22- Fol espoir :

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Le vent fait virevolter mes cheveux et mon écharpe est soudainement secouée. Je met une mains sur l'étoffe et la rapproche de mon visage avant d'en humer l'odeur. Puis, une fois en haut nous regardons ce qui était autrefois un district. A la place d'une ville débordante d'activité d'où il émane diverses effluves de nourritures et d'épices, ainsi que des enfants slalomant entre les passants en jouant au ballon, se trouve une immense étendue de ruines. Les anciennes maisons ne tiennent pour la plupart que par miracle et d'autres se cantonnent à de vulgaires amas de pierres. Un moulin au loin se dresse solitaire, ses pales totalement déchiquetées s'agitent mollement au gré du vent dans un sinistre présage de désolation. Nous apercevons quelques silhouettes à l'horizon errant entre les vestiges de la ville fantôme tel des envoyés de la mort prêts à nous cueillir. J'inspire un grand coups et patiente le temps que le caporal nous donne l'ordre d'intervenir. Ce dernier semble en grande discussion avec le major Erwin. Tous deux échangent ensuite une poignée de main et s'élancent de leurs côtés, l'un pour superviser les opérations, l'autre pour nous entraîner à sa suite dans la ville. Nous nous déployons tous silencieusement jaugeant avec prudence la stabilité des constructions. Il serait en effet fort contraignant que l'un de nous ne se blesse par accident à cause d'un toit fragilisé par les intempréries. Mais le calme fut de courte durée puisque les titans devant nous semblent s'être rendus compte de la présence de proies à dévorer. Notre escouade se divise alors en petit groupe afin de couvrir un maximum de terrain sans être pénalisé par une trop grande infériorité numérique pour autant. Je tranche la nuque d'un titan passant à côté de moi et fond aussitôt sur un deuxième tentant d' happer l'une de mes camarades. Elle me remercie et nous nous retournons de concert pour jauger la situation. Voyant que mes camarades ont dégagés la zone, j'avance pour faire face à d'autres titans. Leurs nombre est déjà plus conséquent. Une seule erreur et c'est la fin. Je me rends compte alors que mon équipe est redoutable. Ils enchaînent les titans sans faiblir se dépêtrant aisément d'une situation épineuse. Bientôt le sol est recouvert de corps humanoïdes fumants. Cela ne semble pourtant pas décourager une seule seconde les autres titans qui marchent sur leurs congénères à la recherche de leurs proies. Je fauche encore deux titans puis me pose sur un toit avant de lancer un fumigène vert montrant que nous avons réussi à faire une percée dans les lignes ennemies et que la situation est sous contrôle. L'escouade d'Eren peut ainsi avancer vers nous jusqu'au rocher qui n'est plus très loin. Je jette un coup d'œil vers les murailles et aperçois plusieurs silhouettes dévaler le mur et se diriger vers nous. Je souris, détaches mes lames qui sont usées et les change rapidement. Je serre la poignée de mes épées et m'élance à nouveau dans la mêlée. Je tranche toute chair à ma porté la rage au ventre. L'humanité n'a cessé d'enchaîner les échecs nous faisant reculer de plus en plus vers la dernière muraille. Aujourd'hui il est temps de connaitre enfin la victoire. Avec Eren l'espoir est revenu dans les rangs mais il est encore bien fragile. Un autre échec et il n'y aura plus rien. Je m'arrête à nouveau après avoir tranché cinq titans pour changer mes lames. J'aperçois sur ma gauche l'escouade d'Eren à quelques mètres de là. Ils sont rapides et efficaces. Voyant que le succès est à porté de main je m'élance dans une ruelle pour continuer de massacrer ces monstres. Soudain j'entends un hurlement de douleur non loin. Je me précipite vers la source du bruit et aperçois un jeune homme de mon escouade dans la bouche d'un  déviant. Ces titans là sont redoutables. Leurs trajectoire ainsi que leurs actions sont aléatoires. Ce sont les titans qui causent le plus de dégâts dans nos rangs. Je reste un instant figée devant ce terrible spectacle. Le soldat me jette un regard plein de souffrance et de détresse puis le titan referme sa mâchoire sur le corps du malheureux qui est sectionné net. La moitié de son corps se détache avant de retomber au sol dans un craquement sinistre pendant qu'une fine pluie de sang mouille le sol. Je serre les dents révoltée. Encore des hommes qui ne rentrerons pas à la base se soir vivant. Je m'élance dans un cri de rage et fonce droit sur le déviant. Ce dernier me jette un coup d'œil l'air hagard et tend sa monstrueuse mains dans ma direction. J'y plante mes grappins et cours sur son bras. Je m'élance dans les airs et m'apprête à lui sectionner la nuque lorsque quelque chose me percute violemment et m'envoie valser sur un toit. Je percute durement le haut d'une cheminée et secoue la tête totalement sonnée.

La princesse du bataillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant