⭐chap 8⭐

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Rassemblant toute ma force, je lance d'une voix forte, -Monsieur, avec tout le respect que j'ai pour vous, laissez-moi mettre au clair certains points."

-Il me regarde, calme, et répond, "Je vous écoute."

-De un, je ne suis pas et je n'ai jamais été votre amante. De deux, l'enfant que je porte a déjà un père, malheureusement, décédé. De trois, je veux que vous partiez de chez moi."

Son regard, intense, cherche à percer la vérité au fond de mes yeux. Il bondit de sa chaise, me faisant sursauter. Je reste assise, levant les yeux vers cette carrure imposante qui me domine parfaitement sur ma vieille chaise délabrée. Il attache le bouton de sa veste et esquisse un sourire beaucoup plus aimable.

-j'ai une proposition à vous faire. Étant donné que vous venez de vivre une situation pénible et que je vois presque rien ne vous retienne ici." Il fait un geste circulaire en embrassant du regard ma maison. Quel goujat! Parce que monsieur habite des palaces, il se croit tout permis, se permettant de juger la maison des autres. Je fulmine à l'intérieur.

Il reprend après une légère pause, "Que diriez-vous de passer quelques jours avec moi en Grèce? C'est mon pays d'origine. Considérez cela comme des vacances, et ça vous fera du bien de quitter cet environnement où tout vous rappelle votre bien-aimé. Une fois là-bas, on en reparlera de tout ça. Si vous dites non, vous n'entendrez plus jamais parler de moi."

Je n'y crois pas, c'est trop beau pour être vrai! Qui offre des vacances comme ça à tout-va? S'il y a une chose que la vie m'a appris, rien n'est gratuit, tout a un prix. Avant de foncer tête baissée dans la fosse du lion, je lui demande, -Et vous êtes aussi généreux avec tous vos défunts employés, ou Sergio est l'heureux gagnant d'un concours de charité?"

Il me répond d'une voix chaude teintée d'une impatience feinte, "Je ne suis ni gentil, ni poli, encore moins sympathique. Sergio a été l'un des plus talentueux techniciens de notre entreprise. Considérez cela comme une sorte de dédommagement à sa famille. Et puis, vous voulez vos réponses, oui ou non?"

-Je vais y réfléchir."

Sans me répondre, il contourne la véranda et traverse la maison d'une démarche féline. Je me mets à regarder sa carrure de dos. C'est le genre d'homme que l'on voit seulement dans les films et les magazines du monde. Le visage bien sculpté, un nez aquilin, le regard vif, le front droit, des sourcils épais, il n'a rien à envier aux dieux grecs de l'Antiquité.

Je me gifle mentalement. Comment est-ce que je peux penser à de telles choses alors que Sergio vient juste d'être enterré? Qu'est-ce qui ne va pas chez moi? Trop d'émotions pour une journée, ce n'est pas bon pour le bébé. Je vais me reposer et repenser à toutes ces choses quand j'aurai l'esprit plus tranquille.

La sonnette d'entrée retentit, Marlie rabat le drap sur moi, et le courant d'air me fait frissonner. J'ouvre difficilement les yeux. Et de sa voix douce, elle me dit, "Ça va? Comment est-ce que tu supportes le coup?"

-Mmh, je crois que je ne vais pas tenir une semaine," dis-je en remontant ma couverture sur ma tête.

-Aller, ne dis pas ça, ma chérie."

La porte s'ouvre, et c'est ma meilleure amie qui rentre avec un plateau de nourriture....

                     Au delà de la mort                        Où les histoires vivent. Découvrez maintenant