Chapitre 7 : Mise au point

15 2 0
                                    

~ Mercredi vingt-deux janvier • Commissariat de police • Dix-sept heures trente ~

Récapitulons. Les principaux motifs d'un meurtre sont la jalousie, la passion, l'argent, la folie, et bien sûr, la vengeance. À leur âge, la plupart ne doivent pas s'y intéresser, à part si il s'agit d'une affaire de famille. Malheureusement, les interrogatoires n'ont donné aucune information de ce genre. La jalousie ? Christophe et Mélodie venaient de familles aisées et étaient hautains et moqueurs. Beaucoup pouvaient être jaloux d'eux, et ils avaient fait assez de mauvais coups pour que toute la ville ait des raisons de les tuer.

Le tueur semble avoir un fanatisme pour les Roses. Il nous donne les noms des victimes quelques temps à l'avance, et on les découvre souvent en même temps que les cadavres. Il y a quelques heures, Lucie nous a apporté un texte. Recouvert de ses empreintes, évidemment, et rien d'autre. C'est la deuxième fois que ça arrive. Et si elle tuait ses camarades et s'amusait à venir nous donner leur identité ? Et si elle couvrait son frère ? Et si Édouard l'utilisait à son avantage ? Tout à l'heure, elle semblait vraiment étrange... J'aurais peut-être dû la retenir.

Marie regarda sa montre : elle lui parlerait demain. Au lycée, elle ne l'avait pas croisée et personne ne savait qui pourrait être la victime. Il y avait aussi cette histoire de drogues, mentionnée dans le texte qui avait coûté la vie à Christophe. Alberto avait contacté certaines de ses connaissances pour voir si il y avait un trafic dans le coin.

Marie replongea dans ses pensées et imagina des mobiles pour chacun : Amélie et Ambre, alliées et bien décidées à devenir les filles les plus populaires du lycée, Joshua et Erwin, ensemble ou séparément, qui élimineraient sauvagement leurs victimes en souvenir des problèmes que leur avaient causé ces élèves, Laura, qui vengeait sa meilleure amie perdue...

Mais quel serait le rapport avec Christophe ? Il a du, lui aussi contribuer au harcèlement. Décidément, les jeunes de nos jours ne sont pas tendres entre eux.

Soudain, un bruit sur son bureau la fit sursauter :

« Café ?

Marie releva la tête pour croiser le regard amusé de son collègue, qui venait de revenir.

— Désolé de t'avoir fait peur, mais ça fait quelques minutes que je suis rentré, et je n'allais pas rester là à te regarder pendant une éternité, bien que ça ne m'aurait pas dérangé mais... reprit Alberto.

— Merci. Dis moi, si tu es là, c'est que tu as trouvé quelque chose ?

Voyant qu'il ne répondait rien, elle continua :

— Tu ne serais pas venu juste pour me voir j'espère ?

— Bien sûr que non, qu'est-ce que tu crois ! Écoute moi bien, ce truc est énorme.

— Je suis tout ouïe.

— Tu te souviens de la mission sur laquelle nous avions été affectés il y a deux ans ?
Tu sais, un gros trafic, c'était la plus grosse affaire de l'année.

— Celle du gang qui œuvrait pour prendre le contrôle du département ? Oui...

— Et bien, il semblerait que les proches de ceux que nous avons arrêtés se soient réunis ici, dans cette ville, et que des élèves de ce lycée soient en lien avec eux.

— C'est pas possible ! Comment a-t-on pu les rater ? Encore !

— Je n'ai aucun nom, mais Christophe devait sûrement faire partie de ce groupe...

La Rose MauditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant