Si près de toi

-VI- Pièges miroirs

PDV Ciel :

Je n'en croyais pas mes yeux.
C'était lui. Depuis le début.

Il s'avança vers moi en lançant :

- Que je suis content de te revoir ! Comment vas-tu depuis tout ce temps ?

Un faux sourire aux lèvres, il voulu me prendre dans ses bras. Je me reculai brusquement, tandis que Sebastian fit un pas en avant sans le quitter des yeux.
Son geste me rassurant un peu.

Aloïs fit mine de s'indigner :

- Et bien quoi Ciel, tu ne salues pas ton vieil ami ? Je t'ai manqué, avoue-le.

- Ne me touche pas, Aloïs.

- Oh voyons, Ciel. Ne sois pas si distant avec moi.

- Pourquoi cette mascarade ?

Il joua la déception :

- Cela me peine que tu considères mes petites attention à ton égard comme une mascarade tu sais... Murmura-t-il.

- Des petites attentions ? Tu as utilisé mon entreprise, le nom de ma famille, pour droguer des milliers de gens !

- Pas trop mal hein ? Moi-même j'ai été surpris par un tel succès. Tu es connu jusqu'en France, tu sais. Déjà avant tout ça, des millions d'enfants s'arrachaient tes friandises. Mais avec ma petite entreprise, le monde entier connaîtra ton nom. Je t'ai fait une sacrée pub, finalement. Tu devrais me remercier...

- Arrête de te payer ma tête, tu veux ? La vérité c'est que tu m'as tendu un piège, et que je suis gentillement tombé dedans. Maintenant que tu as réussi ton petit coup, tu n'en peux plus, tu débordes de fierté comme une poubelle qu'on aurait oublié de vider.

Sébastian lâcha un petit rire amusé tandis que le sourire faussement amical d'Aloïs disparaissait.

- Hum... Tu as raison, je t'ai tendu un piège. La vérité c'est que je voulais t'attirer pour te tuer, je trouvais ça plus divertissant qu'une simple visite à ton manoir. Tiens, en parlant de ton manoir... As-tu apprécié mon petit cadeau ? En réalité, c'est Claude qui a joué les messagers, tu t'en doutes. Mais j'espère quand-même que ce petit feu de joie t'aura... Réchauffé le coeur...

Mon estomac se serra instantanément.

C'était lui.
Bien-sûr que c'était lui.
C'était tellement logique... Et je n'y avait pourtant pas pensé depuis qu'il se tenait devant moi.

Le souvenir glacial de ce brasier refit surface devant mes yeux comme une gifle sur ma joue, et mes jambes commencèrent à se dérober lentement.

- Ciel ?! s'inquiéta Sebastian

À ces mots, je senti mon majordome, jusqu'à maintenant en retrait derrière moi, me saisir fermement aux bras, comme pour me garder auprés de lui. Le contact de ses mains chaudes me détendit un peu, mais je ne pouvais toujours rien articuler.

Amusé, Aloïs me lanca :

- Comment, on tremblotte déjà ? Voyons, ressaisis-toi mon ami, je m'attendais à mieux de la part du grand Ciel Phantomhive, dont on m'a maintes fois rapporté la froideur et la maîtrise. La froideur y est, mais pour la maîtrise, on repassera...