Kahoni [Vkook]

6

 La caresse dorée du soleil vint faire papillonner ses yeux, le tirant doucement des limbes brumeuses du sommeil. Taehyung remua, légèrement, découvrant la délicatesse d'un tissu. Sa tête l'élança vivement quelques secondes avant que la douleur s'estompe en partie jusqu'à rester une simple ombre en continue qui n'était plus que désagréable.

Il se redressa en grimaçant, déliant ses muscles endormis, mais il dut rapidement s'apercevoir que ce sur quoi il était installé n'était absolument pas stable. Tant qu'il se retrouva par terre, lui arrachant un grognement de douleur.

Il chercha à se mettre debout, mais ses membres semblaient encore bien cotonneux, ils tremblaient légèrement sous l'effort pourtant si habituel. Il finit toutefois par se tenir droit, assénant un regard plein de reproches au hamac, avant de se retourner, et que ses yeux améthystes ne tombent sur un petit être.

Une petite fille pour être plus exacte. De quatre ou cinq ans, pas plus. Avec une jolie touffe de bouclettes blondes, de grands yeux très intenses et curieux tout aussi mauves que les siens, et un sourire innocent et sincère, que complimentait parfaitement la jolie robe d'un vert très doux et printanier. Elle le fixait, le dévisageant sans gène. Les mains croisées dans le dos, plantée sur ses deux petits pieds nus, elle se balançait de droite à gauche sans interruption, faisant sautiller ses mèches de miel de manière presque imperceptible.

Et plongé dans les orbes prune, un drôle de sentiment très doux l'envahit.

« Salut, fit sa petite voix fluette rompant le silence.

– Euh... Bonjour.

– Tu vas mieux ?

– Je- J'ai encore un peu mal à la tête, mais, oui, ça va, assura-t-il avant de froncer légèrement les sourcils. Pourquoi cette question ?

– Tu n'allais pas très bien hier lorsque je t'ai trouvé dans le sable.

– Dans le sable... ?

– Oui. J'étais sortie chercher Néra quand la tempête s'est calmée et qu'il ne faisait plus que pleuvoir. J'étais inquiète, tu comprends, commença-t-elle à expliquer le plus sérieusement du monde. En me réveillant le matin le vent soufflait terriblement fort encore, et papa a dit qu'il y avait eu une grosse tempête dans la nuit. Alors au début j'étais très contente, parce que je me suis dit que c'était peut-être que maman allait être de retour. Y a toujours une tempête avant que maman rentre. Et là, j'ai réalisé que Néra n'était pas rentrée hier soir, alors, j'ai eu peur que le vent l'ai emportée. C'est ma grande amie... Donc je suis sortie la chercher. Elle aime beaucoup traîner sur la plage entre les rochers avec moi, alors je me suis dit que je pouvais commencer à chercher là-bas, et puis, à un moment, je t'ai vu. Une vague t'a déposé sur le sable, et tu es resté là, allongé. Tu ne bougeais pas, alors même que les vagues montaient jusqu'à te chatouiller les jambes. Et tes vêtements étaient tout trempés. Je me suis approchée et je t'ai appelé mais tu ne répondais pas. Ta peau était toute froide et tu avais quelques blessures, alors j'ai couru très vite pour chercher papa. Je lui ai montré où tu étais, et très vite il t'a fait cracher tout plein d'eau. Tu ouvrais grand les yeux et tu as fini par te traîner légèrement sur le sable, en cherchant toujours ton souffle une fois que toute l'eau était partie. Et puis, ta tête est retombée par terre alors que tu ne bougeais presque plus à nouveau. Tu as dit quelque chose que je n'ai pas compris parce que j'étais restée un peu plus loin, et tes yeux se sont refermés. Tu ne te souviens pas ?

– Pas... vraiment. » avoua-t-il en secouant négativement la tête.

Il se rappelait bien d'avoir presque craché ses poumons et d'un visage flou penché au-dessus de lui, mais c'était tout.