Le Pacte de Sang [Grindeldore]

Chapitre 2

Le pacte de sang | Chapitre 2

Newt accourut dans la salle de classe, son frère sur les talons.

— Professeur Dumbledore ! Êtes-vous blessé ? Des élèves nous ont dit qu'ils avaient vu Grindelwald dans l'enceinte de l'école !

Les deux frangins s'approchèrent d'Albus qui restait silencieux, adossé contre son bureau au fond de la classe. En arrivant à ses côtés, essoufflés, les garçons se stoppèrent net, voyant le regard vide et l'expression fermée de leur ancien professeur contre les forces du mal.

— Professeur Dumbledore ? demanda Theseus.

Albus releva la tête avec lenteur.

— Il la pris, dit-il, je n'ai pas pu l'en empêcher, le pacte de sang. Tout est perdu.

Theseus et Newt se jetèrent un regard anxieux.

— Ce n'est pas de votre faute, tenta de dire Newt, Grindelwald est très puissant et, tant que le pacte n'est pas détruit, vous ne pouvez pas l'affronter...

Le jeune magizoologiste s'arrêta net en comprenant la faille dans ses propos. C'est son frère qui compléta à sa place.

— Mais comment a-t-il pu prendre le pacte s'il vous est impossible de vous affronter ? Il n'a pas pu vous le prendre de force !

Plus observateur que son frère, Newt remarqua alors marque violacée dans le cou d'Albus.

— Soit... soit... vous lui avez donné... soit vous ne lui avez pas opposé de résistance..., en conclut le Poufsouffle.

— C'est vrai, ce que dit mon frère ? demanda Theseus, se sentant trahi.

Albus hocha faiblement la tête.

— Que pouvais-je faire ? Nous étions encore plus proches que des frères...

— Il va vous falloir choisir un camp, Dumbledore, dit froidement l'Auror. Grindelwald est dangereux et si vous n'êtes pas avec nous, vous êtes contre nous. Il a tué Leta, bon sang ! L'oubliez-vous ?

Albus chercha du réconfort chez Newt, mais le visage de ce dernier s'était fermé. Il avait aimé Leta tout autant que son frère et ne pouvait donc pas venir en aide à Albus sur ce coup-là.

— J'ai essayé de le raisonner, dit le futur directeur de Poudlard, mais il n'est pas de ceux que l'on persuade.

— Je suis certain que ça vous arrangeait qu'il reprenne le pacte, ainsi vous aviez une bonne raison de ne pas devoir l'affronter, l'accusa Theseus, amer. Vous chercher à éviter cette fatalité, alors que tout le monde se bat autour de vous et que des gens meurent ! Trouvez un moyen de récupérer ce pacte ou de vaincre Grindelwald sans ça, car vous êtes le seul à pouvoir l'affronter !

En colère, Theseus tourna les talons et sortit de la salle de classe en claquant la porte. Albus fronça les sourcils et soupira.

— Ça n'aurait rien changé, dit Dumbledore, j'ai fait mes recherches... Il faut être deux pour détruire un pacte de sang, c'est une magie très puissante... et Gellert n'aurait jamais accepté.

Un pacte de sang unissant les deux mages les plus puissants de leur génération ne pouvait guère être détruit aussi facilement et sans l'accord des deux parties.

Newt resta encore quelques minutes avec le professeur. Il se racla la gorge.

— Mon frère est parfois aveugle sur certains détails qui ne m'échappent pas... vous devriez porter un foulard dans les jours qui viendront.

Albus toucha le creux de son cou par réflexe et se pinça les lèvres en devinant là où Newt voulait en venir.

— Je ne dirai rien, rajouta son ancien élève, mais mon frère a raison : vous allez devoir choisir un camp... et vite.

Newt avait été le premier à ne pas vouloir se mêler à ce conflit et à ne pas choisir de camp, mais avec les derniers événements et, surtout, avec la mort de Leta, il s'était rangé du côté de son frère et des opposants de Grindelwald sans hésitation. Il espérait que Dumbledore en ferait autant.