" Avant leurs morts, je n'avais jamais imaginé qu'un être humain puisse souffrir à ce point ... Il faut croire que j'étais naïve " - Alice
"Mais c'est quoi ton problème ? On se connaît à peine et t'es toujours en train de m'agresser." - Ashton
P.d.V Alice :
Je n'avais pas réussi à dormir cette nuit. J'essayais de voir le bon côté des choses en me disant qu'au moins j'avais échappé à mon habituel cauchemar. Etant donné que je n'avais pas dormi, je savais que je serais obligé de faire une sieste cet après-midi. Je sais que ça pouvait paraître puéril mais c'était ma façon de donner le change. Je dormais 20 minutes afin de compenser ma nuit blanche. Seulement 20 minutes parce que je ne m'endormais pas profondément. Donc je ne rêvais pas. Donc pas de cauchemar. C'était ma manière de tenir le coup. Je soufflais bruyamment. Cela ne cessera donc jamais ? Je ne savais pas ce que Margaret projettait de faire aujourd'hui. A vrai dire, cela ne m'intéressais pas plus que ça. Mais tant qu'il s'agissait d'une activité qui m'occupait un minimum l'esprit et qui me permettait de rompre avec la monotonie de mes jours, cela me convenait. Décidant que j'avais passé assez de temps à me prélasser, je sortis de mon lit et descendis. J'allais entrer dans la cuisine quand j'entendis Margaret qui parlait. Je stoppai net et tendis l'oreille.
- Hmm, je n'en suis pas si sûre. Elle va mal, en même temps avec ce qu'elle a vécu, c'est compréhensible [...] Mais j'aimerai l'aider mais elle se renferme sur elle dès que j'essaie de lui parler [...] Non, je t'assure tant de souffrance c'est pas normal [...] D'accord, on en reparle tout à l'heure. A cet après midi, bisous !
Alors ainsi, ma tante parlait de moi au téléphone. Parce qu'il fallait être lucide, je savais très bien qu'il s'agissait de moi. Et j'avais même ma petite idée sur l'interlocuteur : Anne Marie. Le fait que ma tante parle de moi à des gens que je ne connaissais pas plus que ça ne m'enchantait guère. " Quelle comère " pensais-je amèrement. Je restai ainsi quelques secondes encore et entrai dans la cuisine.
- Bonjour Margaret !
- Salut Alice !
- Bien dormi ? demandai-je poliment.
- Sans doute mieux que toi, dit-elle doucement.
- Pourquoi dis tu ça ? répondis-je en fronçant les sourcils.
- Ta chambre est en haut de la mienne. Je t'ai entendue te retourner dans ton lit, faire des allers retours, ouvrir la fenêtre... Comment ça se fait que tu es si mal dormi ? me demanda-t-elle gentiment.
Trouver un mensonge. Vite.
- C'est sans doute à cause de la chaleur. Il ne faisait pas froid à Bordeaux mais pas aussi chaud qu'ici. J'ai besoin de m'habituer.
- Ah d'accord, me dit-elle en souriant. Tiens, j'ai acheté de la brioche à la boulangerie. Tu en veux ?
- Oui, s'il te plaît.
Elle m'en coupa deux tranches et m'apporta un café.
- Tiens je t'ai aussi fais du café, j'ai cru comprendre que tu aimais ça.
Charmante attention.
- Merci beaucoup.
Je commençais à déjeuner et un silence apaisant pris place. Jusqu'à ce que Margaret me demande :
- As-tu quelque chose de prévue pour aujourd'hui ?
- Non, pas spécialement pourquoi ?
- Comme il fait beau, Mélissa et moi pensions aller à la plage avec les Irwin. Tu es partante ?
La plage oui. Les Irwin non. Cependant, je n'étais pas en mesure de négocier quoi que ce soit. Je réfléchis un instant. Ça me ferait sans doute du bien d'aller à la mer, respirer un nouvel air. Et puis après tout, j'étais pas obligé de leur parler aux Irwin, moi.
- C'est d'accord, finis-je par répondre.
- Parfait, je te laisse finir ton petit déjeuner.
Je terminais mon café et ma brioche et allais déposai ma tasse dans l'évier. J'allais remonter quand je vis Mélissa assise sur le canapé devant la télé. Je m'approchai d'elle.
- Coucou, la saluai-je doucement
- Oh salut ! Tu veux regarder les dessins animés avec moi ?
- Pourquoi pas, dis-je en souriant.
Elle se décala pour me faire de la place. Je m'assis à côté d'elle. C'était Bob l'éponge qui passait. Je regardai quelques minutes puis tournai discrètement la tête vers Mélissa. Elle portait un pyjama vert pâle. Elle arborait un air sérieux et concentré qui me fit rire. Elle était vraiment jolie. En la voyant ainsi, je ne pus m'empêcher de penser à ma sœur Emilie qui a le même âge. Enfin qui avait. Je sentis la plaie dans mon coeur s'agrandir un peu plus, et les larmes menaçaient de tomber. Je partis rapidement dans ma chambre. Je m'allongeais sur mon lit et me mis à pleurer doucement. Je sentis un poids dans ma poitrine. Un poids qui s'alourdissait un peu plus à chaque fois que je pensais à ma sœur et à mon frère. Avant leurs morts, je n'avais jamais imaginé qu'un être humain puisse souffrir à ce point ... Il faut croire que j'étais naïve. Une main se posa sur mon épaule. Je me retournais et vis Mélissa. Elle s'assit en face de moi.
- Tu pleures à cause de ton frère et de ta sœur, c'est ça ? demanda-t-elle doucement.
Je la regardais, surprise. Comment savait-elle ça? Comme si elle lisait dans mes pensées, elle reprit.
- J'ai entendue Maggie en parler au téléphone avec ta mère.
Décidément, elle n'était pas discrète quand elle téléphonait. Je levais la tête vers Mélissa. Elle me regardait la tête penchée sur le côté comme si elle attendait que je lui réponde, ce que je ne tardai pas à faire.
- Oui, oui c'est à cause de ça... Ils sont partis et ils me manquent terriblement, et ...
Ma voix se brisa en un sanglots et mes larmes coulèrent de nouveaux. Et à ce moment là, Mélissa fit un geste inattendu, elle se pencha vers moi et essuya les larmes qui roulaient sur mon visage.
- Tu sais, me dit-elle, ma maman aussi elle est morte. Mais maintenant, elle est au paradis, avec les anges. Je suis sûre que c'est pareil pour ton frère et ta sœur.
Je la regardais tendrement. Son innocence me touchait. Je la pris délicatement dans mes bras. Elle posa sa tête sur mon épaule et resserra notre étreinte. On resta ainsi quelques minutes. Quand je désserais l'étreinte, je me sentis apaisée.
- Je te laisse, je vais m'habiller. dit-elle simplement.
- D'accord, à tout à l'heure.
Je la regardais sortir de ma chambres, ses jolies boucles se balançant dans son dos. Je pris mon pc et l'allumais pour regarder à nouveau mes mails. Toujours rien. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Je partis me laver. J'étais en train de m'habiller quand la voix de ma tante se fit entendre.
- Les filles, à table !
Je descendis pour aller manger. Etant donné qu'il faisait beau, ma tante nous avait installées dehors. Une fois le repas fini, chacune de nous prépara ses affaires puis nous partîmes. On retrouva les Irwin sur le parking de la plage. Nous les saluâmes et partîmes à la recherche d'un endroit pas trop fréquenté. Une fois notre place choisie, chacun étala sa serviette là ou bon lui semblait. Je les regardais s'allonger.
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Cause I'm Not Fine At All
RomanceCeci est ma fiction sur Ashton Irwin. C'est une histoire du genre romance/drame, j'espère vraiment qu'elle vous plaira ! :)