SURVIVRE APRÈS MON ENLEVEMENT Spin off M.A.P.L.V.

Chapitre 4

J'ai entendu mon oncle jurer...Je m'était dit que si je partais tout droit dehors puisque son appartement était au rez de chaussée avec une sortie par le hall et une autre par le garage où se trouvait ma cage, vu mon état déplorable, il me rattraperait rapidement . Alors, dans un éclair de lucidité, j'ai juste péniblement grimpé d'un étage car chaque pas était une torture et je me suis mise en boule dans le local du vide ordure, il y avait un gros sac de poubelle, je l'ai mis devant moi... Mon oncle me cherchait vers la sortie... et plus rien, le stress et l'excitation ajoutés à ma malnutrition et mes blessures ont eu raison de moi... je me suis évanouie...

La secrétaire appelle la dernière personne avant nous... Émilie dort à présent, je l'envie, je suis tellement épuisée.

Je repars dans mes souvenirs... Quand je suis revenue à moi, tout était silencieux, j'ai eu du mal à me lever et je me suis engagée dans l'escalier... je n'ai croisé personne... Arrivée dehors, il faisait nuit, j'ai du m'asseoir tellement la tête me tournait... un camion de pompier s'est arrêté. J'ai fondu en larmes en les suppliant de ne pas me faire de mal, ils ont été supers... mon séjour dans la cage dans le garage de mon oncle s'est terminé ainsi, en boule dans un coin d'un camion de pompiers avec trois hommes à l'air malheureux de ce qu'ils devinaient que j'avais subi...

Je suis restée hospitalisée deux autres mois, j'étais vraiment enceinte...

La psychologue qui s'est occupée de moi a été adorable... je n'ai jamais dit qui m'avait fait cela... toujours pas aujourd'hui, personne ne m'aurait cru de toutes façons... j'étais restée longtemps dans ce local à poubelle et mon oncle n'avait plus abusé de moi depuis que j'étais léthargique, comme s'il ne pouvait bander que si j'étais malheureuse... il m'avait juste fait du mal... donc aucun ADN exploitable... je suis retournée dans ma famille adoptive, me suis fait traitée de tous les noms à commencer par traînée et j'ai eu mon bébé... mon bébé qui a rallumé la lumière éteinte en moi...

A ce stade de mes pensées, je serre fort Émilie dans mes bras, elle se réveille et passe ses petits bras autour de mon cou... je ne regrette rien, j'ai enduré tout ça pour la meilleure des raisons, ma fille...

La secrétaire nous appelle enfin... ma fille a une bonne gastro, rien de grave... elle va déjà mieux... Je ravale mes larmes de soulagement, et promet de rester avec elle, ce soir encore... Le médecin est interpellé par ma pauvre mine, il sait notre histoire, lui... il me represcrit l'anxiolytique  qu'il sait bien que je ne prends pas, rajoute sur l'ordonnance des cachets au plantes qui me font du bien parce que, eux, je les prends et nous sortons. Émilie a faim, nous allons prendre un croissant, du jus de pomme et un café avant de retourner chez mes parents. Le timing est parfait, ils sont partis travailler... La journée se passe en câlin, chatouille et histoires à raconter...

Le soir quand ils rentrent, j'ai préparé le repas et n'en tire même pas un merci, Ma sœur adoptive Sofia, elle, semble heureuse de me voir... Quand arrive l'heure de dormir, je suis tellement au bout de moi que je m'écroule avec ma fille dans les bras dans un sommeil lourd comme l'enfer mais sans rêve ni cauchemars...

Je la garde encore la matinée et ne la dépose à l'école que pour l'après midi puisque je reprends à 14h, la maîtresse accepte le certificat médical en soufflant de mépris... je suis danseuse de cabaret donc une pute... et elle ne parle pas aux putes...

En tout cas, ma fille est heureuse de tout ce temps rare passé avec moi et moi aussi, alors je laisse cette digne personne à ses certitudes et repars travailler d'un pas léger.