💎Chap 13💎

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Je demeure là, figée entre la stupeur et le dégoût. Je ne sais même pas si je devrais lui en vouloir ou m'énerver contre celui qui se tient devant moi, comme si l'univers tout entier lui appartenait. "Calme-toi, Leïla. Si tu es venue ici, c'est pour avoir une réponse. Il faut que tu saches toute l'histoire", m'adresse-t-il calmement.

D'un geste fébrile, je lui demande : "Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
  Il réplique ...
- Le lendemain, votre copain m'a rapporté des documents que vous avez signés, indiquant que vous étiez d'accord pour porter mon enfant, mais à une seule condition que ça se passe par voie naturelle." En me jetant un coup d'œil circulaire, il ajoute d'un ton dédaigneux : -En voyant ta photo, je me suis dit que t'es pas mal du tout."

Mais pour qui se prend-il ? Je ne me rappelle pas avoir signé un quelconque document. Il se lève et me dit d'une voix plutôt douce : -Nous continuons cette discussion demain, Mlle McAllister. Vous devriez vous reposer, ce n'est pas bon pour vous et le bébé."
   J'acquiesce en caressant mon ventre, partagée entre l'idée que le petit bout de chou est de lui et le mystère de comment cela s'est produit.

Allongée, incapable de trouver le sommeil, la révélation me laisse perplexe. Soudain, je me souviens du dîner spécial avec Sergio, où il semblait préoccupé. Il m'a annoncé les papiers de notre future maison, et j'ai signé sans regarder. Trop naïve à l'époque, je jure de ne plus me laisser berner par aucun homme, vivant désormais uniquement pour mon enfant.

Je m'endors en tenant fermement cette décision. Je me retourne lentement sur le lit confortable. Mon ventre gargouille. Je me lève pour aller à la cuisine pieds nus, ignorant l'heure. La cuisine est d'une beauté remarquable. Je prends un bol, du lait, des céréales multicolores, des fraises et d'autres fruits pour mon repas, m'installant confortablement.

Soudain, la lumière s'allume, et je sursaute en voyant Alessandro, terriblement séduisant dans un simple t-shirt et short.

- Qu'est-ce que vous faites debout à cette heure, Leïla ?" Il prononce mon nom, et mes hormones prennent le dessus.

-J'avais faim, et un bébé, ça se nourrit 24/7", je bafouille. Il avance vers moi, souriant, et notre rapprochement me trouble.

Il rit à ma remarque maladroite, et je m'enfonce dans la gêne. Il s'installe en face de moi.
Son regard exprime une totale incompréhension. Il rit à gorge déployée, et mon Dieu, il est tellement beau quand il rit.
-Vous devriez rire plus souvent," osé-je lui suggérer. Il me scrute un moment et déclare,
- "Je vais essayer."

Il s'installe sur l'un de ces tabourets en face de moi, créant un rapprochement qui me trouble légèrement. Pour cacher mon embarras, je tente une diversion en lui proposant,
-Vous en voulez un peu ?
-Ah, tout ça, non merci. D'ailleurs, j'ignore ce que vous avez mis là-dedans, on dirait un potage, rétorque-t-il. Je réplique malicieusement, -Eh bien, je dirais que c'est un peu de tout."

-Je prendrais bien un verre de bourbon," lance-t-il.
   Je consulte l'horloge accrochée au mur, constatant qu'il est 3 heures du matin. -Ah non, ce n'est pas raisonnable," je réplique, le prenant un peu au dépourvu. J'ouvre le placard, prends un autre bol, y ajoute du lait, des céréales, des fruits, et tout le tralala.

-Vas-y, essaye ça," je lui propose avec un sourire taquin. Il le fait avec une mine contrariée mais surtout intrigée.
-Je ne sais pas ce que t'as rajouté dans ton truc, ça s'appelle comment déjà ?" demande-t-il.
-Oh, je ne lui ai pas encore donné de nom. On va l'appeler potage. On est quel jour ? Samedi, le fameux potage du samedi," décrète-je. Il sourit,
-C'est drôlement délicieux, ce fameux potage du samedi.
  Je souris fièrement, ravi qu'il apprécie mon repas un peu spécial.
-Ça change du bourbon, hein ? je plaisante. Il sourit, -Un peu, oui.

-Dis, plus tard, on va continuer notre discussion ? lui lance-je. Il me lance l'un de ses regards froids, se lève immédiatement de la table, et d'une voix sèche, il déclare, -Après le petit déjeuner, je vous attends à 10h30 dans mon bureau.
- Oui... oui, répondis-je, réalisant que j'ai peut-être gâché l'instant.

                     Au delà de la mort                        Où les histoires vivent. Découvrez maintenant