Ma belle petite fille finit par ouvrir un œil, comme un médicament contre ma misère, elle allège instantanément l'atmosphère.
- coucou. Alors?
- j'ai faim, maman.
Je file dans la cuisine et trouve une compote et du pain de mie, ça ira, avec un verre d'eau déjà, ce sera un bon début. Je suis redonne un sachet, et l'emmène dans la salle d'eau, le temps qu'il fasse effet... pas de douche pour ne déranger personne mais juste une toilette de chat, ça fait du bien...
Je regarde mon enfant manger.
- il est tôt, tu sais Em mais si on fonce, on sera peut être les premières au centre médical, comme ça, on pourra vite aller acheter les médicaments et tu iras vite mieux...
- tu travailles aujourd'hui, maman?
- non, et toi, tu ne vas pas à l'école...
J'aimerais l'emmener à mon appartement, on pourrait même y dormir ensemble cette nuit mais elle ne le supporte pas, les quelques fois où je l'ai prise avec moi là bas, elle se rend malade en revenant ensuite chez mes parents... alors quand l'oncle Roger rend visite à son frère... mon cher père adoptif, je prends une chambre d'hôtel pour nous deux... je n'en ai pas trop les moyens malgré mes revenus plus que raisonnables mais entre mon loyer et ce que me prennent mes parents pour la garde de ma fille, j'ai pas trop de marge pour les extras...
Le petit en-cas passe miraculeusement, nous nous habillons et attrapons un taxi.
Nous avons de la chance, il n'y a que trois personnes avant nous. La secrétaire toujours aussi désagréable ironise en voyant mon carnet de santé vierge à la page du père.
«je ne te répondrai pas, connasse, tu n'entendras pas que le gars qui a engendré ma fille m'a séquestrée deux mois, deux mois qui ont brisé ma vie en même temps qu'ils me donnaient la clé pour ne pas me suicider...»
Décidément, cela faisait longtemps que toute cette merde me laissait tranquille, ça doit être le stress de savoir Émilie malade... Elle se blottit contre moi et somnole...
Moi, je repense à ce matin là, l'oncle Roger venait de me ramener dans ma cage, percluse de douleur, il m'avait lavée, pour une fois, au jet d'eau froide contre le mur de la cave mais, au moins, je me sentais moins sale...Je me suis intéressée aux barreaux... je m'en servais pour compter les jours... 53 que j'étais dans cette horrible situation sans espoir d'en sortir... j'étais toute jeune mais j'avais mes règles régulièrement... et là, ça m'a sauté à la figure, il y avait quatre barreaux que j'aurais du les avoir... c'était déjà arrivé depuis que j'étais là et n'avait pas dérangé mon... oncle... je l'avais espéré mais non... il semblait que rien ne pouvait l'empêcher de me faire... ce qu'il voulait...
La secrétaire appelle une vieille dame, Émilie grogne mais reste stoïque, ma fille est une merveille. J'aimerai que cela soit notre tour, j'ai peur de ce que mon cerveau va m'envoyer comme souvenir...
Effectivement, je repense à cette journée que j'ai passé comme anesthésiée à cette idée... devoir subir tout cela avec un enfant en moi, puis subir tout cela avec un enfant... qui subira tout cela aussi... le soir quand il est revenu du travail, il a du voir que j'étais ailleurs, je me suis fait battre comme cela ne m'était jamais arrivé ici. A chaque coup de pied qu'il m'envoyait dans le ventre, je pensais à ce bébé... J'ai vomi du sang, je souffrais mais cela ne l'a pas attendri, il m'a quand même emmenée dans sa salle spéciale... mais mon cerveau était en pause, bloqué sur ce bébé, je n'étais même pas sure de le porter mais il occupait tout mon esprit comme un bouclier.
Pendant trois jours, je suis restée dans cet état second, et lui, il devenait fou de rage de ne plus pouvoir m'atteindre, les... tortures ont été de plus en plus douloureuses... et il a commis son erreur... il m'a balancée par terre dans le garage dans le coin où il mettait ses ordures avant de les jeter... et il est parti en hurlant des insultes... Il y avait été tellement fort que mes jambes ne me portaient plus mais après un long moment, j'ai rampé et attrapé sa cote de mécanique, je l'ai mise, j'étais tellement excitée que je tremblais comme une feuille...je n'étais pas enfermée dans la cage!!! j'ai réussi à me mettre debout...je savais bien pour avoir déjà essayé, une fois, de me sauver que je ne devais pas me faire reprendre... La porte du garage était fermée, bien sur, alors je me suis engagée dans l'escalier, j'avais entendu la porte de l'entrée sonner. J'ai regardé par le trou de la serrure, une femme est entrée et, miracle, mon oncle n'a pas refermé à clef derrière elle. Ils sont allé dans le salon, ils plaisantaient... j'ai attendu un peu, respiré un grand coup et j'ai bondi, ouvert la porte et couru.
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SURVIVRE APRÈS MON ENLEVEMENT Spin off M.A.P.L.V.
RomantikElle a 16 ans, son oncle la séquestre... Elle en a 21 et il faut bien aller de l'avant... Ce spin off se situe au milieu du tome 7 de ma saga 'Mon Amour Pour La Vie', vous y retrouverez Benjamin, qui a vraiment souffert avant le décès de sa femme...