20- Hanji Zoé:

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Les jours s'égrenaient au fur et à mesure des combats, des simulations avec l'équipement tridimensionnel et de mes entraînements avec le caporal. Ces derniers ne me satisfaisaient pas outre mesure puisque le caporal me laissait frapper incessamment dans des sac de sable. Depuis notre combat le premier jour, le caporal ne s'est plus mesuré à moi et m'avait simplement sorti la même rengaine:

-Tu dois te perfectionner avant de te mesurer une nouvelle fois à moi. Je ne veux pas perdre ne serai-ce qu'une once d'énergie à me battre contre toi.

C'est alors que j'ai continué à courir en faisant des tours de salle, et à m'écorcher les poings à force de frapper contre les sacs pendant que le caporal remplissait des papiers soit disant important tout en sirotant son thé sans me prêter la moindre attention. Nos échanges déjà glaciaux au début se sont empirés en partie à cause de ma frustration à faire des choses aussi insignifiantes que ceci, sans évoluer mais surtout à cause de l'expédition. En effet la rumeur s'était avérée vraie. Nous allions bel et bien tenter de reprendre le district de Shiganshina. Depuis deux semaines le camps est en pleine effervescence. Des soldats s'affairent partout pour finaliser les préparatifs. Les techniciens sont débordés devant la horde de soldat souhaitant faire des révisions sur leurs équipement. Des équipements d'entraînement nous ont été donnés pour ne pas endommager ceux que nous porterons pendant l'expédition. L'ambiance n'est pas vraiment au beau fixe ces derniers jours. Plus la date fatidique approche, plus l'humeur s'assombrit, chacun se demandant s'il perdra la vie pendant cette mission. Le major Erwin ne sort que rarement de son bureau trop occupé à peaufiner les derniers détails de l'expédition. Hanji ne cesse d'exploiter Eren en lui faisant faire des expérience car c'est de lui que dépend le succès de l'expédition. Le caporal fidèle à lui même est d'une humeur exécrable. Les entraînements avec lui sont un véritable supplice. Il n'arrête pas de hurler des insultes pendant les séances d'entraînement avec mes camarades et lors de nos séances tous les deux c'est encore pire. Je paie donc le prix de ses crises de nerfs à grand renfort d'insultes ou bien souvent de son silence pesant et de son désintérêt total envers ma personne.

Voilà plus d'une heure que je m'acharne sur ce pauvre sac de sable et je commence sérieusement à m'impatienter. Je jette un coup d'œil en direction du caporal et constate avec exaspération qu'il est toujours plongé dans sa paperasse la mine concentrée. La colère monte en moi. A quoi cela sert-il de m'entraîner avec lui si c'est pour faire ce genre d'exercice? Autant le faire moi même, seule je serai d'autant plus efficace. Ces pensées tourbillonnant dans ma tête je frappe de plus en  plus fort pour évacuer ma frustration, puis, n'y tenant plus, je me dirige d'un pas furibond vers le caporal. Je pose brusquement mes mains sur la table ce qui provoque un bruit sourd et puissant soulevant quelques feuilles au passage. Le caporal ne bronche pas une seule seconde comme s'il ne s'était même pas rendu compte de ma présence. Je dis d'une voix pleine de colère:

- Pourquoi ne m'entraînez vous pas?

Il se stoppe dans son écriture et pose son regard glacial sur moi.

- Je t'entraîne.

- Bien-sûr que non. Vous êtes ici à remplir des fichus papiers sans accorder la moindre importance à l'entraînement. Vous me donnez pour seule consigne de frapper dans des sacs. Ce n'est pas très constructif et ça va faire deux semaine que je suis à faire ça. Vous comprendrez donc mon agacement face à ce manque d'activité.

- Oses tu me dire Ackerman que mon enseignement ne t'est d'aucune utilité. Me défie-t-il d'un air impassible.

- Absolument. Je ne suis pas venue ici pour me contenter de ça. Ce genre d'exercice je suis totalement disposée à le faire lorsque je m'entraîne seule. Répondis-je du tac au tac.

La princesse du bataillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant