Chapitre 14

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Je suis consternée...

Je suis en larmes, Roméo se tortille par terre, j'ai du lui remonter le sexe au niveau du nombril tellement j'ai tapé fort et je me suis enfuie, poursuivie par toutes les horreurs que mon oncle m'a fait subir!!

Je ne pense même pas à prévenir mes amis et me barre de cet endroit moisi!! je cours comme une folle, je veux rentrer chez moi, je veux être en paix, en boule sous ma couette, je ne veux plus jamais qu'un homme m'approche!!

- hey poupée, tu va où comme ça?

«Aucun homme, OK, et surtout pas un type patibulaire qui se touche la braguette en me regardant!!»

Je me fige, je sais ce qui va arriver, je dois me remettre à courir mais déjà, le type me prend le bras... je me débats, j'attrape mon téléphone pou rappeler le 911 vite!! Mais, il me frappe, je lâche le téléphone qui tombe par terre... personne ne viendra m'aider...

Je parviens à me dégager mais je me sauve dans une ruelle qui s'avère être une petite impasse... je tente de lui parler... il a peut être un cœur... bon,non... lui aussi, il semble que ses pulsions soient plus fortes... il se rapproche, je me sens mourir!

Les secondes sont des heures, il me touche... se bagarre avec mon chemisier... je ne sais pas quoi faire d'autre que pleurer et supplier... je ne lutte même plus... je ne dois être bonne qu'à ça... comment a dit mon amie...un garage à bite...

Soudain, un vrombissement fend l'air nocturne et interrompt les halètements du monstre qui s'affaire sur moi... sans en avoir, pour l'instant, terminé avec mon jeans... il s'envole, je me retrouve seule, je recule en rampant vers un coin sombre où je me roule en boule pour pleurer toutes les larmes de mon pauvre corps au bout de sa vie. J'entends une bagarre, les coups pleuvent, des cris de douleurs, des insultes... tout cela m'entraîne encore plus profondément dans la cage de mon oncle...

- casse toi, connard, ou j'appelle les flics.

Je sursaute du fond de ma transe, je reconnais cette voix, je sais qui vient de me sauver...

J'entends des pas qui se rapprochent, je me pelotonne encore plus... mon cerveau est perdu dans sa panique, mon oncle vient vers moi... il va me prendre par les cheveux et m'emmener dans la salle spéciale...

- Haylee, tout va bien... il est parti...

Cette voix rauque mal assurée... mon oncle disparaît.

- ça va aller...

Je sens un corps s'asseoir près de moi, sans me toucher. Je n'ose pas le regarder, j'ai peur de constater que c'est 'connard' qui est près de moi.

- c'est fini, Haylee... personne ne te fera du mal...

« si, toi...»

Il passe le bras autour de mes épaules en faisant doucement... j'ai l'impression qu'il a deviné mon traumatisme... Sa chaleur me fait du bien, ma tête trouve le creux de son épaule... mon cerveau revient à la réalité.

- viens, chuchote Benjamin, je te ramène chez toi...

Il m'aide à me lever, me garde contre lui jusqu'à sa moto. Il me tend un casque, je le mets comme une poupée obéissante.

Il me demande mon adresse avant de le répéter distinctement, je crois que son casque est muni d'un GPS, il se met au guidon et je m'assois derrière lui. Il démarre en douceur et prend le chemin de mon appartement en roulant doucement... du coup, je n'ai pas peur... enfin pas trop...

Il arrête sa moto en bas de chez moi. Je descend et lui tend le casque. Il ne retire pas le sien... je croise son regard, c'est 'connard'!! Je recule comme sous un coup... je n'en peux plus, je sanglote en reculant vers l'entrée de mon immeuble.

- Haylee!

Encore une nouvelle voix... mais ils sont combien dans son crane à lui?? Cette voix tremble, il y a des larmes contenues dedans... j'ai peur, peur parce que c'est forcement la voix du type qui a été torturé... je ne bouge plus et le regarde.

Il bouge; avance d'un pas, recule... revient vers la moto, me regarde... et d'un geste brusque, enlève son casque, le balance sur le guidon et avance vers moi. Je ne respire plus, j'ai bien trop de terreur en moi, son regard d'écorché vif est sur moi, plein de... de... je ne parviens pas à lire ce regard, il y a trop de douleur, trop de désespoir, trop de dégoût de soi et trop de bagarre... les quelques pas que j'ai mis entre nous, il les franchit vite... pour finir planter devant moi, qui tente de me protéger, mes bras autour de moi... Cela ne m'a jamais protégée chez mon oncle, cela ne le fera pas aujourd'hui, non plus...

- pardon... articule l'homme brisé qui se tient devant moi

- pardon de quoi?

'connard' tente un retour mais Benjamin ou qui que se soit qui se tienne devant moi, ne le laisse pas faire, je vois l'effort qu'il fait pour le repousser.

- pardon pour les bisous, les câlins et les petits déjeuners... articule t il.

- oh...

- je t'en supplie, pardonne moi, je ne voulais pas te faire de peine... ni de mal... ajoute t il dans un souffle en désignant du menton ma posture défensive... pardonne moi...

«Bien sur que je te pardonne...»

C'est trop pour moi, j'ai la tête qui tourne, je tremble comme une feuille, je n'arrive plus à prendre de l'air... je vais mourir ici, finalement terrassée par mon Syndrome Post Traumatique... je pense à Émilie en sentant mon cœur partir vers des sommets de battements...


SURVIVRE APRÈS MON ENLEVEMENT  Spin off M.A.P.L.V.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant