Chapitre neuf

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Je suis sur le point de tomber dans les pommes dans la salle d'attente. J'ai chaud. J'ai mal. Ma gorge brûle. Une douleur jamais ressentie auparavant. Ma tête crie alors que mon corps s'affaiblit.

Autant que ma mère reste calme, je sais qu'elle souffre de me voir ainsi. Ça fait 5 heures que nous sommes assises et cela fait bientôt 24 heures que je suis dans cet état de détresse constante. Je n'en peux plus.

Ma tête est couchée sur l'épaule de ma mère. Mes yeux se ferment tranquillement. Je sens mon battement de cœur qui ralentit et mon esprit qui s'assombrit.

Je me réveille et ma mère crie mon nom. Je touche le sol glacial d'une main. La porte coulissante de l'hôpital s'ouvre et je vois embrouiller cette neige tombée. Nous venons tout juste de finir le jour de l'an et j'ai souhaité une merveilleuse année. Malheureusement, elle commence drastiquement et de manière peu joyeuse.

Une infirmière vient me voir. Elle prend ma température ainsi que mon pouls à même le sol.

- OK ! Qu'on apporte une civière maintenant.

Deux de ses collègues courent chercher ce qu'elle demande. Ma mère laisse échapper quelques larmes au même moment. Sa main dans la mienne, elle panique intérieurement et je le sais. Moi aussi d'ailleurs.

Les infirmières me transportent dans une chambre au deuxième étage. Ils me passent plusieurs tests que je remarque à peine. Une aiguille dans un bras, le soluté dans l'autre. En deux minutes, je suis branchée sur plusieurs machines en même temps.

Le médecin entre dans la pièce. Un homme bâti, la peau foncée, les cheveux bruns, très calmes, se présentent à ma mère. Il valide évidemment toutes les informations sur mon état de santé que les spécialistes ont écrit dans mon dossier. Ne voyant rien à l'œil nu, il propose que je passe dans une machine, un scan, pour mieux voir.

- Stéphanie !

D'un œil, je vois légèrement mon père arrivé.

- Madame ! Monsieur ! Tout va bien aller. Nous allons faire les tests nécessaires et nous allons revenir avec votre fille dès que possible. Nous vous tiendrons au courant des développements.

Je me sens lâcher la main de mes deux parents. Allongée, semi-consciente, je ne vois que la lumière des néons blancs au plafond. J'entends les grincements du lit qui se déplace et plus nous arrivons vers la pièce des radiographies, plus je grelotte. Il fait si froid.

Malgré les couvertes chaudes qu'on m'a données lorsqu'on m'a couché, elles ne sont plus suffisantes. J'ai la chair de poule. Mes jambes me piquent et je sens mes dents claquées ensemble. Même si mes yeux sont fermés et que je ne suis définitivement pas dehors, je me pose la question.

- Audrey! Reste avec nous. Nous sommes toujours là. Reste avec nous.

Le bruit du lit s'accentue comme s'ils couraient dans les corridors et à la force d'écouter les couinements, qui me paraissent une éternité, je deviens insensible et hypnotisé à la fois.

Je me sens légère. Comme si je flottais dans l'air de l'hôpital. Sur un nuage blanc tout gelé, mais confortable.

Et plus rien.


Je suis confuse. Ma vision est brouillée et j'ai un mal de tête atroce. Mon mal de ventre semble avoir disparu et j'en suis soulagé. Je me soulève un peu et mes yeux s'écarquillent. Je bouge mes pieds et réalise que je suis seulement en petite culotte sous les couvertures. Je croise mes jambes et les tiens bien serrés.

- Où je suis ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je pose ces questions à voix haute sans même m'en rendre compte. Alors que mes deux parents dormaient de chaque côté de mon lit, ils se réveillent. Ils ont l'air épuisés et ça m'attriste de leur faire vivre ça.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 18, 2023 ⏰

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