Chapitre 3

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Le pacte de sang | Chapitre 3

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Le pacte de sang | Chapitre 3

Newt venait de quitter sa salle de classe quand, en regardant par la fenêtre du couloir, Albus vit un impressionnant champ de force bleu, comme un bouclier, se dresser tout autour de l'école. Au pied de Poudlard, Grindelwald agitait sa baguette, permettant à la barrière de protection de prendre de plus en plus d'ampleur. Dumbledore comprit immédiatement ce que le sorcier projetait d'accomplir : le bouclier empêcherait quiconque d'entrer ou de sortir de l'établissement, les enfermant dans une prison dorée où les étudiants seraient néanmoins tenus à l'écart de tout conflit. Gellert n'avait pas en tête de provoquer la mort d'adolescents pour renverser le ministère de la magie. Albus était sans doute assez puissant pour sortir à l'extérieur de la barrière, voire de la détruire, mais il ne bougea pas. À quoi bon ? Il ne pouvait toujours pas affronter son grand rival... Sa priorité devait être la sécurité de ses étudiants, alors il laissa Grindelwald agir.

Queenie ouvrit discrètement la porte du bureau privé de Grindelwald. Cela faisait déjà depuis plusieurs heures que le sorcier s'y était enfermé et les autres sorciers commençaient à s'en inquiéter. Gellert avait toujours été mystérieux et secret, mais il avait à présent l'air troublé. Ils avaient décidé d'envoyer Queenie parce que sa douceur faisait d'elle la seule personne susceptible de pouvoir approcher le mage dans cet état.

— Grindelwald... ? demanda-t-elle avec hésitation après s'être raclé la gorge pour annoncer sa présence.

Gellert faisait les cent pas devant la grande fenêtre du château de Nurmengard. Il releva la tête en attendant la voix de la jeune femme.

— Que me vaut cette visite, belle Queenie ?

— Vous avez l'air... inquiet ou troublé. Les autres s'inquiètent de votre silence. La guerre est finie – nous l'avons remportée – ; ils attendent tous vos ordres.

Ils avaient, depuis peu, réussi à prendre le contrôle du ministère de la magie. Grindelwald touchait à son but. Ça n'avait pas été sans heurt, mais ça en valait le coup. Grâce à lui, les sorciers n'auraient plus à vivre cachés des humains. La cohabitation serait possible, les mariages légaux interespèces légaux et les guerres définitivement achevées. Il ne laisserait ni les Hommes ni les sorciers se lancer dans une autre bataille sanglante. Celle les ayant conduit au pouvoir serait la dernière. Ça n'avait pas été très difficile. Son mouvement avait des partisans aux quatre coins du monde et aucun autre sorcier ne possédait sa puissance. Prendre le ministère avait été un jeu d'enfant.

Grindelwald arrêta de marcher. Il prit une grande inspiration et riva son regard sur l'horizon, pensif.

— C'est un jour important. Il y a une personne à laquelle je pense, une personne pour qui l'issue de la guerre n'a pas dû être satisfaisante...

— Il y aura toujours des insatisfaits. Regardez plutôt ce que vous avez réussi à accomplir jusqu'à maintenant et tout ce que nous accomplirons de plus à présent.

Gellert secoua la tête.

— Là n'est pas la question. Je dois aller chercher cette personne aujourd'hui. C'est une promesse que je m'étais faite et à laquelle je ne peux me soustraire. Je la veux à mes côtés et, surtout, je dois pouvoir garder un œil sur elle. Cette personne est notre faille, Queenie, voilà pour quelle raison il est important, voire vital, que nous l'ayons ici que cela soit de gré ou de force. Mais ce n'est pas si simple... Elle n'acceptera pas facilement et je n'ai que peu de façons de parvenir à la contraindre... Ce ne sera pas une tâche aisée et je ne peux la confier à personne d'autre.

Avec discrétion, Grindelwald avait sorti son collier de sous son vêtement et ses doigts jouaient distraitement avec le pacte de sang qui pendait à la chaîne tandis qu'il réfléchissait. Queenie portait attention aux détails. Elle le remarqua et reconnut l'objet sans mal puisqu'il avait été au cœur de plusieurs conflits dans les derniers mois.

— Il s'agit de Dumbledore, c'est ça ? osa-t-elle demander avec une légère timidité.

Le mage regarda à nouveau l'horizon comme si son regard pouvait porter assez loin pour voir la grande tour de Poudlard au loin.

— Nous étions très proches autrefois. Nous partagions les mêmes idéaux. Je croyais qu'il se rangerait de notre côté, combattrait avec nous et renverserait le ministère pour changer les lois. La vie en a voulu autrement, mais je lui offrirai la possibilité de changer de camp.

Queenie se mordit la lèvre.

— Nous parlons de Dumbledore tout de même... Ses convictions sont aussi fortes que les vôtres. J'ignore si vous parviendrez à le faire changer d'avis.

— S'il y a une personne susceptible d'y arriver, je suis sans doute le seul à avoir une chance. Je lui rappellerai nos idéaux d'enfance. Albus n'a jamais voulu l'admettre à un autre que lui-même, mais il est irrésistiblement attiré par le pouvoir. C'est pour cette raison qu'il a refusé à plusieurs reprises des postes prestigieux au sein de l'école ou même au sein du ministère. Il est assez sage pour ne pas avoir confiance en sa capacité à contrôler ses propres démons, mais je lui ferai miroiter ce qu'il pourrait accomplir à mes côtés – tout ce qu'il a toujours eu le désir de voir changer – pour qu'il nous rejoigne.

— J'ai l'impression... dites-moi si je me trompe, mais... tout cela me fait penser à moi et Jacob. Je l'aimais tellement et j'étais si frustrée qu'il ne veuille pas m'épouser – alors que c'était pour me protéger – que j'ai fini par l'ensorceler pour qu'il accepte nos fiançailles. C'est drôle, non, ce que l'amour peur nous faire faire ?

Queenie eut un rire nerveux. Elle ne se sentait pas tout à fait à l'aise d'aborder ce genre de sujets avec Grindelwald, mais le sorcier le plus puissant de sa génération semblait avoir besoin de conseils et d'une oreille attentive. Elle pouvait le sentir. Son intelligence émotive avait toujours été plus développée que la moyenne.

— C'est pour cela qu'il est aussi dangereux et qu'il faut savoir s'en méfier. Je ne doute pas que vous soyez suffisamment intelligente pour ne pas vous laisser berner, Queenie, mais il vous faut être prudente.

Aimait-il Albus ? Dans leur jeunesse, sans doute ses sentiments avaient-ils été assez puissants pour parler d'amour. Aujourd'hui, il ne savait plus trop. Les ruines de ses sentiments du passé étaient demeurées intactes au fil des années. Il en avait eu la preuve la dernière fois qu'il était allé voir le sorcier pour lui reprendre le pacte de sang. Il avait à nouveau ressenti ce désir intense de posséder l'autre homme. Il ignorait si c'était par amour ou par ego, mais il ne supporterait pas qu'Albus en voit un autre. Il était flatteur de se savoir unique, irremplaçable, pendant plus de trente ans. Depuis tout ce temps, Dumbledore portait sa marque et le pacte les liait l'un à l'autre. Dans tous les cas, il avait toujours ce désir de possession au fond de son cœur. Albus devait être à lui. Grindelwald rebâtissait ce monde pour eux deux. Il s'agissait de leurs rêves après tout. À quoi bon faire tout cela si l'objet de ses désirs ne se tenait pas à ses côtés ? Il voulait montrer à Albus tout ce qu'il avait fait et tout ce qui était à venir.

Quand Grindelwald avait voulu la baguette de sureau, il l'avait obtenue. Quand il avait décidé de s'évader de prison, il y était parvenu. Et quand il avait décidé de renverser le ministère de la magie, il avait réussi à remporter victoire. Depuis toujours, Gellert était habitué à obtenir ce qu'il voulait. De gré ou de force, Albus ne lui filerait pas entre les doigts. Il le désirait et il l'aurait.

— Allez, souhaitez-moi bonne chance, Queenie.

En un claquement de doigt, Grindelwald transplana.

Le Pacte de Sang [Grindeldore]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant