Décembre 1939 :
Quatre mois étaient passés et Archie ne cessait de penser à Robbie, à ce qui pourrait lui arriver tous les jours, de meilleur comme de pire, même si cela lui crevait le cœur. Par ailleurs, il ne faisait que dormir et passait tout son temps dans sa chambre, au grand désespoir de Bonnie, la nouvelle gouvernante attitrée de la famille, qui n'avait de cesse d'essayer de le forcer à sortir. Mais la pauvre avait rapidement abandonné, voyant que cela rendait le pauvre jeune homme encore plus malade qu'il ne l'était.
Ses sœurs, ainsi que sa mère, elles aussi, étaient très inquiètes pour lui. Elles souhaitaient l'aider mais leur impuissance ne faisait qu'accroître face au chagrin de ce dernier.
Isabelle Lilis avait tenté maintes et maintes fois de résonner son fils pour qu'il reprenne ses études mais, avec son silence qui en disait long, elle comprit rapidement que cela ne servait à rien. Elle avait aussi essayé avec son mari, mais ce dernier, très étriqué, refusait catégoriquement tout sujet concernant Robbie. Il répétait sans cesse, accompagné d'un rire amer " C'est trop tard maintenant, il est parti et il est très bien là bas ! Plus qu'à espérer qu'il survive."
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23 décembre 1939 :
Le veille du réveillon de Noël, entre neige et vent glacial s'abattant sur le pays , Archie, levé à l'aube, était sorti seul, n'ayant prévenu personne de sa famille, pas même Madeline en qui il avait une confiance aveugle et certainement pas son père.
Il s'était rendu en ville où lorqu'il fut arrivé, il put constater que des soldats étaient présents dans les rues, les cafés, les diverses boutiques ou tout simplement chez eux, pour fêter Noël avec leur famille.
Ceux qui étaient dans les rues, cigarettes à la main ou au coin des lèvres, espérant sans doute que cette petite dose de bonheur quotidienne les réchauffe, se tenaient presque tous devant un immeuble, ne portant aucune indication précise, haut de trois étages et éclairés de mille et une lumières. Mais le jeune homme comprit qu'il s'agissait là sans doute, du local réservé à l'armée. En s'approchant davantage, il vit un papier indiquant ce qu'il cherchait. Il se dirigea donc à l'intérieur.
La chaleur du lieu ainsi que tous les regards tournés subitement vers lui, le réchauffèrent, bien que cela aurait pu être possible sans une trentaine d'yeux sur lui.
Un petit bureau, dont une forte luminosité émanait du dessous de la porte, dont la peinture commençait à s'écailler, l'amena à frapper. Une voix grave, sans doute d'un homme approchant la soixantaine, lui répondit positivement.
Archie entra et, constata qu'il avait raison. Un homme, sexagénaire, chauve, les yeux fins et perçants, le visage fatigué et ridé, se présenta à lui :
- Bonjour mon garçon. Je suis le commandant Jones ! Que puis-je faire pour toi ?
D'abord intimidé, bien que son interlocuteur semblait être quelqu'un d'aimable, le jeune homme lui expliqua sa requête, sans une once d'hésitation. Le vieil homme accepta et l'invita donc à s'asseoir afin de finaliser sa demande.
Après quelques questions des plus banales, le commandant, comme se rendant compte de quelque chose d'étrange, lui demanda subitement :
- Lilis ? Comme le médecin Jack Lilis ?
Archie semblait quelque peu agacé de cette remarque. L'assimiler à ce qui était auparavant son père, l'irritait beaucoup :
- Lui même.
- Hum...
Il avait prononcé ce "hum" comme si, cette fois ci, cette chose dont il venait de se rendre compte précédemment, s'était avérée vraie. À quoi pensait-il ?
Il écrivit soudainement un mot dans une des cases de la fiche du jeune homme, sans que ce dernier ne puisse voir de quoi il s'agissait. Cela aussi était frustrant, surtout quand il vit que la case, dont la taille de police était plus épaisse que l'écriture du commandant, donc un peu plus visible, était la case : "orientation sexuelle".
Archie avait un doute sur cet étrange mot. Et si c'était cela ? Ce nom sonnant comme la pire des atrocité du monde. Cette insulte que subissent deux hommes s'aimant comme un simple homme s'amourache d'une femme et vice et versa. Qu'allaient penser de lui les autres d'ici peu ? Allaient-ils être traité comme un fou ? Allait-il être humilié ? ou frappé ?
Il fut brutalement sorti de ses pensées par la voix du commandant lui annonçant avec une vive poignée de main :
- Bienvenue dans l'armée anglaise mon garçon !
La première pensée d'Archie fut alors : Attends-moi, j'arrive Robbie !
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𝑫𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒎𝒐𝒏 𝒆̂𝒕𝒓𝒆 𝒋𝒆 𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒊𝒎𝒆
Romance(𝙊𝙚𝙪𝙫𝙧𝙚 𝙚́𝙙𝙞𝙩𝙚́𝙚 𝙨𝙤𝙪𝙨 𝙡𝙚 𝙢𝙚̂𝙢𝙚 𝙣𝙤𝙢 !) (𝙃𝙞𝙨𝙩𝙤𝙞𝙧𝙚 𝙧𝙚𝙥𝙪𝙗𝙡𝙞𝙚́𝙚 + 𝙘𝙤𝙧𝙧𝙞𝙜𝙚́𝙚/𝙖𝙢𝙚́𝙡𝙞𝙤𝙧𝙚́𝙚 + 𝙣𝙤𝙢 𝙢𝙤𝙙𝙞𝙛𝙞𝙚́) Grande Bretagne, août 1939 : Archie et Robbie, deux hommes que tout oppose, tombe...