Cause I'm Not Fine At All

Chapitre 8

" Prends garde de ne pas te brûler les ailes. En général, on ne sort pas indemne de ce genre d'histoire " - Anne-Marie

" Je ne pourrais pas t'expliquer pourquoi mais j'ai l'impression que je dois le faire. Que si j'échoue, personne ne réussira à ma place. " - Ashton

 
 
P.d.V : Ashton
 
 
La voiture de ma mère filait à toute vitesse sur la nationale. Assis à ses côtés, je me tenais la tête entre les mains. Où Alice avait-elle pu aller ? Dès que ma mère m'avait annoncé la nouvelle, je l'avais supplié de partir de chez nos grands-parents pour nous rendre chez Margaret. J'avais décidé d'aider Alice il y a de cela moins d'un jour, et déjà,  j'étais confronté à ma première difficulté. Mais je ne comptais pas abandonner, bien au contraire, je vous avais dit que j'étais de nature obstiné.
 
-Dans combien de temps arrivons-nous ? Demandai-je à ma mère.
-Environ une heure je dirais.
- Tu ne peux pas aller plus vite ?! Lui dis-je brutalement.
-C'est bon Ash, calmes toi ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Cela à l'air de tellement t'affecter qu'Alice est disparue ! Comment ça se fait ?
 
Je ne répondis pas mais ma mère ne comptait pas en rester là.
 
-Ah, j'ai deviné ! Elle te plaît, c'est ça ?
-Mais non, ça n'a rien à voir !
-T'as pas à avoir honte tu sais ! Me nargua ma mère. Après tout, Alice est très mignonne !
-Elle est peut-être mignonne, mais ça l'empêche pas d'être complètement torturée de l'esprit !
-Pourquoi dis-tu ça ? Demanda-t-elle surprise.
-Comme si tu ne savais pas !
-Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je ne lui ai presque pas adressé la parole, comment veux-tu que je sache ce qui se passe dans sa tête ?
-N'importe qui verrait que quelque chose ne va pas chez elle, tu n'as pas vu la tristesse qui l'habite, le vide dans son regard ?
-Si bien sûr, mais tout le monde a le droit de traverser une mauvaise passe, ça ne fait pas d'elle quelqu'un de torturé pour autant !
-Je t'assure Maman, c'est pire que ce que tu imagines !
-Si tu le dis ! Mais je te repose ma question, pourquoi cela t'affecte-t-il autant si tu n'as pas le béguin pour elle ?
 
Encore une fois, je ne dis rien, me contentant d'hausser les épaules. Après un court silence ma mère finit par murmurer doucement.
 
-Ah, j'ai saisi, tu crois que tu peux lui venir en aide, c'est ça ?
-Je le crois pas j'en suis sûr ! Affirmai-je froidement.
-Ah, mon chéri, tu as beau avoir 20 ans, tu gardes en toi ce côté naïf que tu as toujours eu.
-Comment ça ?
-Tu crois vraiment que tu vas pouvoir l'aider ? Et comment tu vas faire au juste ?
-J'avoue ne pas vraiment avoir réfléchi à la question mais cela viendra au moment voulu ! Pourquoi es-tu aussi pessimiste ? Ce n'est pourtant pas ton genre !
-J'admire beaucoup ton côté justicier Ash, ça te donne un certain charme, mais je crois que tu ne te rends pas compte qu'Alice a besoin de bien plus que quelques paroles réconfortantes.  Je trouve cela admirable de ta part, mais prends garde de ne pas te brûler les ailes. En général, on ne sort pas indemne de ce genre d'histoire, d'un côté comme de l'autre, on y laisse de sa personne.

Je baissai la tête en soufflant, puis lui dit doucement, sur le ton de la confidence :

-Tu as raison, mais c'est un risque que je veux prendre. Je ne pourrais pas t'expliquer pourquoi mais j'ai l'impression que je dois le faire. Que si j'échoue, personne ne réussira à ma place.
-Alors fais ce que tu juges nécessaire, Ashton. L'important est que plus tard tu n'aies pas de regret.
-J'en aurais pas.

Ma mère hocha la tête en souriant. Plus personne ne dit rien dans la voiture.
 
Quand ma mère se gara, devant la maison de Margaret, nous aperçûmes devant nous, une voiture de police. Quand je sortis de la voiture, la pluie me trempa en un instant. L'orage avait finalement éclaté. Nous nous rendîmes rapidement à la maison. Quand elle nous aperçut, Margaret s'avança rapidement. Elle avait les yeux rougis, ma mère la prit délicatement dans ses bras. Derrière ma marraine, j'aperçus deux policiers, je les saluais d'un bref mouvement de tête qu'ils me rendirent.
 
-Toujours pas de nouvelles ? demanda ma mère.
-Non, répondit Margaret en étouffant un sanglot. Lauren et Harry ne sont pas avec vous ? Demanda-t-elle en regardant derrière nous.
-Non, je les ai laissés chez mes parents, ils vont y passez quelques jours.
-Vous n'avez pas d'idées de l'endroit où elle pourrait être ? Demanda l'un des policiers qui s'était approché.
 
Ma mère me regarda. Je réfléchis rapidement. Alice n'était pas à Sydney depuis une éternité donc je listais les endroits qu'elle connaissait.
 
-L'aéroport ? Proposais-je.
 
L'autre policier secoua la tête négativement.