Maroc

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Ahmed: Bah...
Moi: ...
Ahmed: Ma famille m'envoie au Maroc pour 7 mois.

J'ai cru que mon cœur allait lâcher. Eh j'étais à bout, comme quand j'ai du souffler dans le trou de balle du mouton de l'Aïd mais en 10000000 de fois pire.

Ahmed: Début juillet je serai là okay?
Moi: Tu pars quand?
Ahmed: 3 janvier, 6 heures à Orly. Vraiment je suis obligé, y a des bails familiaux à régler.

J'osais pas lui poser la question.

Moi: T'es sûr qu'ils t'ont pas trouvé une meuf plutôt.

Il s'est figé. Il avait pas pensé à cette éventualité je crois.

Ahmed: Nan je pense pas, c'est pas leur genre. Ils m'ont toujours dit de bien choisir, c'est pas pour m'en imposer une. En plus ils savent que jamais j'accepterais ça.
Moi: Okay, on reste en contact, si tu mets plus de 2 heures à répondre pendant la journée je descends te goumer. Et change pas s'il te plaît 🥺

Il a ricané, puis il m'a promis qu'il changerait pas. En 20 jours il est devenu important pour moi, je veux qu'il le reste.

Pendant la semaine qu'il nous restait on se voyait tous les jours, on profitait un max, et à la veille de son départ j'étais tellement fatiguée que j'ai pas pu le voir, j'aurais rejoint Nelson Mandela sinon wsh. Il m'a dit qu'il comprenait, et qu'il reviendrait sain et sauf إن شاء الله.

Quand il était à l'aéroport je lui ai envoyé un message:
Moi: T'y es?
Ahmed: Ah tu dors pas toi? Ouais j'y suis, bientôt le moment.
Moi: Écoute bien les consignes deh, et envoie un message quand tu atterris إن شاء الله. Je vais faire des du3aa pour toi ❤️👉🏾👈🏾
Ahmed: Oui maman
Moi: Tchip
Ahmed: Je dois embarquer, va te rendormir blg
Moi: Prends soin de toi bg, bisous

Et il a mis un cœur sur mon message avec l'option iMessage. J'ai fait des du3aa comme promis pour lui et les siens, j'ai attendu Fajr, l'ai priée et me suis rendormie.

Au réveil j'avais un appel manque de Grosse tête, et je l'ai rappelé.

Ahmed: Allô?
Moi: Salam aleykum, ça va?
Ahmed: Wa aleykum salam, ça va al hamdulilah et toi?
Moi: Ça va. J'entends plein de bruit derrière c'est ta famille?
Ahmed: Ouais, toi-même tu sais, ils aiment trop crier, on dirait des mouches auditives

On a ricané parce que c'est moi qui fais des analogies entre les mouches et les bails chiants normalement.

Moi: Bah c'est bon je suis rassurée, je te laisse défaire tes valises, chou
Ahmed: J'ai la flemme wsh, mais vas-y t'as raison je vais le faire. On se capte plus tard le s
Moi: Haha ouais

J'ai raccroché et il m'a envoyé un message:
Ahmed: Ah ouais et ta voix on dirait encore plus celle d'une petite fille au téléphone hein
Moi: Parle mieux
Ahmed: Mdrrr on dirait t'as 8 ans frr c mignon 🥰
Moi: Hop bloqué
Ahmed: Mdrrr vas-y j'y vais vraiment cette fois

Et j'ai verrouillé mon téléphone. J'ai grave envie de lui faire un câlin là en vrai, il a l'air confortable.

En vrai, du 3 janvier au 1er juin on s'appelait et se parlait tout le temps, on essayait de s'appeler parce que les messages c'est trop facile, entendre la voix c'est mieux. Il me manquait de moins en moins au fil des mois, mais j'ai cru que j'allais vriller quand, le 1er juin, j'allais en cours et que je l'ai vu.

J'étais dans le bus et lui il marchait avec ses valises dans la direction opposée à celle du bus, qui roulait lentement, donc j'ai bien pu voir son visage. Là j'étais yomb de fou, le gars était censé avoir pris un billet retour pour le 3 juillet et je le vois un mois plus tôt par hasard? Pourquoi il m'a pas dit ou expliqué pourquoi il avait écourté son séjour? Ah j'avais le seum, je voulais même plus lui parler.

Mais je suis bête en fait. C'était sûrement une surprise qu'il voulait me faire 💁🏾‍♀️! J'y avais pas pensé plus tôt, quelle idiote.

Comme par hasard, 2 minutes plus tard je reçois un message de lui:

Ahmed: Ça va?
Moi: Ouais et toi? Tu fais quoi ajd?
Ahmed: Comme d'hab, passer du temps avec la miff. Tu vas en cours là c'est ça?
Moi: Ouais, je finis à 13h30 en plus 💆🏾‍♀️
Ahmed: Bien bien

Et j'ai plus répondu. Vous pensez qu'il va venir me chercher? En tout cas j'ai été en cours et je suis sortie stressée, pour moi il avait aucune raison de pas venir à moi. Quand je suis sortie...

Idylle femme noire homme maghrébin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant