Si près de toi

-IX- J'en ai besoin

PDV Sébastian :

Cela faisait maintenant bien une heure que nous avions commencé notre voyage dans les nuages.

L'élu de mon coeur, au début émerveillé par la vue, par la vitesse ou tout simplement par le fait que son majordome puisse se faire pousser des ailes dans le dos, s'était finalement endormi depuis un moment déjà.
Je jetai un rapide coup d'œil dans sa direction pour l'admirer, si paisible, si innocent et doré par la lumière du soleil couchant.
J'eu un pincement au cœur en repensant aux évènements de cet après-midi : il avait vécu tant de choses horribles qu'il n'avait pas supporté de rester éveillé plus longtemps.
D'ailleurs, lorsque je l'avais senti somnoler entre mes ailes, je fis mon vol plus régulier, plus doux, afin qu'il puisse bénéficier d'un repos bien mérité.
Je n'avais pas ralenti pour autant, et d'ailleurs nous arrivions déjà à destination.

Je me posais avec la plus grande douceur dans les graviers de la cour du manoir, faisant passer Ciel de mon dos à mes bras.
Alors que je traversais le hall du manoir et malgré toutes mes précautions pour être délicat, mon jeune amant ouvrit lentement les yeux et murmura d'une voix endormie :

- On est arrivés ?...

- Oui ça y est. On est à la maison.

Il laissa échapper un bâillement avant de demander :

- Laisse-moi me dégourdir un peu les jambes s'il te plaît.

Je le posai au sol, non sans m'assurer qu'il tenait bien debout, avant de lui demander :

- Tu te sens bien ? Tu as besoin de quelque-chose ?

- Oui ne t'inquiète pas. Je vais bien. Cela dit, je ne dirai pas non à une tasse de thé.

- Tout de suite !

Je m'élançais dans la cuisine pour lui préparer à la fois le plus rapide mais aussi le meilleur thé du monde. Il en avait besoin. Je me lançai aussi dans la préparation de pancakes bien chauds, que je disposai dans une petite assiette.
Rien de tel pour réconforter quelqu'un d'une "longue journée".
Une fois la cuisine terminée je courai dans les couloirs pour apporter au plus vite ce qui redonnerai le sourire à Ciel.
Du moins je l'espérais...
À mon entrée dans la salle à manger, je ne trouvai personne. J'entendis alors une petite voix dans la pièce d'à côté :

- Dans le petit salon, Sebastian !

J'accourai alors dans la petite pièce meublée d'une cheminée, de deux fauteuils, d'une petite table et de quelques tableaux aux murs.
Je servai immédiatement mon jeune maître :

- Du Earl Grey ainsi que des pancakes au sirop d'érable. Je me suis dit que tu n'avais pas forcément envie de quelque chose d'exotique pour une fois...

Il me sourit avant de prendre sa tasse et son assiette :

- Tu as raison. C'est parfait, merci beaucoup...

Je ne pû m'empêcher de déposer un léger baiser sur son front avant de m'asseoir à ses côtés sur l'autre fauteuil. Il rougît légèrement avant boire une gorgée de son thé, puis de croquer dans un pancake.
Il ouvrit les yeux et me regarda avec un drôle d'air :

- C'est... c'est excellent, Sebastian. Félicitations.

- Il n'y a pas de quoi, my Lord.

- Mais... il y a comme un arrière goût... que je ne connais pas... dit-il, les sourcils froncés, tournant la patisserie dans sa bouche. Qu'est-ce que c'est ?

- Oh, je crois que c'est le rhum que tu sens. J'en ai ajouté un peu, j'i pensé que cela relèverai le goût du sirop d'érable. Tu n'avais jamais goûté ? Dis moi si cela ne te plaît pas...