Chapitre trois

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Je suis devant mon miroir depuis quelques minutes et je m'observe. Nu. Vulnérable.

Je sors de mon bain et ayant dans ma chambre un grand miroir fait en long dans le coin de la pièce, c'est fou le nombre de temps que je peux passer devant. Je me demande sans cesse si les gens voient ce que je vois. Si notre perception de la beauté est similaire? Quelles sont les différences reliées à ce que j'aime et les préférences des autres? Est-ce le sexe contraire à des similitudes ou nous pensons fondamentalement à l'opposer. Je sais que tous les goûts sont dans la nature, mais parfois j'aimerais pouvoir prendre une autre paire de yeux pour mieux observer ce qui m'entoure. Pour mieux m'observer, moi! Voir tous les racoins de mon corps qui y sont raccrochés. Chaque trait, chaque imperfection, chaque élément qui font de moi qui je suis.

Le regard rivé sur mon visage, je m'approche de la vitre en face de moi. Je me regarde droit dans les yeux et m'autocritique. À commencer par mes grands yeux bruns. Un brun très foncé qui tire presque sur le noir et munit de longs cils très fournis. J'ai toujours souhaité avoir la couleur de yeux de mes parents. Les deux ont deux belles teintes de vert qui rendent leur regard si unique et perçant lorsqu'on les regarde.

Je regarde par la suite mon nez. Qui, pour moi, est un peu trop voyant à mon goût, mais où plusieurs taches de rousseur y sont déposées continuant vers mes joues rosées. Une petite fossette à gauche de ma bouche s'y est délicatement déposée et elle s'accentue lorsque je souris. Grâce au rayon du soleil, je vois encore les petits coups de soleil qui ont donné à mon visage rond, un teint légèrement bronzé.

Ma main qui étire mes sourcils, je remarque que ma mère devra me les épiler bientôt. Quelques poils ont repoussé et j'aime lorsqu'ils sont bien définis.

En voulant tasser une mèche brune et bouclée qui était sur mon visage, je regarde mes cheveux. Je crois que c'est la partie que je préfère le plus sur tout mon corps au complet. Ils sont si longs. Si épais. Si frisés. Ils arrivent jusqu'à mon bas de dos et ils se bouclent naturellement. Je peux littéralement faire ce que je veux avec et je dirais qu'en ce moment, je les aime bien aplatis. En fait, toutes les filles de l'école font leurs cheveux de cette façon donc je fais pareil comme elles. Sans compter que je n'ai jamais réellement appris à maîtriser la technique pour les friser.

Je fixe alors ma bouche rouge pâle qui est définie par de bonnes lèvres bombées. Je ne peux m'empêcher de les toucher à l'aide de mon index. Elles sont douces et charnues. Je les mords délicatement pour teinter davantage leur couleur. Intrigantes!

Il m'arrive parfois d'imiter des mouvements, des gestes que je vois dans les films pour connaître la sensation que ça fait. Mon bas de ventre se serre et une petite décharge électrique descend jusqu'à mon entrejambe.

Je suis de plus en plus curieuse face aux comédies romantiques et l'aspect « contact physique des acteurs ». C'est comme si j'étais plus gênée qu'avant face à ses trucs. J'ai une multitude de questions sans réponses, mais celle qui me vient en tête la plus fréquemment, c'est de savoir quelle sensation ça fait d'avoir une bouche collée contre la tienne?

L'examen fini de mon visage, je focalise maintenant sur le plus gros changement: mon corps.

J'étudie lentement la symétrique qu'il a. Je découvre mes formes et effleure la douceur de ma peau du bout de mes doigts. Chaque contact me donne des frissons jusqu'à mes petits pieds froids. Je trouve étrange la réaction face à de simples caresses. Elles sont pour moi si naïves et futiles.

Ayant de bons gènes de famille, mes seins grossissent et atteignent une certaine rondeur, ce qui est douloureux parfois. Au même titre que mes fesses qui rentrent de moins en moins dans mes jeans que j'ai reçus cet été. Je dépose mes paumes de main sur mes seins et tentent de comprendre leurs astuces. Je frôle du bout de mes doigts mes mamelons. Ils se raidissent.
Un grain de beauté pousse sur mon sein droit et je n'avais jamais remarqué. Je trouve ça plutôt sexy.

J'effleure ensuite mon thorax et glisse ma main entre mes seins et la descends vers mon ventre. Je pince un peu ma peau et l'étire. Lorsque je la relâche, une rougeur s'y installe.
Je ne suis aucunement grosse et mon ventre est plat selon ma mère, mais lorsque je me regarde, je ne peux m'empêcher de souhaiter d'être plus petite et plus mince. Les femmes dans les films ont un corps à faire rêver et ce que je vois à l'écran n'est pas du tout identique au reflet que j'ai dans le miroir présentement.

Toujours devant mon miroir, je prends la décision avec audace de regarder mes parties génitales. C'est l'une des premières fois que je reluque autant cette région de mon anatomie. Je remarque que quelques coupures et cicatrices sont présentes dues au rasage. Même si je ne suis pas habile encore, j'aime que mon corps n'ait pas trop de poils.

Une petite voix dans ma tête se demande souvent si toutes les filles sont faites de la même façon ? Si je suis normal? Est-ce que les autres vont aimer qu'il voie?

Je frôle mes grandes lèvres et ensuite, touche mes petites lèvres. Je les déplace délicatement pour mieux voir ma fente vulvaire. J'y remarque tout ce que j'ai vu dans mon cours sur le corps humain et je suis rassurée. Je sens un désir immense et des idées qui se bousculent dans ma tête. Je passe mon doigt tout le long de la fente et écarte les jambes davantage. Je sens une chaleur immense m'envahir et je glisse nerveusement ma main de bas en haut. Lorsque je touche l'organe en haut de mes petites lèvres, je sens toutes ses nerveuses s'activer à cette simple pression. Mon corps devient si réactif en un claquement de doigts que sans même m'en rendre compte mes yeux se ferment instantanément. Je n'ai jamais éprouvé consciemment ce genre d'émotion auparavant. Ma tête bascule vers l'arrière et mon souffle s'intensifie. Ma bouche s'entrouvre pour laisser place à l'air d'entrer et de sortir naturellement. Mon doigt bouge, se déplace et cherche à augmenter cette sensation inexplicable. Je ne comprends plus rien et je ne peux m'empêcher d'arrêter. C'est trop bon!

J'ouvre les yeux d'un coup et regarde mon reflet dans le miroir. Je rougis, tout en sueur et mal à l'aise, j'arrête!

Jeunes longtempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant