui galèrent pour s'en sortir ! Non je ne te connais pas et j'en ai pas envie, les gens comme toi sont tous plus inutiles les uns que les autres.
Elle cessa de parler. Sa poitrine se soulevait rapidement et ses narines frémissaient. Sa détresse me frappa de plein fouet. J'avais envie de lui dire, que ça irait, qu'elle allait s'en sortir, qu'on aller y arriver. Mais les seuls mots que je m'entendis prononcer furent :
- Espèce de pauvre folle.
J'étais tellement perdu dans mes pensées à me demander pourquoi j'avais dit ça, que je n'eus pas le temps de voir sa main venir s'écraser contre ma joue. Je restai figé, en la regardant.
- Connard ! cracha-t-elle avant de faire demi-tour et de s'enfuir en courant.
«Qu'elle aille au diable !» songeai-je en décidant de continuer mon chemin.
J'avais parcouru quelques mètres, et je commençai à m'inquiéter pour Alice. Elle ne connaissait pas du tout le coin. Si jamais il lui arrivait quelque chose, Margaret serait dans tous ses états et je m'en voudrais. Je rebroussai le chemin et marchai rapidement. J'arrivai au lieu de notre dispute. Je continuais d'avancer. Le temps s'écoulait et Alice était introuvable. Je commençai à paniquer.
- Alice ! hurlais-je
Pas de réponse.
- Alice ?!
Toujours rien.
« Merde, merde, merde ! Pensais-je. Si jamais elle, ... »
Elle était là, à une vingtaine de mètres de moi. Il y avait une petite ouverture dans les arbres qui menait à un plateau rocheux qui surplombait le lac. De cet endroit, la vue était imprenable, le fait d'être en hauteur permettait de voir à plusieurs kilomètres à la ronde et en bas, le lac turquoise scintillait. Alice s'était assise sur un rocher et se tenait la tête entre les mains. Elle se balançait légèrement. Je m'approchai discrètement. Elle pleurait. C'était la première fois que je la voyais fragile, vulnérable et cela me fit de la peine parce-que je savais que j'étais responsable de son état.
- Alice ? dis-je doucement.
Elle se retourna brusquement.
-Va-t'en, sanglota-t-elle.
Je réduisis la distance qui nous séparait et m'assis à côté d'elle. Elle s'apprêtait à se lever en me voyant faire, mais je lui saisis le bras pour la retenir.
- Aïe ! s'exclama-t-elle, en se dégageant.
Je l'avais à peine serré pourtant.
- Je suis désolé, lui dis-je, pour ton bras et pour tout à l'heure.
- T'es désolé ? Ah oui c'est vrai ça change tout ! me répondit-elle rageusement.
- Ecoute, je ne sais pas pourquoi je t'ai dit ça, vraiment, mais arrêtes de m'en vouloir comme ça ! Tu te trompes complètement sur moi !
Elle ne dit rien mais me regarda d'une façon qui signifiait qu'elle était peu convaincu par ce que je venais de dire. Elle renifla bruyamment, elle avait les yeux tout rouges. Je lui tendis un mouchoir, elle le prit et s'essuya les yeux.
- Je ne suis pas le gars que tu penses, crois-moi ! repris-je. Après le divorce de mes parents, mon père a complètement disparu de ma vie. Je suis passé par des phases très difficiles... j'ai fait pas mal de choses stupides... J'ai du devenir l'homme de la maison en quelque sorte et ... Ma sœur l'a très mal vécu aussi, Harry lui était trop jeune, mais ...
J'avais du mal à m'exprimer, cette période de ma vie était encore ancrée en moi.
- Tu sais, même si je fais parti d'un groupe, j'ai quand même les pieds sur terre. Je connais la réalité de la vie contrairement à ce que tu peux penser. Je suis conscient des privilèges que peut m'offrir mon statut mais j'ai été élevé avec des valeurs et l'humilité en fait partie.
Le silence se fit. Alice, qui regardait droit devant elle, tourna la tête vers moi. Elle me regarda intensément et hocha la tête. De la part de quelqu'un d'autre, ce simple geste m'aurait paru anodin, mais de la part d'Alice, je savais qu'il avait une toute autre signification. Je savais que ça voulait dire que d'une certaine façon, elle m'acceptait. Elle faisait la paix et portait un nouveau regard sur moi. Nous restâmes ainsi, une dizaine de minutes.
- On devrait y aller, finis-je par dire doucement.
Elle hocha la tête à nouveau. Je me relevai et lui tendis la main pour l'aider. Sa paume vint rencontrer la mienne. Elle avait la peau douce. Nous retournâmes sur le sentier et fîmes le chemin pour retourner sur la route. Cette fois ci, Alice marchait devant moi. Quand nous sortîmes du bois, elle se tourna vers moi et me fit un sourire que je lui rendis. C'était la première fois qu'elle me souriait. Nous nous regardâmes quelques instants, légèrement gênés, puis nous nous remîmes en marche, pour retourner chez Margaret. Cette fois encore, le trajet se fit en silence.
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Cause I'm Not Fine At All
RomansaCeci est ma fiction sur Ashton Irwin. C'est une histoire du genre romance/drame, j'espère vraiment qu'elle vous plaira ! :)