💎chap15💎

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Étendue sur mon lit, je libère toutes les larmes enfouies depuis mon arrivée. Les émotions tourbillonnent, et cette réalité me semble tout droit sortie d'un vieux film. Un soupir s'échappe alors que je prends mon téléphone, déterminée à partager mes tourments avec les filles, sans entrer dans les détails pour ne pas les inquiéter. Elles sont loin, impuissantes à m'aider.

Rubby exprime son inquiétude.
-Et ton bébé, il va te l'enlever à l'accouchement ? C'est horrible, comment Sergio a pu te faire une chose pareille ?"

-Je ne sais pas, Rub. Apparemment, c'est ce que j'ai signé. Mais je t'assure que je me battrai jusqu'au bout. J'ai été bernée par Sergio, je ne laisserai pas cet inconnu me prendre mon bébé."

- tu vas  faire comment ?" demande ma sœur, son ton trahissant une légère inquiétude.

Je réfléchis avant de répondre.
-Vous savez quoi, je vais sortir de cette chambre, profiter de mes vacances, prendre soin de mon bébé et essayer de rassembler des preuves pour prouver que Sergio m'a piégée et repartird ici avec mon bébé.

-Oui, on te comprend, alors on te laisse. Amuse-toi bien.

-Allez, bye. Essayez de ne pas mettre le café en ruine d'ici mon retour. Je vous aime mes coucous."

'-Arrête avec ce surnom débile."

Je ris légèrement et raccroche. Fixant le jardin par la fenêtre, je décide de sortir pour profiter du beau temps. J'échange mon vieux pull contre une petite robe jaune à fleurs, m'applique un maquillage léger, puis enfile des sandales plates. Un dernier regard dans le miroir, et je m'avance vers le jardin.

Descendant les escaliers, je croise la mère d'Allexsandro, chaleureuse et aimante. Enfin, je me retrouve dans le vaste jardin, magnifique. Assise sur un banc, je réfléchis.

Je ne dois pas penser qu'à moi, mais aussi à mon bébé. Je ferai tout pour qu'il ne me soit pas enlevé. Longtemps, la fuite a été envisagée, mais que dirai-je à mon enfant plus tard ? Que j'ai fui son père, privant mon enfant de ses grands-parents ? Un accord avec Allexsandro est nécessaire.

Perdue dans mes pensées, j'ignore l'heure. Après-midi avancée, entre famine et intérieur, je choisis la cuisine. Une cuisinière m'accueille avec un sourire large.

-Madame, monsieur et madame sont allés à un souper annuel. Ne les attendez pas pour dîner, monsieur Allexsandro rentrera tard à cause de son travail."

Légèrement déçue, je la remercie et lui demande de m'appeler Leïla.
-Seulement si vous m'appelez Gretha," me répond-elle avec un sourire.
-Vous étiez tellement perdue dans vos pensées dans le jardin, je n'ai pas voulu vous déranger. Votre dîner est prêt.

-Merci, Gretha, mais je suis un peu fatiguée. Elle me propose de monter me reposer, et un plateau sera apporté dans ma chambre.

Gravissant les escaliers, je m'allonge sur le matelas confortable. Une odeur alléchante me tire de ma léthargie, et je vois Gretha avec un plateau bien garni. Mon cœur rate un battement en apercevant Allexsandro qui me regarde d'un air moqueur.

-Ton appétit est resté intact, dit-il, piqué par ma voracité.

Il a compris que cela m'a secouée, et il s'excuse.
-Je voulais juste te taquiner un peu."
Je l'observe, étonnée par ce geste inhabituel.
Il est plutôt décontracté ce soir, c'est le moment idéal pour entamer la discussion. Je m'adoucis et lui adresse un ton mielleux, prenant une mèche de cheveux que j'enroule entre mes doigts, lançant des regards aguicheurs.

-Tu peux t'asseoir sur le lit, j'ai quelque chose à te dire," lui dis-je en tapotant l'endroit où je souhaite qu'il s'installe. Il semble réfléchir, et finalement, il s'assied. Ouf, je ne pensais pas qu'il le ferait jamais.

-Je vous écoute, Leila," mon nom résonne comme une mélodie dans sa bouche. Oh mon dieu, je crois que je vais devenir folle. Il faut que je m'arrête un peu de baver sur lui et me concentre pour en finir une bonne fois pour toutes.

-Avant tout, laissez-moi vous poser une question, il acquiesce. Est-ce que vous avez déjà versé l'argent sur mon compte ou celui de Sergio?"
Il se referme aussitôt et me ré pond froidement,
-Sachez que Mademoiselle, j'ai horreur qu'on me berne. Je lui ai spécifiquement dit que votre argent sera versé à la naissance de l'enfant. -Qu'est-ce qu'il y a si vous êtes pressée de le recevoir?"

-Non, non, je m'empresse de dire. Je veux que l'on modifie certains termes du contrat si vous voulez bien.
-Il semble peu surpris. Je vous écoute.

-Écoutez, Monsieur, je sais que je pourrais passer ma vie à vous dire que je n'ai rien à voir dans cette histoire, vous ne me croirez certainement jamais. Et partir en bataille judiciaire avec vous serait la pire décision que j'aurais prise de toute ma vie. Mais laissez-moi vous dire, cet enfant qui grandit dans mon ventre, je l'aime déjà et... Il fait partie de ma vie. Je vous en conjure, laissez-moi vivre près de lui pendant les six premiers mois, et je le verrai à chaque anniversaire.

-Et pourquoi je ferais ça?" dit-il.
-Attendez, je n'ai pas encore terminé. Je veux renoncer à l'argent que vous m'avez promis, je n'en veux plus. Accordez-moi juste ce que je demande."

-Je ne sais pas à quel jeu vous jouez, Mademoiselle McAllister, mais sachez que l'on ne me tourne jamais en ridicule. Pour ce qui est de votre requête, je vous donne ma réponse demain à 11h. Soyez à l'heure cette fois." Il se lève et traverse la chambre, je le suis du regard. Il se retourne,
-Et la prochaine fois que tu veux me séduire, essaie de faire mieux que ça et un peu plus de répétition. Tu seras un petit peu plus convaincante."

                     Au delà de la mort                        Où les histoires vivent. Découvrez maintenant