-VIII- Accroche-toi à moi

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PDV Sébastian :

J'entrai dans la pièce en courant et mon regard se posa instantanément sur eux.
Tout se dévoila à moi au ralenti.

Aloïs, penché en avant par terre, le torse dénudé et une lueur malsaine dans les yeux. Un léger filet de bave dégoulinait de ses lèvres déformées par la folie, et sa main était plaquée sur la bouche de quelqu'un au sol.
Mes yeux descendirent pour s'arrêter sur ce quelqu'un.

Ciel.

Il était allongé sur le dos, coincé par des épées plantées dans le tissus des vêtements de ses 4 membres, et écrasé par le poids d'Aloïs allongé sur lui. Sa bouche était recouverte de la main de ce dernier, à tel point que sa tête était plaquée au sol et qu'il avait l'air d'avoir du mal à respirer. Les doigts crochus d'Aloïs s'enfonçaient dans sa peau blanche immaculée. Sa tête était tournée dans ma direction mais ses yeux étaient fermés, plissés de honte et de douleur. Probablement de peur également.

Aloïs était affairé à se frotter lubriquement à lui, par de lents mouvements qui ne laissaient place à aucun doute concernant ses intentions.

Ciel avait même cessé de lutter et ne semblait plus rien tenter de dire non plus, ses yeux toujours fermés et sa tête plaquée contre le carrelage froid de la salle de bal.

Le spectacle me coupa les jambes et je n'arrivai pas à faire un seul pas.

Mais cela ne dura qu'une seconde avant que la rage me réveille.

Pas le temps d'aller jusqu'à eux, quand bien même je ferai au plus vite. Je ne tolèrerai pas une seconde de plus de cette torture autant pour mon maître que pour moi.

En un battement de cil, je dégainai un couteau d'argenterie de la poche intérieure de mon veston qu'il me restait du combat avec Claude, et le lançai avec précision en direction de la jugulaire d'Aloïs.

Dans le mille.

L'avorton se figea, puis du sang se mit à couler de sa profonde plaie. En fait mon couteau avait traversé sa gorge de part en part. Ce n'était pas exactement l'objectif, mais je suppose que mon état émotionnel m'aura donné plus de force que prévu.

Des grosse gouttes de sang se mirent à ruisseler dans le cou d'Aloïs, puis sur le visage de mon maître.
La couleur écarlate contrastait avec la pureté de sa peau.

Ciel ouvrit les yeux, probablement surpris que sa torture prenne si rapidement fin, puis en constata la raison avec effroi.

Pardon Ciel. J'espère que tu ne seras pas trop écœuré de ce spectacle après ce que tu viens d'endurer.

Aloïs prononça quelques mots, la voix rauque et le souffle court :

- Si... si seulement tu réalisais... la chance... la chance que tu as eue...

Du sang coulait de ses lèvres pendant qu'il luttait pour respirer, puis son souffle se fit sifflant, et enfin ses muscles cédèrent et il tomba au sol, sur le torse de Ciel.

~

PDV Ciel :

Ça y est.

Il est mort.

Je n'entends plus son souffle crissant, ni même les battements de son cœur contre ma peau.

Je ne savais pas quoi en penser pour l'instant, son sang chaud ruisselant encore sur mes joues.

Puis Sébastian apparu en une seconde, fit valser le corps de mon agresseur et retira les 4 épés plantées dans mes vêtements quasi simultanément.

Si près de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant